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Critique de MarcelP


"Donc, d'abord, Proust."

Les fulgurantes miscellanées que nous prodigue, d'outre-tombe, un Roland Barthes ébloui sont de ces friandises que tout proustien (ou marcellien, selon le subtil distinguo du sémillant sémiologue) se doit de croquer.

Brillant sans jamais être pontifiant, sagace sans mésuser du moindre jargon affecté, le philosophe s'attache à dévider l'écheveau de la Recherche en multipliant les perspectives : le déclencheur du grand oeuvre, l'invention d'une langue unique, l'énonciation du "je", la poétique de l'onomastique, le moment sacré où le génie éclot...

Floculation, émulsion (la mayonnaise accommodant fort bien le boeuf en gelée), mutation, vacillation, mystagogie ou cristallisation... Barthes métaphorise d'importance pour tenter d'élucider "l'enchantement du Vendredi Saint" que constitue le septuor de Proust. Ses analyses, ses annotations, au même titre que ses confidences murmurées, sont confondantes d'acuité et de ferveur retenue.

Au-delà de propos singulièrement éclairants, Barthes, fervent missionnaire, nous redonne une furieuse envie de lire, relire, délire le précieux bréviaire. C'est l'essentiel.

"De tout cela, nous ne garderons qu'un seul fil - celui de notre projet : essayer de savoir comment quelqu'un est passé de la Notation à la Nappe, de la Vie à l'oeuvre."
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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