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Critique de BazaR


BazaR
06 février 2022
« Et Corum traversa les divers Plans du multivers… »
« La Ligue de Justice rencontrait enfin son équivalent d'un univers parallèle… »

Stop ! Arrêtez tout !
On n'est pas dans la fiction littéraire ici. Ce qu'Aurélien Barrau souhaite nous apprendre, c'est que les théories physiques modernes, qu'elles soient bien établies comme la Relativité Générale ou encore sujettes à spéculations comme la théorie des Cordes, entrainent comme conséquence l'existence d'univers multiples.
Je trouve ça stupéfiant, pas vous ?

L'auteur précise bien : cette profusion d'univers est une conséquence des théories, par une théorie en elle-même. En tant que telle, la découverte d'éléments observationnels confirmant ou infirmant, de manière indirecte, l'existence de ces univers peuvent conforter ou mettre à mal ces théories.
Je dis « de manière indirecte » car – et c'est là que l'on s'éloigne de la fiction – ces univers autres ont en commun qu'il est absolument impossible de s'y rendre, et même absolument impossible d'échanger de l'information avec eux.
La variété de ces univers est incroyable : les plus simples, induits par la relativité générale, existent simplement parce que dans un espace infini doivent coexister un nombre infini de « volumes de Hubble » (c'est-à-dire de la quantité d'espace qui a pu, peut et pourra jamais échanger de l'information, la vitesse maximale d'échange étant la vitesse de la lumière). Ces univers partagent les mêmes lois.
On a aussi des multivers arborescents, un univers père générant un fils, comme un arbre infini. Conséquence de la théorie dite « de l'inflation », les univers peuvent disposer de lois physiques différentes.
Univers nés de trous noirs, univers ayant précédé le nôtre avant le Big Bang devenu un Big Bounce (un grand rebond). J'en passe et des meilleures. Relativité, mécanique quantique, espaces à dix dimensions, symétries brisées, les mathématiques convoquées font frémir, même si le livre ne contient pas l'ombre d'une équation. Des figures et des schémas viennent heureusement aider à la compréhension.
« Est-ce là encore de la science ? » pourriez-vous demander. L'auteur essaie de répondre à cette question dans un chapitre.

Aurélien Barrau nous explique cela, mais pas toujours avec la plus grande clarté. Il le précise au début : il s'adresse à des lecteurs ayant une bonne culture scientifique. Ok, mais il ne dit pas qu'il va s'adresser à eux avec un langage désespérément abscons, utilisant souvent des expressions dont le communs des mortels francophones (dont moi) n'a jamais entendu parler : « inchoative », « au croisement de l'empirie et de la pensée transcendantale », « autopoièse ».
Bon d'accord, je suis allé chercher les pires. Tout n'est pas incompréhensible. Parfois il se donne la peine d'utiliser des analogies éclairantes. Mais dans l'ensemble, il n'est pas aussi bon vulgarisateur qu'un Hubert Reeves par exemple.

Vous connaissez peut-être plus l'auteur pour ses combats contre la souffrance animale et son rejet de la nourriture d'origine animale. Il conclut de nombreux chapitres en revenant sur les sujets sociaux qui, on le voit, le prennent aux tripes et provoquent son exaspération et sa colère.

Un livre riche et qui fait vibrer l'imagination de bonheur, mais pas si facile d'accès que ça malheureusement.
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