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Critique de Symphonie


Nul n'a pleuré plus loin que moi.

C'est par cette terrible phrase que débute la tragédie du jeune Pascal en vacances en Corse avec son père Laurent. Mais voilà qu'au-dessus d'eux, un avion explose et un container éventré échoue près de leur barque.

De retour en France, après une série d'examens tout serait parfait si, quelques jours plus tard, en remarquant une tache bleue sur le corps de son fils, de nouveaux examens révèlent une leucémie chez le jeune garçon, irradié par cette bombe larguer en pleine mer dans l'insouciance totale des services de l'armée. Après tout, que vaut la vie d'un enfant irradié en toute impunité ?

Michel Bataille signe là une oeuvre magistrale qui transpire la rage d'un père sachant son enfant condamné dont il ne reste que trois mois à vivre. Un dilemme extrême lui saute en plein visage faisant voler son coeur en éclats. Comment faire face à une telle épreuve? comment faire semblant d'être heureux face une telle réalité ? Ne pas pleurer, ne pas crier, ne pas hurler lui semble inconcevable. Il va devoir anesthésier sa douleur, l'enfouir au fond de sa poche et la recouvrir d'un mouchoir qui, le moment venu, lui sera utile pour sécher ses larmes, expulser la douleur retenue durant trois mois. Bien décidé à vivre pleinement ce sursis, c'est aux tours d'Hérode, le château qu'il possède en Auvergne qu'il va vivre une parenthèse enchantée avec son fils. Capable des pires folies pour le bonheur de Pascal vouant un véritable culte aux loups, c'est aussi aux tours d'Hérode qu'il ramènera un loup baptisé Adam, une louve Eve et sa portée de louveteaux enlevés une nuit dans un zoo avec l'aide précieuse de son fidèle ami Verdun. Et comme si les loups connaissaient le drame qui touche l'enfant, souverains, ils veilleront sur lui jusqu'à son dernier souffle.

L'arbre de Noël pourrait passer pour un comte dans un décor enneigé, un château flanqué de ses tours majestueuses et l'approche de la magie de Noël. Il le serait si le malheur n'avait pas frappé un enfant durant son séjour en Corse, si une bombe n'avait pas empoisonné son sang, sa vie.
Dans L'arbre de Noël, Michel Bataille dénonce l'absurdité de l'homme de faire tourner au-dessus de divers pays du monde des avions ne transportant pas de passagers mais qui recèlent dans leurs flancs, des bombes capables de raser une ville entière et qui, aujourd'hui encore, font de nombreuses victimes.

Si le film m'avait marqué, j'avoue que la lecture n'a fait qu'accentuer mon coup de coeur pour cette histoire dont la teneur prend terriblement aux tripes.
Merci à tiptop de m'avoir donné envie de découvrir ce roman magistral après avoir lu sa superbe chronique.
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