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Critique de lebelier


Toutes les nouvelles de recueil s'attachent au quotidien de personnes très avancées en âge, démontrent comment ce quotidien a envahi leur vie, que ce soit par leurs phobies (des salons de coiffure pour le premier où la peur de l'enfant se transforme à la domination de l'adulte, son pouvoir de dire « non ») leurs amours frustrées, non consommées, révélées au centre du récit mais qui retombent comme un soufflé (Histoire de Matt Israelson), ou encore consommées et jamais avouées de deux veuves habituées à prendre le thé ensemble, amies à l'extérieur et ennemies et rivales mortelles à l'intérieur . Il y a aussi ce vieux militaire qui passe quelques jours seul tous les ans, pour « l'hygiène » mais là encore le rêve n'est pas accompli, et puis cet homme qui découvre la vérité sur ses parents et cette femme qui lit des recettes à son mari atteint d' Alzheimer et qui réagit parfois en homme ordonné, parfois en obsédé sexuel, et sa femme se cache le vrai problème qui n'est pas issu que de la maladie mais aussi de la frustration. Et enfin « le dernier amour » de Tourgueniev pour une jeunesse, à mon sens le plus faible du recueil malgré son côté assez bien vu du « Pygmalion » qui tombe amoureux de son oeuvre. Peut-être est-ce aussi parce que c'est la plus longue et la moins concentrée. Mais ce n'est qu'un avis.
Barnes a varié les thèmes et les histoires aussi bien dans le temps que dans l'espace. Il situe ses nouvelles aussi bien au XIX° siècle que de nos jours, on passe de l'Angleterre à la Suède ou à la Russie, universalité très certainement voulue et assumée mais réflexion douce-amère sur le vieil âge.
Les récits me semblent assez inégaux hormis dans le style tout en litote (le fameux « understatement anglais ». Un de plus attachants à mon sens est cet échange de lettres de l'auteur lui-même avec une dame qui enseignait le Français et qui se trouve en maison de retraite mais il y a aussi ce monsieur qui tient à ce que l'on respecte les oeuvres musicales et ne supporte plus ceux qui toussent et font du bruit ou encore ce musicien vieillissant qui doit écrire sa 8ème symphonie et qui donne la clé de ce « citron », symbole de mort chez les Chinois….
Bref de bons moments de lecture de textes qui finalement apprivoisent un peu la mort.
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