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Critique de lagazettebd


Un aéropage de papys flingueurs retraités et malicieux, associent leur savoir-faire d'anciens voyous pour retrouver l'adrénaline d'un casse rondement mené. Nos artisans braqueurs au grand coeur, compagnons-orfèvres de la cambriole, Picasso de la dynamite ou Modigliani de la logistique, doivent composer avec de jeunes truands violents et sans panache, juste sortis de prison. Baru rejoue l'opposition de milieux sociaux que tout rassemble : celui de truands à l'ancienne, aristocrates du larcin et celui des caïds de cités, petites frappes survitaminées cherchant à percer dans le grand banditisme sur les pas de leurs augustes aïeux. Zinedine, truand sans foi ni loi, voulant organiser l'attaque d'un fourgon, est de ceux-là.

Notre trio de barbouzes pensionnés et oisifs renvoie à l'excellente bd de Wilfrid Lupano « Les vieux fourneaux ».

Baru se fend d'un polar social récréatif tel un hommage bienveillant et tendre au réalisateur George Lautner et au scénariste Michel Audiard, aux acteurs Lino Ventura, Bertrand Blier ou autre Francis Blanche. Tel un clin d'oeil au cinéma des années 60, aux vieux films en noir et blanc, les truands affublés de bonnes gueules burinées distillent une gouaille fleurie et truculente, un argot distingué. Une ode à l'amitié virile pour ces « gens de peu » dans un contexte matriarcal assumé : Nicole et Gisèle restent à la maison mais il ne faut pas leur en compter.

Slimane, footballeur africain prenant l'Europe pour un nouvel Eldorado et n'y trouvant que petits boulots successifs, se voit plongé malgré lui dans une course effrénée au grisbi.

Baru en profite pour décrire l'exploitation d'immigrés sans-papiers, les salaires de misère et l'esclavagisme moderne sur fond de déterminisme social pesant.

Le dessin enlevé et fiévreux, trituré dans les anatomies des personnages, épouse les rebondissements d'un scenario qui n'en manque pas. Des couleurs vives presque aveuglantes contribuent à planter cette gaudriole dans un tendre contexte populaire.

De toute beauté.
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