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Critique de abfabetcie


Récit d'une aventure a priori sans lendemain mais qui va finalement se révéler être une grande histoire d'amour sur toute une vie, non sans obstacles, non sans difficultés, non sans compter sur les aléas de la vie, et la vie tout simplement dans sa banalité mais aussi dans sa complexité. Histoire d'une rencontre entre Lola et Bertrand, qui va bouleverser leurs vies respectives, qui semblaient pourtant toutes tracées, et leurs convictions. Contrairement à ce que j'ai pu lire dans une critique, j'ai beaucoup aimé justement la construction de ce récit, son style, notamment toutes ces phrases en italique qui ponctuent le récit des pensées intimes de Bertrand et Lola qui s'immiscent dans le moindre de leurs faits et gestes lorsque chacun a repris le cours de sa vie. Ces pensées qui remontent sans cesse à la surface les font douter de leur choix… d'avoir voulu refermé cette parenthèse. Que j'ai aimé cette histoire, que j'ai lu d'une traite, peut-être encore plus que « L'instant précis ou les destins s'entremêlent » que j'avais déjà adoré. L'air de rien, sans tambour ni trompettes (je veux dire par là sans l'aura médiatique dont jouissent certains écrivains aujourd'hui que je ne citerais pas et dont les derniers romans – dans la même veine - n'arrivent pas à mon sens à la cheville de celui-ci), Angelique Barberat se révèle un sacré écrivain avec un immense talent ! Elle sait raconter les histoires, et de brillante manière. Elle sait toucher au coeur et nous faire vibrer. J'ai été littéralement happée par cette histoire qui m'a souvent émue et prise aux tripes. Que j'ai aimé ces deux personnages auxquels je me suis toute de suite attachée. On sent tout de suite que Lola a enfoui beaucoup de choses de son histoire familiale (un père alcoolique mort quand elle avait 14 ans, une mère résignée, une soeur pas comme les autres), et s'est construit une carapace. Son mariage avec Franck en est la meilleure preuve. Mais sa rencontre avec Bertrand ouvre les vannes et fait tout à coup remonter plein de souvenirs, de douleurs, de failles, de questions car Bertrand porte un regard différent sur Lola et semble lire en elle comme dans un livre ouvert. Il la perce à jour. Et on comprend pourquoi Lola, bien que troublée au plus haut point par cette rencontre, va tout faire pour l'oublier et reprendre le cours de sa vie « normale », celle qui l'attend, celle qui est rassurante, confortable.
C'est ce que j'ai aimé dans ce livre, c'est que ce n'est pas une histoire romantique, à l'eau-de-rose, cousu de fil blanc. Elle sonne juste. On dirait presque du vécu.
Dans ce roman comme dans le précédent, il est question d'amour si fort et si puissant que ni la distance ni le temps ne peut affaiblir. Il est question de ponts entre Bertrand et Lola, qui les relient sans cesse. Il est finalement toujours question de fils invisibles qui relient les être entre eux.
Et puis si dans son précédent roman, les araignées accompagnaient tout le roman, là ce sont les oranges. Toujours beaucoup de poésie…

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