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Critique de Northanger


Lecture printanière de rigueur ! Après une rencontre plutôt mitigée avec cet auteur à travers Meurtres à la pomme d'or, j'ai malgré tout eu envie de renouveler l'expérience avec ce roman ! Il faut dire que j'ai craqué pour la couverture car j'adore les natures mortes et les vanités. Qui plus est, je l'ai déniché chez un bouquiniste à Bruxelles lors de mon petit séjour l'été dernier ; comme j'y ai découvert d'autres petits trésors, je me suis dit que c'était de bon augure ! Et bien sûr, je suis gourmande ! Trois bonnes raisons pour me plonger dans cet univers à part et entrer à Versailles côté jardin…

Benjamin Savoisy est l'arrière-petit-fils de François, le protagoniste de Meurtres à la pomme d'or. Aide-jardinier au potager du roi, il ne rêve que de voyages et d'aventures alors qu'il vient justement de convoler avec Ninon. Jeune papa, il a bien du mal à se plier à ses nouvelles obligations…

C'est alors que le cours normal des choses est interrompu par le saccage de la melonnière du roi, fruit très prisé des Grands de la Cour. Bientôt, c'est même une famille entière qui est assassinée. Benjamin se retrouve malgré lui embarqué dans de sombres machinations liées au fruit…

J'ai adoré me promener à Versailles, glaner des idées de recettes de-ci de-là, respirer le parfum des herbes aromatiques, des épices, découvrir les gourmandises de l'époque…

« Ne sentez-vous pas ces délicats effluves de cannelle, pistaches, dattes, citron confit ? N'appréciez-vous pas cette peau parfaitement grillée, abreuvée tout au long de sa cuisson d'un mélange de citron vert et vin blanc ? » (p. 134)

« le Grand Carré central est composé de seize carrés de légumes entourés d'arbres en buisson. La plus belle figure et la plus commode pour la culture est celle que fait un beau carré, parfait et bien dimensionné. Il n'y a pas de plaisir plus grand que de voir de véritables carrés de fraises, d'artichauts, d'asperges et de grandes planches de cerfeuil, de persil, d'oseille, tout cela bien uni, bien tiré ! » (p. 81)

Ce nouvel opus nous fait voyager des allées de Versailles aux étals d'Amsterdam en passant par l'Angleterre… Et si l'intrigue prend parfois une tournure un peu inquiétante, le lecteur retrouve vite sa bonne humeur face à un duo comique inattendu : Audiger et Rolland, fins gastronomes relégués à fond de cale, énumérant pléthore d'ustensiles et de raffinements culinaires pour oublier leur sort ! Sans parler de l'irrésistible lord Chasclith et ses tics de langage, traduisant telles quelles des expressions typiquement anglaises, ce qui est assez pittoresque ! Si le personnage principal m'a profondément agacée, trop égocentrique, trop volage, trop naïf - mais c'est mon côté fleur bleue et féministe qui parle sans doute ! -, les personnages secondaires m'ont semblé plus humains et plus attachants…

Coup de coeur aussi pour les diverses natures mortes qui sont citées au fil de ce roman, qui en plus de susciter l'odorat et les papilles parle aussi au plaisir des yeux…

Au final, une deuxième lecture très réussie qui donne envie de découvrir les autres volumes. Je voyagerais bien au Siècle des Lumières avec Meurtre au café de l'arbre sec… Suite au prochain numéro !

FLEGEL Nature morte
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