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De la même maison d'édition , j'avais adoré "Cassandra", je pensais retrouver le même ton : noir&humour. Que nenni!

Corrosion, c'est la descente aux enfers , sans arrêt aux étages, sans possibilité de s'enfuir. Sans petite loupiote d'ascenseur pour vous "tenir la main ".
C'est noir de chez noir... Il n'y a pas de lueur d'espoir.
Mais comme c'est bien écrit, on supporte ou on savoure , ça dépend de ce que vous êtes capable d'encaisser ...

Un trou paumé des USA, une voiture tombe en panne, son propriétaire se rend dans le premier "bouge" venu . C'est un vétéran de la guerre en Irak, il est jeune et il est défiguré . Dans ce même bar, rentre un couple .L' homme tabasse l'épouse .Le vétéran s'interpose et repart avec la femme . Elle devient sa maîtresse et lui suggère de tuer son mari.

Parallèlement , dans les montagnes , un jeune garçon de 16 ans vit l'enfer, sa mère se meurt d'une longue maladie pendant que son père est occupé à trouver LE remède qui sauvera son épouse . Sauf que rien ne peut la sauver et qu'on dirait bien que ce paternel est fou.

Ces deux histoires se rejoindront , et c'est là que ce roman prend toute sa dimension .
Je ne vais pas vous dévoiler la suite mais juste vous dire certaines pages qui racontent la juxtaposition de ces deux histoires sont brillamment écrites et de façon ultra originale (page 183...) . Oserais-je dire que ces pages sont sublimes dans la folie, l'horreur et qu'elles sont presque poétiques?..Qu'elles m'ont étonnées ?

Vous êtes prévenus, ce roman noir parle de l'Amérique perdue, abandonnée, les êtres humains y ont l'âme noire .
Pas un pour rattraper l'autre !
Si vous avez peur du noir, que vous aimez dormir avec la lumière du couloir allumée , passez votre chemin . Faites juste attention à ne pas croiser la route d'un pick-up, on ne sait jamais à qui on peut faire confiance...
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Aaaaah Gallmeister et sa collection Neonoir.
Corrosion s'y inscrit pleinement.

Jon Bassoff fait dans le déjanté, le désespéré, le psychopathe de compet' en mal d'amour qui finit mal, en général.

Deux récits s'ancrant pleinement dans la folie du quotidien.
Deux personnalités chevauchant le chaos à grands coups d'éperons ravageurs.

Pourtant, rien de commun entre un vétéran d'Irak au visage corrodé échoué en un bled paumé et un gamin coincé entre le cancer de sa mère et la folie de son père.

Ben si, y a déjà l'auteur, de par le fait, Jon Bassoff, visiblement grand amateur de fêlés, à l'aune d'un Donald Ray Pollock ou d'un Chuck Palahniuk.

Premier bouquin, le gars possède un style certain.
Mais un style ne fait pas tout sans capacité à surprendre, à remettre de l'essence dans le réservoir afin de relancer une machine quelque peu ronronnante.
Et c'est bien là le seul écueil de ce Corrosion.
Une vitesse de croisière et donc un plaisir de lecture initialement agréable qui aurait rapidement tendance à décroître au fil des pages et ce de façon presque inéluctable.
Dommage car la matière était là.
Difficile, cependant, pour un apprenti sprinter de se rêver en coureur de fond.

Auteur à suivre...
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J'ai choisi ce roman sans avoir lu une seule ligne de la quatrième de couverture et de vos critiques. Je ne me suis basé que sur la seule qualité éditoriale de la collection « Néo noir » de la maison Gallmeister. Je ne m'attendais donc à rien de particulier et je dois avouer que je me suis pris une sacrée claque.
Il est difficile de résumer le roman sans trop en dévoiler. L'action se passe dans un ancien site minier situé dans les montagnes Rocheuses du Colorado. Benton Faulk est un garçon tourmenté. Sa mère est mourante et son père, charpentier de son état, s'est enfermé dans la cave où il expérimente des remèdes sur des dizaines de rats dans l'espoir de sauver sa femme. Benton ne trouve de réconfort que dans l'isolement. Il passe ses journées reclus dans une cabane désaffectée de mineur située en pleine montagne. Pour ce qui est de l'affection, il ne la trouve qu'auprès de Constance qui travaille au bar du village et qui lui adresse parfois des signes de complicité au cours de son service. Mais tout va rapidement s'embrouiller dans l'esprit de Benton. le jeune homme va s'enfoncer dans un délire sans issue…

