Montre à ton ennemi ses propres entrailles. C'est la seule négociation qu'il comprendra.
Le regard de Serrin trahissait son inquiétude. Les premières voiles avaient été repérées quinze ans auparavant. Des hommes. Ils promettaient l'amitié, mais empestait la traîtrise et la tromperie.
Les Al-Arynaar ont toujours été là pour ramener l'ordre, ainsi que le Gardaryn pour protester et exiger des comptes du gouvernement et du clergé. Là, ce n'est plus le cas et ils commencent à comprendre que les choses changent pour de bon. C'est un tel coup à l'esprit elfique que je suis surprise que tant d'entre eux ne l'aient pas ressenti plus nettement. Mais voilà comment sont les elfes. Ils ferment les yeux, pour la plupart, et prient pour que le cauchemar ne soit plus là au matin.
(Sildaan à Garan)
Cela ne vous inquiète pas mais, comme on dit dans votre langue, moi ça me fait chier dans mon froc.
Je peux pleurer ceux qui sont morts au combat. Ou je peux m'assurer que leur sacrifice n'est pas vain.
- Marack, dit-il. Drôle de moment pour une baignade.
- Ce n'était pas mon choix. J'ai été éjectée si loin que j'ai cru que j'allais atterrir sur Balaia. Sors-moi de là, tu veux. Il fait froid ici et je n'ai plus l'énergie nécessaire pour flotter.
- Peut-être que arriveras-tu à le calmer. Ma tentative n'a pas été très réussie, dit Katyett.
- Qu'est-ce que tu as fait ? Tu l'as frappé ?
- Non, je lui ai crié dessus en lui tapant la tête contre le sol.
- [...] Dis quelque chose. Mais ne lui tape pas la tête contre le sol.
Pelyn fit la grimace.
- Je vais tâcher d'éviter.
- Et fais preuve de tact, ajouta Katyett.
Si je me dresse à tes côtés au combat, je mourrais plutôt que de laisser quelqu'un te tuer. Tel est mon serment. Si nous en faisons tous la promesse, nous ne pourrons être vaincus.
Derrière Leeth, les cinq prêtres grommelèrent et jurèrent. De nouvelles prières furent prononcées. Leur colère s’accompagnait de confusion. Sildaan était là. L’une d’entre eux. Aux côtés de l’ennemi, au milieu des corps mutilés des guerriers d’élite d’Yniss. Un parfum impie flottait dans l’air, comme une corruption. Il devait s’agir de la magie dont Sildaan avait parlé, et dans laquelle elle plaçait tant d’espoirs.
— Attendez ici, ordonna Leeth. (Il s’avança vers Sildaan.) Qu’avez-vous fait ?
— Il s’agit d’un combat pour la survie, Leeth, répondit Sildaan. Ne faites pas comme si vous ne le saviez pas.
— Et nous allons gagner ce combat en tuant les nôtres, c’est ça ?
— Il y aura inévitablement des sacrifices.
— C’est comme ça que vous dites ?
— Les TaiGethen ne se joindront jamais à nous. Ynissuls ou non, ils représentent un obstacle. Nous en avons déjà parlé. C’est le seul moyen.