Moon, tome 1 : La révolte de la colombe

Les dystopies ont le vent en poupe, cela ne fait aucun doute... le risque de lire des romans aux intrigues similaires est grand, étant donné qu'ils s'inscrivent dans un même univers très codifié. A la lecture du résumé de "Moon", je me suis dit que ce roman avait peut-être de quoi se démarquer des autres dystopies. En effet, Karen Bao installe son intrigue dans un univers dystopique, mais pas seulement. Elle l'intègre également dans le genre SF puisque l'histoire se déroule sur la Lune. Hélas, à la lecture ce croisement de genres ne convainc pas.

Pendant toute ma lecture, je n'ai pu m'empêcher de faire des parallèles avec Hunger Games. La ressemblance est tellement frappante que le rapprochement avec la trilogie de Suzanne Collins est inévitable... Comment ne pas voir à travers le sacrifice de Phaet pour sa mère, celui de Katniss pour sa sœur ? Comment ne pas faire le rapprochement entre les épreuves de la Milice et les Hunger Games ? Tandis que Katniss et les siens doivent se soumettre au Capitol, Phaet et sa famille obéissent au Comité. Dans "Moon", l'héroïne est elle aussi prise dans un triangle amoureux. Avouez que ça commence à faire beaucoup... D'autant plus que la romance n'apporte pour l'instant pas grand chose à l'intrigue. On tourne autour du pot mais rien ne se passe. Quel intérêt ?

Même si je fais abstractions de ces ressemblances troublantes, je n'ai pas apprécié la manière dont l'auteure mène son histoire. L'immersion dans son univers est bien trop brusque. A la lecture des premiers chapitres, je me suis sentie complètement égarée car l'auteure ne présente pas du tout son univers, comme si elle partait du principe qu'on le connaissait déjà.

L'histoire se déroulant sur la Lune, j'avoue que je m'attendais à ce que l'auteure développe de manière détaillée le mode de vie des habitants et à ce qu'elle prenne le temps de décrire la géographie lunaire par exemple. Mais ces deux éléments sont finalement assez anecdotiques. Là encore, j'ai eu l'impression que l'auteure partait du principe qu'on pouvait tout s'imaginer nous-mêmes, sans son aide. Eh bien, ce n'est pas mon cas. Je n'ai pas réussi à "visualiser" les décors et paysages.

Dans le dernier tiers du roman, tout s'accélère. Beaucoup de choses se passent en même temps, si bien qu'on a le sentiment que l'intrigue devient brouillonne, désordonnée. L'auteure lâche pas mal de révélations auxquelles je n'ai pas adhéré tant elles arrivent soudainement.