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Critique de Frederic524


Monumentale comme la somme d'informations que l'on retrouve dans cette histoire digne des plus grands films d'aventure et d'espionnage. Alessandro Barbero n'épargne aucun détail de la préparation si difficile de cette bataille opposant la Sainte Ligue (comprenant l'Espagne de Philippe II, la sérénissime Venise et la Papauté de Pie V) à l'Empire Ottoman de Sélim II. Les faits. La flotte turque débarque des troupes et du matériel de siège à Chypre, propriété des Vénitiens. La campagne vit tout d'abord les Turcs prendre Nicosie puis, à la toute fin de l'été, la forteresse et cité de Famagouste. La conquête de l'île était achevée. Pendant ces longs mois de 1570-1571, des efforts prodigieux sont nécessaires pour essayer de combiner les ambitions de chacune des puissances européennes. On finit tout de même par réunir, à Messine en Sicile, la flotte qui devait s'opposer à la menace Ottomane. La victoire de la Sainte Ligue à Lépante (au large de la Grèce), aux confins de la saison habituelle où l'on pouvait se livrer bataille, représenta pour l'Occident chrétien et surtout pour les puissances catholiques victorieuses (ne pas oublier qu'à cette période la France, fille aînée de l'Église était l'alliée de la Sublime Porte) un formidable espoir que la propagande d'alors, puissamment aidée par l'essor énorme qu'avait pris l'imprimerie en ces années (imprimerie interdite dans l'Empire Ottoman), ne cessa pas de relayer dans toute l'Europe. La bataille et la victoire des forces chrétiennes en elle même, n'eût en réalité qu'une portée limitée dans le sens ou, malgré ce succès, la conquête de Chypre, objectif affiché des forces Ottomanes était entérinée et la reconstruction de la flotte ottomane parachevée quelques mois plus tard seulement après Lépante. Qu'importe si la flotte turque décimée par les maladies, usée par une longue campagne, bien moins équipée et surtout moins nombreuse en terme d'effectif en hommes (presque à trois contre un) était condamnée à perdre cette bataille, l'essentiel était là, le mythe de la bataille décisive face à l'assaut Ottoman qui, croyait-on, menaçait tout l'Occident, était lui bel et bien forgé pour les siècles et les siècles. La lecture de l'ouvrage est passionnante, quoique les nombreux détails puissent rebuter ceux qui ne sont pas habitués à ce type d'analyse historique. Barbero nous permets ainsi de resituer cet événement dans son temps et d'en mesurer la portée réelle jusque dans l'historiographie d'aujourd'hui. Exigeante certes, mais cette plongée dans la seconde moitié du XVIème siècle vaut le détour.
Lien : https://thedude524.com/2014/..
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