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Critique de MonsieurHyacinthe


Autour de la pistoche municipale de Micheville, quand les vents ne rabattent pas trop les fumées de l'usine à proximité, il y a bien la nymphomane qui fait parler d'elle, le culturiste qui tente de faire oublier ses grandes oreilles, le dragueur de vioques, le mec bronzé qui affiche le plus petit slip de bain de la piscine, mais surtout, on y trouve la bande du coin, des loustics pubères qui se prennent pour des caïds, avec des âneries qu'on sent arriver gros comme une maison.

La narration est tenue par l'un de ces jeunes bêtas que les hormones taquinent, totalement subjective et déconnectée, c'est agréable à lire et la naïveté ambiante prête à sourire. La langue est volontairement malhabile ou ordurière, les propos au ras des pâquerettes, les préoccupations adolescentes, les ambitions vaines. Baru nous dépeint un quotidien ouvrier crédible, tout pue le vrai, tout schlingue les horizons bouchés et la jeunesse aux abois. Mais faut bien vivre de quelque chose, alors on parle cul à longueur de journée et l'on reluque plus qu'on ne touche.

Ça sent les années 60, 70, 80, avant internet et les portables, le multiculturalisme, les communautarismes, l'ennui, le temps qui passe, les booms, les villages où tout le monde se connaît et vit en circuit fermé, les gens simples et le chlore. C'est une chronique sociale qui signe les débuts de Baru en bon sociologue de notre époque. Ça manque d'une grande histoire qui emporte l'ensemble, de formules, de trouvailles, mais les personnages sont là, l'ambiance, le ton et surtout, la crédibilité. On y croit, on y est, on vit la chose. On fait partie du village !
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