« Corrosion » est un long voyage cauchemardesque de 220 pages. le lecteur y explore une seule et même âme rongée par la folie qui va s'incarner sous différentes identités. le récit est chargé de visions mystiques et schizophréniques. L'enfer est sur terre et la réalité est si sombre que la mort paraît préférable. Il n'y a pas de retour en arrière ni de rédemption possible.
L'histoire est prenante, l'atmosphère est glauque au possible, les personnages sont fantomatiques, le récit se déroule dans une Amérique périphérique quasi apocalyptique et quant au narrateur , son long récit prend toute sa force dans ses névroses. Un roman noir, très noir, et corrosif.
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Personnages écorchés, misère, ultra-violence... l'univers de "Corrosion" de Jon Bassoff est on ne peut plus sombre. Ce roman m'a d'ailleurs fait penser au formidable "le diable tout le temps" de Donald Ray Pollock ; les mêmes bourgades rurales pauvres pour décor, la même ambiance glauque pour univers. Sans être aussi brillant que le roman de Pollock, "corrosion" est un bon livre.

Les personnages sont fouillés et crédibles. Parfaitement caractérisés, que ce soit physiquement ou moralement, ils ont du corps, de l'épaisseur. L'intrigue est intéressante et réserve son lot de moments forts. Si vous ne supportez pas une forme de violence exacerbée, passez votre chemin, "corrosion" n'est pas pour vous. le récit est plutôt bien mené, même si parfois un peu prévisible. "Corrosion" est une lecture prenante. L'écriture de Bassoff est intéressante également et sert parfaitement le récit.

Avec toutes ces qualités, pourquoi 3 étoiles seulement, me direz-vous ? Et bien, je n'ai pu m'empêcher, tout au long de ma lecture, de repenser au bouquin de Pollock, et inévitablement faire la comparaison, qui n'est pas à l'avantage de "corrosion". Il m'a manqué un petit quelque chose, un petit supplément d'âme que j'avais trouvé dans "le diable tout le temps". Pollock parvenait, au milieu de la noirceur de son univers, à faire briller de brèves lueurs d'humanité. le lecteur, malgré la violence, la misère; la folie, ressentait pour l'être humain de la compassion, presque une forme de tendresse pour l'humanité, aussi désespérante soit-elle. Dans "corrosion" tout est glauque, les villes, les forêts, les Hommes. On ne ressent pour les personnages que du mépris ou de la colère. Il est certain que la lecture est immersive mais je l'ai trouvée finalement un peu vaine. "Corrosion" suscite des sensations mais peu de vraies émotions. "Corrosion" est un roman qui remue les tripes mais pas le coeur.

Challenge Multi-Défis 2016 - 19 (un livre "âmes sensibles s'abstenir")
Challenge Petits plaisirs 2016 - 11
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Une plongée dans la noirceur humaine que Jon Bassoff mène avec un indéniable savoir-faire. Pourtant alors que les horreurs s'empilent à longueur de pages, on reste un peu de marbre comme si à vouloir trop bousculer le lecteur, Bassoff en oubliait que toutes les monstruosités décrites l'étaient au détriment de la tension du récit.
En tout cas, c'est sûr, si l'enfer est sur terre, il doit être proche de "Corrosion".
Un polar honorable chez l'excellente maison Gallmeister.
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Sur les traces d'un soldat de l'Irak qui erre, on découvre une Amérique paumée, de bagnole pourrie en motel crasseux, de petits jobs, une Amérique peu reluisante, mais qui est vraiment ce soldat ?

Pour répondre à cette question on va glisser dans un monde de folie violente qui ravage tout sur son passage !

