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Critique de colimasson


Essai qui débute de manière un peu foutraque, sans que cela ne lui porte préjudice... Au contraire, dans un foisonnement d'idées spéculatives, Barjavel nous parle du libre-arbitre de l'homme -nul selon lui car l'homme n'a pas d'autre destinée que celle de se reproduire et toute sa vie est dirigée dans la réalisation de cet objectif (ça ne vous rappelle pas un peu Schopenhauer ?)

Entre autres humiliations adressées à la prétention humaine, Barjavel n'hésitera pas à lancer quelques comparaisons sympathiques :

"Les espèces ont-elles conscience de leur mission ? le genre humain sait-il qu'il doit continuer ? Si cette conscience collective existe, l'homme individu ne peut pas plus la connaître qu'une cellule musculaire de la cuisse d'un pilier de mêlée ne peut connaître les règles du rugby et le désir de vaincre. Et pourtant, toutes les cellules du joueur travaillent pour cette victoire. "

Malheureusement, Barjavel poursuit en se consacrant à la question de la religion. A partir de ce moment-là, le bouquin se transforme en un alignement de tracts prosélytes... Toute son originalité disparaît au profit des notions bien convenues (mais avec lesquelles Barjavel semble quand même s'emmêler les pinceaux) de Créature, de Créateur, de religion vraie/fausse/pervertie, faisant des démonstrations de tout et n'importe quoi tout en avouant qu'il n'y connaît pas grand-chose et qu'il a tout juste survolé les textes religieux -mais pas besoin d'en savoir plus pour faire des théories !

Ne nous morfondons pas trop... Après tout, ce texte n'est peut-être qu'une belle rêverie... Un essai qui joue sur les mots et les interprétations des phrases... Ainsi en est-il de cet extrait significatif parmi tant d'autres :

"Alors Yahvé Dieu fit tomber un profond sommeil sur l'homme, qui s'endormit. Il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place. Puis, de la côte qu'il avait tirée de l'homme, Yahvé Dieu façonna une femme… » (Genèse, 2-21, 22.) Remarquons d'abord que le début de ce récit est la relation parfaite d'une intervention chirurgicale : anesthésie, opération, fermeture de la plaie, opératoire. Ce qui permet de déduire que l'auteur du récit, il y a cinq ou six mille ans, vivait dans une société où les opérations sous anesthésie étaient habituelles. […]"

Mais partant de là, les interprétations sur le monde deviennent infinies et perdent tout leur sens... le tigre avait si faim qu'il a fini par se provoquer une belle indigestion...
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