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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les noces meurtries de Sandra Banière

Une longue descente aux enfers dans l'attente d'obtenir peut-être un jour une petite place dans un paradis simple et mérité.

Hélène, femme soumise, face à un homme tyrannique et exigent, s'éteint au fil des années dans une vie loin de ses rêves. Difficile pourtant pour elle de réaliser que la situation n'est pas normale et qu'elle ne doit pas tout accepter sous prétexte que le mariage les a unis.

Pour son conjoint, la place du sexe faible est bien présente et ne trouve son utilité que dans ses besoins et ses plaisirs personnels.
Dans le milieu agricole, la femme est un maillon important de l'exploitation mais hélas, la reconnaissance en est restée au même stade depuis le Moyen-Age pour Bertrand.

Fort heureusement, les hommes ne sont pas tous comme celui-ci, insensible et égoïste.

La coupe pleine débordera pourtant un jour et une poignée de personnes l'aidera à sortir des griffes du mal (mâle) et lui offrira le courage de quitter cette situation irréelle.
Son mari assoiffé de sexe, ne laissera aucun répit à son épouse, même lorsque la maladie la contraint au repos, il n'entend pas la laisser souffler un instant. Il accomplit ce qu'il appelle son devoir et n'a aucun souci de savoir si le plaisir est partagé. Une femme objet n'est pas là pour donner son avis, elle est là pour assouvir tous les désirs et besoins de son mari et éventuellement de ses enfants qui la défendent comme ils peuvent, avec terreur et peine.
Dans ce cri à l'aide, le lecteur désappointé cherche inconsciemment à trouver les bonnes solutions pour cette personnalité fragile, ayant plongée dans la vie comme on plonge dans une mer nouvelle encore inexplorée. Une légère gêne survole la lecture, nous sommes un peu voyeur de leur vie. Qui peut dire ce qui peut parfois se dérouler dans le huis-clos de l'intimité, où la première impression et les images idylliques montrées en public ne sont pas toujours le reflet de ce qui se passe réellement.

Pour les femmes, qui trouveraient en ce roman, un miroir de leur vie, elles acquerront sans aucun doute réconfort, espoir et pistes pour sortir du tunnel sombre et étroit de leur malheur.

L'écriture est fluide, sensible, réussissant avec talent à créer une harmonie entre les frissons de la douleur et les tressaillements du bonheur.

Merci à Sandra Banière pour son excellent roman, c'est un concentré d'émotions.

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Merci à Babelio ainsi qu'aux éditions Chemin Vert pour m'avoir offert l'opportunité de découvrir l'écriture de Sandra Banière, à travers son premier roman Les noces meurtries.
On plonge au coeur de la vie d'Hélène, mariée trop jeune à Bertrand qui la soumet violemment et sans états d'âmes à ses désirs pendant les longues années que dure leur union. le couple a deux enfants Marc et Gaby, et c'est à travers les yeux de leur fille et de ceux d'Hélène que nous découvrons les traumatismes causés par le mépris et l'indifférence paternelle.
Le récit se déroule dans un village viticole, et met en avant la spécifité d'une vie à la campagne où tout le monde se connaît et croit connaître la vie des autres sans pour autant se soucier vraiment du malheur qui peux toucher certaines familles.

L'auteure Sandra Banière nous livre ici son premier roman marqué par le réalisme de son récit et une écriture fluide et accessible. On sent l'influence de ses origines champenoises et de son métier de professeur dans la construction du décor et de ses personnages. Sa sensibilité et son humanité se devinent par le thème choisi, la séparation et la violence conjugale, et du fait du choix d'une narration à deux voix. En effet, grâce à Gaby, on percoit la vision de l'enfant quant à la séparation difficile et aux relations violentes de ses parents. On assiste également à son évolution en tant que jeune femme, qui se construit avec les non-dits et les blessures provoquées par le rejet et l'absence de son père.