Pas de rédemption, pas d'espoir, une noirceur absolue, la mort comme compagne , c'est un véritable voyage en enfer que nous est proposé. On suit ou pas. J'ai suivi et si, il n'y a aucun doute, ce n'est pas un roman gai, je trouve que l'auteur a su se glisser dans la tête de son héros de façon brillante et nous montre comment la folie l'habite . Après je n'en ferais pas mon livre de chevet ....
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Il y a d'abord Joseph Downs en 2010. L'ancien marine défiguré pendant la deuxième guerre du Golfe tombe en panne dans la petite ville de Stratton perdue au milieu de nulle part. Ambiance John Ridley car ici aussi commence l'enfer. La voiture au garage, un arrêt au bar, un couple entre, l'homme bat sa femme, Downs intervient, la femme le suit au motel et va bien vite le convaincre qu'il serait bon de la débarrasser définitivement de son mari. le piège est en place. Mais qui de Joseph ou de la vénéneuse Lilith va tomber dedans ?
Il y a ensuite Benton Faulk, seize ans en 2003. le lycéen vit avec sa mère mourante et son père bien décidé à la sauver en créant lui-même un remède qu'il teste sur des rats dans la cave. Benton n'a que deux refuges : les aventures de Soldat, héros américain qui découpe de l'irakien et de l'afghan à la chaîne dans un comics patriotique, et Constance, la belle serveuse du dinner, qui est le seul être humain à lui accorder un peu d'attention. Ah. Oui… il y a aussi cette cabane de mineur dans la montagne dans laquelle Benton entassera bientôt les aventures de Soldat et où il va prendre soin de creuser une cave avec une trappe solide et un gros cadenas.
Et quelque part entre 2003 et 2010 ces deux-là vont finir par se croiser. Pour le pire, on s'en doute.
Si Joseph Downs aime à écouter The Handsome Family, si Benton Faulk se plaît à chanter de vieilles rengaines country, c'est plutôt à un furieux air de psychobilly que fait penser Corrosion, roman noir hallucinatoire sur une Amérique pourrissante bien loin des lumières des mégapoles des côtes est et ouest. Corrodée jusqu'à la moelle, l'Amérique de Downs et Faulk a même fini par perdre le semblant de vernis de civilité que pouvaient lui conférer la religion et l'esprit de communauté. Ici c'est chacun pour soi, les hommes d'Église sont soit des charlatans, soit des lâches et personne, à part les cadavres bouffés par les asticots, n'est vraiment ce qu'il paraît être. Pas étonnant que là-dessous la rouille avance et que l'armature de cette société ne cesse de se ruiner au fur et à mesure que le métal s'effrite inexorablement, plaque par plaque.
Atmosphère de fin du monde et délires psychotiques rendus par une écriture rentre dedans sans fioritures mais ciselée sont au programme de ce roman inconfortable et fascinant.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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À Stratton dans le Vermont, au pied de la Montagne, point de salut, pas de rédemption, plus d'espoir. Deux destinées - ou plutôt, deux névroses - vont s'y croiser pour le pire et jamais pour le meilleur.

Celle de Joseph Downs, Marine vétéran d'Irak dont une partie du visage est restée à Mossoul, brûlé par un "engin explosif improvisé", comme ils disent là-bas. Joseph a un profond sens du devoir et quand il voit Lilith se faire tabasser par son mari, il intervient et la sauve, jusqu'à accepter de tuer l'impétrant pour démarrer une nouvelle vie avec Lilith. Lueur d'espoir, promesse de nouvelle vie, étincelle d'apaisement en vue. Eh ! Oh ! Même en Totem, on est chez Néonoir de Gallmeister ici, et les choses ne vont évidemment pas se dérouler ainsi.

Car l'autre destinée est celle du jeune Benton Faulk, dont la mère se meurt, enfonçant dans son agonie le père qui avec ses remèdes expérimentaux se désespère de la sauver. Pour s'échapper dans tous les sens du terme, Benton n'a que ses rêves, alimentés par ses lectures de comics : il est le Soldat menant croisade en Irak et trucidant tout ce qui ressemble à un infidèle enturbanné. Et il a également la Montagne, dont une grotte devient le refuge du Soldat, équipée au cas où...

