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Critique de marina53


Il devait avoir dans les dix jours, guère plus, lorsque ce marin du nom de Danny Boodmann, un nègre géant de Philadelphie, l'a trouvé alors que le Virginia, un bateau de luxe, faisait escale à Boston. Dans une boîte en carton, emmailloté, les yeux grands ouverts, silencieux. Il était dans la salle de bal. Sur la piano. Certainement laissé là par des migrants. Il décida de l'appeler Danny Boodmann T.D. Lemon Novecento. Novecento parce qu'il le trouva la première année de ce siècle. Malheureusement, le marin mourut alors que le gamin avait tout juste 8 ans. Alors introuvable sur le bateau, l'équipage, sans nouvelle de Novecento, reprit la mer, la mort dans l'âme. Or, la seconde nuit de la traversée, une musique s'échappa de la salle de bal. Les marins, les gars de la salle des machines, le commandant, tous, les yeux écarquillés, l'observaient, assis sur la tabouret du piano, les jambes pendantes. Une si belle musique que personne n'osa l'interrompre...

Sous la forme d'un monologue, Tim Tooney, l'ami de Novecento et le trompettiste du bateau, nous raconte l'histoire magnifique de ce gamin devenu le plus grand pianiste au monde. Un gamin élevé sur l'Océan et qui n'a jamais osé poser le pied à terre. Un gamin puis un adulte doué pour la musique. Si doué qu'il est devenu le meilleur. Alessandro Baricco nous tient en apnée durant ces quelques 70 pages. Autant de pages d'une intensité rare, d'une musicalité et d'une poésie étonnantes et d'une virtuosité étourdissante. Un petit roman empreint d'émotion, déchirant, intelligent et subtil. Un destin époustouflant. Un virtuose inoubliable. Une composition musicale brillamment orchestrée.

À noter que ce roman a été interprété au théâtre par André Dussolier.
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