AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de pazpatu


À la fin des années cinquante, la guerre froide entre les Etats-Unis et l'URSS fait rage. le monde se bi-polarise et les deux super-puissances se livrent un combat sans merci pour la conquête de l'espace.

A Turin, les frères Achille et Giovanni Battista Judica-Cordiglia, deux bricoleurs de génie, récoltent un fatras d'antennes et de récepteurs, de transistors et de composants électroniques, d'étalonneurs et de bobines de moteurs Fiat, et vont fabriquer d'immenses “oreilles” orientées vers l'espace. Pourvus de ce matériel improbable, ces jeunes radioamateurs vont capter des signaux envoyés du cosmos par les premiers vaisseaux spatiaux. La conquête de l'espace par le petit bout de la lorgnette.

Peut-être, mais l'air de rien, ces deux David débrouillards et astucieux vont affronter les deux goliaths de l'espace et leur tenir la dragée haute pendant une décennie, en interceptant les bip-bip du premier Spoutnik mis en orbite, en captant les battements de coeur de la chienne russe Laïka, l'arrêt cardiaque d'un “cosmonaute fantôme “sovétique ou les échanges entre les bases spatiales et les premiers hommes envoyés dans l'espace. Nos deux MacGyver transalpins vont se retrouver les témoins d'un conflit Est-Ouest qui les dépasse mais qui les propulsera dans l'histoire de la conquête spatiale aux côtés de Gagarine, Laïka, Armstrong, von Braun et Korolev.

Les Années Spoutnik” de Jacques Barbéri, sous-titré “Une autre histoire de la conquête spatiale” est un récit instructif et passionnant alternant anecdotes invraisemblables et explications vulgarisatrices. le lecteur s'y laisse embarquer aussi aisément que dans “Objectif Lune” ou les aventures de Jules Verne, et se remémorera peut-être certains épisodes de l'admirable série “Cosmos 1999″ — que je regardais captivé, le samedi après-midi, il y a de ça quelques années, à une époque où les les frères Bogdanoff n'habitaient pas encore à Menton —. L'impeccable bande-son en filigrane de ce récit (à quand les livres sonores ?), faite de bip-bip et de tum-tum, de fréquences d'émission et de battements cardiaques, de musique électrique bruitiste et de Morse, convoque les compositions répétitives de Steve Reich et La Monte Young et les sons électroniques de Kraftwer. Qui a dit que les sons étaient inaudibles dans l'espace ?
Commenter  J’apprécie          10







{* *}