Difficile d'en dire plus - et pourquoi d'ailleurs ? - sans entrer dans les détails de ce qui va être une inarrêtable fuite en avant, glaciale dérive névrotique dans une impossible quête de rédemption, guidée par un équilibre faussé entre le bien et le mal, entre Jésus et le diable, entre la justice et la vengeance destructrice.

Jon Bassoff (traduit par Anatole Pons) écrit avec Corrosion un roman très très noir, à la construction atypique et solide, dont on pourra juste déplorer un certain manque de rythme par moments, heureusement compensé par une écriture originale et sans faux col.

Corrosif à souhait...
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[Définition]Corrosion* : premier roman de Jon Bassoff, une petite tuerie dans son genre qui ne vous laissera pas indemne.

[Def.] Corrosion* : dégradation de matériau sous l'action d'un milieu ambiant.

Mais pour être plus en accord avec ce roman il s'agit tout autant de la dégradation de la chair sous l'effet de produits que la dégradation de l'âme face à un monde corrompu, face à un passé troublé et malsain, face à tous les êtres vils et méprisables. Ce roman noir, très noir même va vous emmener dans la crasse, dans les ténèbres et même peut-être six pieds sous terre...

Avec une construction narrative remarquable et unique qui compose le gros point fort de l'intrigue, ce livre repose sur l'histoire d'un homme qui par une suite de choix et de rencontres se révèlera comme un monstre, un monstre façonné par son univers... Quatre parties : un vétéran d'Irak qui sauve une demoiselle en détresse, un jeune homme assistant à la folie progressive de son père, le retour au soldat avec de nouveaux éléments à la clé et enfin le révérend. Aucun aspect de personnalité n'a trouvé grâce à mes yeux, ils sont tous abjects : c'est le but.

Alors contrairement à tous les autres romans de la collection : noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir dans ce titre. Vous pourrez chercher une âme à sauver, un être plein de vertus, une lueur de bonté : il n'y en aura pas. C'est ce que j'ai aimé mais c'est aussi ce qui m'a déstabilisé : je cherchais le retour -même léger- de bâton, un seul moment de justice, un seul instant, rien qu'un mais Jon Bassoff ne nous épargne rien : bienvenue en Enfer, c'est sur Terre.

L'écriture ? Elle est sec, coupée, hachée, tronçonnée, ce que vous voulez : c'est à l'image de l'histoire. Des phrases courtes, parfois trop simples mais qui sonnent toujours vraies. le jeune écrivain doit encore aiguiser ses griffes de ce côté là ou garder ce style pour lui donner un aspect plus viscéral mais tout est là : un auteur à suivre !

En définitive, venez découvrir la naissance d'un grand écrivain du genre !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Qui a éteint la lumière ? Parce que ce roman est noir de chez noir. Il n'y a d'ailleurs personne à sauver dans ses pages.

Si la corrosion désigne l'altération d'un matériau par réaction chimique avec un oxydant, ici, il est question que de corrosion de l'âme des gens, de leur coeur, de leur esprit.

Et quand la corrosion lente commence, on ne l'arrête plus.

Le début nous présente Joseph Downs, un vétéran d'Irak, le visage mutilé par la guerre… Mais il n'a pas que ça de mutilé, son âme aussi l'est.

Dans cette histoire, tout n'est que noirceur, crasses, ténèbres et j'en passe. C'est noir de chez noir et même pas un petit peu blanc.

J'ai eu un peu de mal au début, avec la narration inhabituelle des dialogues : pas de tirets cadratins, pas d'ouverture de guillemets mais des dialogues plaqués sans rien sur la feuille, au milieu des autres phrases.

Le deuxième récit est encore plus noir que le premier (j'aurais pas cru ça possible) et la corrosion de l'âme de Benton Faulks se réalisera sous nos yeux horrifiés, pétrifiés, avant que le récit ne revienne ensuite dans sa troisième partie sur Joseph Downs.

C'est à ce moment là que l'ultime corrosion sera atteinte. Comme quoi, c'est toujours possible de faire pire que le précédent.

Un roman noir de chez noir mais qui ne m'a pas fait battre le coeur. J'ai frémi, j'ai été horrifiée mais pas conquise à cent pour sang.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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