J'attendais au début de ma lecture un élément déclencheur, un point culminant qui fasse basculer le récit vers une autre dimension, peut-être plus tragique.
Une fois dépassée cette attente, on découvre que le bouleversement est permanent et que le drame est diffus, au fil des évènements de la vie de cette femme qui démontre une force extraordinaire face à la violence conjugale, banalisée voire niée par la grande majorité de son entourage.
Ce roman se lit d'une traite. On assiste à une tranche de vie familiale dont les épreuves peuvent résonner en chacun de nous. Les sujets traités sont d'actualité et touchent une grande partie de la population : violence conjugale, divorce, droit de garde, foyer monoparental.
J'ai aimé cette histoire de vie qui met en avant le combat d'une femme, d'une mère pour retrouver sa dignité et sa liberté. Hélène représente cette femme que l'on peut croiser tous les jours sans deviner ses blessures, ses choix, ses combats pour simplement exister par elle-même.
J'ai donc été emportée par ce roman bien écrit qui donne à croire que chaque personne a la capacité de se relever et d'atteindre le bonheur tel qu'il le conçoit.
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Hélène donne toutes les apparences d'une vie accomplie et heureuse. Et pourtant dans l'intimité, Hélène est une femme soumise aux caprices d'un mari tyrannique, une femme qui souffre de n'être considérée que comme objet sexuel par un mari exigeant qui légitime sa conduite par le principe du devoir conjugal.

Tous deux sont à la tête d'un beau domaine viticole en Champagne, leurs deux enfants sont des adolescents bien dans leur peau, tout mis à part Hélène semble fonctionner à merveille.

Bertrand l'a réduite à néant, elle se sent isolée, blessée, meurtrie dans sa chair comme dans son coeur. Elle a conscience qu'elle a trop longtemps accepté, trop souvent tu sa peine et son chagrin, il lui faut au seuil de ses 40 ans réagir avant qu'il ne soit trop tard. Réagir c'est partir, partir c'est quitter. C'est un dur combat qui l'attend contre son mari qui usera des coups les bas pour lui faire regretter son geste.

Puis c'est au tour de Gaby, sa fille de 15 ans, de poursuivre le récit. Sa vision des choses est différente, question de génération ! sa façon de penser est directe et tranchante, l'apanage de la jeunesse !

Elle va devoir se construire entre 2 sentiments inverses, celui de protéger sa mère et celui de fuir ce huis-clos de violence. le divorce de ses parents la marqueront à jamais dans la conduite de sa vie d'adulte.


Un roman de femmes sur la violence conjugale (physique et surtout psychologique), de génération, de rébellion. D'une écriture sensible, l'auteure traite d'un sujet difficile qui est encore tabou. Son livre est une lueur d'espoir pour toutes celles qui n'osent parler de leur désarroi.
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Ce livre voyageur découvert grâce à Anne-Ju et son blog est une belle découverte.

Tout d'abord, je dois dire que j'avais un mois pour le lire (la condition du livre voyageur pour qu'il circule bien) et que j'ai dépassé la date largement. Je repoussais toujours le moment de le lire car, si le synopsis me plaisait beaucoup, la couverture me rebutait à chaque fois que je la voyais. Je m'apprêtais donc à l'envoyer à la suivante quand Anne-Ju m'a dit de le lire, qu'il était bien et qu'elle me laissait un délai supplémentaire. Alors je me suis lancée mais sans hâte, je l'avoue. Alors je remercie Anne-Ju parce que j'aurais loupé un super livre, très agréable.

Le thème est difficile, la violence conjugale (physique et surtout psychologique) est un sujet délicat qu'il faut traiter d'une manière correcte pour ne pas tomber dans l'extrême. Ici, l'auteur ne s'attarde pas sur les détails, on comprend l'enfer de cette femme à travers son ressenti psychologique. Certaines scènes sont difficiles mais l'auteur passe vite et nous donne surtout le sentiment d'impuissance et de fatigue de cette femme courageuse. Malheureusement, beaucoup de femmes vivent cette situation en France et on voit la difficulté que c'est de pouvoir s'en sortir.

