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Critique de CompagnieQuatre


L'une des prouesses de ce roman, c'est peut-être ce basculement infiniment subtil du style au fil des pages : du jeune Théodoret gonflé d'orgueil au prélat octogénaire dont les prétentions ont été mouchées par les privations, le désert, le doute, la vie et, par-dessus tout, l'exemple inégalable du stylite Syméon dont il prétend écrire la biographie la plus lumineuse. Difficile de dire si Syméon a lui-même élevé son ascèse au-delà du pensable par orgueil ou inspiré par une foi sincère et profonde. A défaut des cieux, Théodoret habite le royaume des mots - comme l'auteur ? Nous errons dans le désert avec le novice, dans ses pensées décousues d'homme condamné à habiter un corps, toujours dans l'ombre du saint Syméon. Et là, lorsque l'homme est confronté à son propre vide, l'écriture de Joël Baqué atteint des sommets de justesse et de poésie. le tout dernier paragraphe est à lui seul un poème et une consolation.
Un texte qui est également d'une troublante résonnance – comme un écho faussé - avec les injonctions fanatiques de religieux contemporains...
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