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Critique de Jahro


Kounnioupattoumma porte un nom interminable, mais rassurez-vous, on l'appelle Oumma : l'indien parle vite, il n'en apprécie pas moins les raccourcis. On aurait pu lui préférer le sobriquet Pattoumma, mais il se trouve que c'est déjà celui de sa mère, Kounnioutatchoumma. Aucun lien entre les deux, c'est vrai : l'indien apprécie les raccourcis, sa logique n'en est pas moins singulière. Heureusement chez les hommes, c'est plus simple, ou peut-être plus occidental. Papa, c'est Bapa.
A eux trois ils forment une petite famille bien en place dans les instances musulmanes, crainte, respectée, immensément riche et puissante depuis des générations.
Et puis un jour, ils n'ont plus rien.

Basheer ausculte une société à la fois lointaine et proche, où l'argent a tôt fait de creuser l'inégalité et prend toujours le pas sur la fraternité. Quant à la liberté, le Coran mal interprété n'en laisse aucune à la jeune fille de haute lignée. Arrogance et pouvoir des nantis, soumission et jalousie des plus pauvres, visions contraintes dans les bornes qu'en impose la doctrine islamiste.
Alors quand tout s'écroule, le monde renait. Dans l'oeil et la jupe de sa sympathique voisine, Oumma découvre sa face Kafir, impie, hérétique. A son contact, elle s'affranchit du carcan religieux, remet en cause ses réticences, élargit sa pensée aux autres courants ; et ses parents n'ont bientôt plus d'autres choix que de suivre.

Du fond de son (magnifique) Kerala, Basheer observe ses contemporains et sourit un peu jaune de leurs mésaventures. Léger par son format, rare dans ses origines, ce petit livre distille l'air de rien pas mal de ses regards gentiment acérés sur sa communauté. Rafraichissant.

3,5/5
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