En parallèle, nous suivons la "descente aux enfers" de Gaby, 17 ans, la fille du couple qui vit tout ceci d'une manière violente. Son témoignage est important car dans les problèmes conjugaux, ce sont souvent les enfants qui souffrent le plus. Elle nous donne sa vision de toute cette histoire, elle nous raconte comment elle vit ces violences. Ce sont les chapitres lui étant consacrés que j'ai préféré. Ils permettent de mieux comprendre le sentiment qu'ont les enfants dans des cas comme celui-ci.

Très contente d'avoir lu ce roman, je regrette juste cette couverture qui n'est pas du tout adaptée au très beau style d'écriture de l'auteur et à cette histoire émouvante.
Lien : http://leslecturesdemaryline..
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Nouveau livre voyageur dévoré en quelques heures, "Noces Meurtries ". Merci aux motordus d' Anne-Ju et à l'auteure Sandra Banière.

Tout commence début 1980 par un vrai conte de fées, une jeune fille va épouser son beau vigneron. Sauf que la nuit de noces est un vrai désastre pour la belle.
Et ce qui doit être un plaisir commun à un couple devient un viol quotidien pour Hélène. D'autant qu'elle a un mari avec un fort besoin de relations sexuelles , jusqu'à 3 fois par jour...
Mais le calvaire ne s'arrête pas là pour cette femme car elle doit travailler à ses vignes , s'occuper de l'intendance et de ses 2 enfants.
Une vie qu'elle exècre et qui finit par avoir sa peau. En effet elle y perd sa santé et ne supporte plus les assauts de son mari.
Un mari évidemment fort de son droit qui fera tout pour l'empêcher de la quitter.
Malgré tout, Hélène réussit à partir et à refaire sa vie.

La thématique est intéressante: la violence conjugale du mari envers sa femme avec deux regards sur les événements qui sont celle de la femme violée et de sa fille âgée de 15 ans .
Celle ci regarde le couple se déliter au bout de 16 ans et va concevoir les relations hommes- femmes d'un point de vue très particulier.

L'auteur ne nous emmène pas sur un terrain graveleux et pourtant on ressent toute la misère de cette vie violentée et surtout non reconnue par les voisins, amis et famille qui ne peuvent voir ce qui se passe chez un couple lorsque "la porte de la chambre se ferme".
Un roman qui se lit d'une traite et qui m'a particulièrement plu par sa justesse vis à vis d'une société qui a tendance à juger trop vite les autres.
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Que se passe-t-il dans la maison une fois la porte refermée? Sandra Banière nous ouvre la fenêtre et nous dévoile les humiliations subies par Hélène. Mais ce roman c'est surtout le combat de 2 femmes (une mère et sa fille) pour reprendre confiance en elles et acquérir leur indépendance
Lien : https://lecturesfamiliales.w..
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Je remercie Babelio et les Editions Chemin vert pour m'avoir permis de découvrir ce roman de Sandra Banière.
Hélène et Bertand sont mariés, ont deux enfants et sont viticulteurs. Seulement, Hélène n'est pas heureuse, elle subit les besoins sexuels de son mari depuis le début de son mariage. Ces besoins sexuels sont pathologiques, mais Bertrand ne l'admettra jamais puisqu'il est normal qu'une épouse remplisse son devoir conjugal … quelle triste expression « devoir conjugal » …. Les noces meurtries c'est donc l'histoire d'une femme acculée dans la peur et l'épuisement par un mari sex-addict. Ce récit est bouleversant car on y lit la détresse de milliers de femmes, on y lit avec quelle violence l'acte sexuel est vécu et pratiqué ….
Si au départ, elle se forçait, la situation devient de plus en plus oppressante voire violente, elle commence alors à exprimer ses refus, son besoin de se reposer. Les violences physiques commencent, jusqu'au jour où Bertrand viole Hélène. Aux violences physiques s'ajoutent toute la pression morale, et psychologique.
Bertrand, homme vu comme le bon père de famille, homme malade, dans le déni total, abandonnant ses enfants à la suite du divorce. Manipulateur pervers sans doute, se posant sans cesse comme la victime, il suscite un dégoût profond .
Si ce roman parle de la destruction d'une femme par son mari, elle raconte aussi et surtout sa reconstruction. Hélène va se reconstruire comme femme, mais aussi amante auprès d'un nouveau compagnon. L'achat de sa maison symbolise un sentiment de sécurité, de paix, et sérénité retrouvée. C'est un socle, des fondations solides qu'elle veut offrir à ses deux enfants et également le retour à une indépendance autant psychologique, que financière.
Mais ce roman ne raconte pas seulement l'échec du mariage d'Hélène et Bertrand, il donne un part importante à Gaby leur fille aînée.
A chaque chapitre, le roman change de narrateur. Il y a l'histoire d'Hélène racontée à la 3 ème personne et celle de Gaby à la première personne. J'ai trouvé ce changement de focalisation très intéressante, il nous permet de basculer facilement dans la vie de Gaby et nous montre comment l'échec de sa mère retentit dans sa propre vie, comment l'image d'un père dévastateur résonne dans ses relations aux hommes.
Comment une jeune-fille se construit en tant que femme quand elle a vu sa mère sous le joug d'un homme violent ? Comment grandir sans l'amour d'un père, sans sa reconnaissance ? La force de cet ouvrage réside aussi dans toutes les questions qui en découlent inexorablement.
J'ai aimé ce roman, pas toujours facile à lire, de par son sujet nous rappelant une réalité présente chez certains couples, qu'on n'imagine pas tant les apparences peuvent être trompeuses. Il donne également une note d'espoir puisque le combat d'Hélène pour recouvrer sa liberté n'aura pas été vain même s'il aura fallu des années et des sacrifices.



Lien : http://helene14.canalblog.co..
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Pour une fois, on commence « par la fin ». Je veux dire que dans la plupart des livres sur les relations toxiques, on commence à la rencontre et le livre se termine au moment où la femme obtient enfin le divorce (et le courage de le demander).
Ici, on commence au moment où la prise de conscience se fait et où l'épouse, Hélène, décide de divorcer. On va suivre le développement personnel d'Hélène, de sa fille Gaby mais aussi de son fils Marc, face à l'attitude plus que déplorable de l'ex mari et père, un type écoeurant dont l'attitude ne cesse d'étonner tant on se dit que ça ne peut pas être pire dans l'abjection et qu'on se rend compte que si, ça peut.
Le livre se fait à deux voix : Hélène et sa fille Gaby mais il n'y a aucune chance de confondre les deux. le point de vue d'Hélène est écrit à la troisième personne et celui de Gaby à la 1ère personne.
On peut voir l'évolution des deux femmes et leurs visions non seulement de leur mari et père mais aussi de comment leur fils et frère vit les choses.
J'ai bien aimé le style d'écriture qui est très contemporain sans être dans le style « parlé » que prennent trop souvent les textes à la 1ère personne.
S'il faut vraiment trouver un reproche à faire à ce livre c'est qu'il y a quelques petits accrocs à la syntaxe et à la terminologie juridique (on dit la partie adverse et non le parti adverse, sauf si on parle de parti politique). Mais rien qui ne gêne la lecture ni qui fait réellement grincer des dents.
En général, je ne suis pas une grande fan des romans dits contemporains, je préfère plus de fantaisie ou plus de drame, mais là je n'ai absolument pas regretté ma lecture. La preuve ? Je l'ai dévoré en une nuit !
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