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EAN : 9782253008668
286 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.9/5   150 notes
Résumé :

Un homme et un enfant achèvent leurs vacances en Corse. Ils découvrent une crique enchanteresse, mettent à l'eau leur canot. Au-dessus d'eux, un avion explose. Un container éventré tombe près d'eux.

L'avion portait une charge atomique. Pascal, l'enfant, est contaminé. Les médecins avertissent son père, Laurent Ségur, qu'il a au maximum trois mois à vivre. Laurent décide d'emmener l'enfant aux Tours d'Hérode, le château qu'il possède en Auver... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
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Michel Bataille - L'Arbre de Noël - 1967 : de tout temps l'homme a attendu que la grâce lui descende du ciel mais c'est souvent la mort qui frappe les innocents du haut des cieux. Ainsi des millions de tonnes de bombes sont tombées sur les populations pendant la seconde guerre mondiale et les protagonistes de ce roman pouvaient espérer vingt ans après la fin du conflit en se baignant sous le soleil de la Corse dans un jolie petite crique comme il y en a des milliers sur cette île ne pas être mis en contact avec un de ces engins de mort. Laurent et son fils Pascal ont la malchance de voir un bombardier nucléaire s'abîmer au large de l'étendue bleutée ou tous les deux se baignent. L'engin qui tombe doucement dans l'eau suspendu à son parachute va sceller le destin du petit garçon comme bien d'autres l'ont été avant lui dans les ruines d'Hiroshima et de Nagasaki. Que reste t'il alors à ce père qui sait son fils condamné que d'apaiser ses derniers instants par des moments de bonheur partagés. Il faut fuir la ville, le désespoir, les traitements lourds et inutiles pour se réfugier dans le manoir familial ou en compagnie du "tartare" son robuste ami d'enfance ils vont tenter de rendre heureux ce petit être qui sait très bien malgré eux qu'il va bientôt mourir. Et finalement comme un retour de flamme, c'est ce jeune feu en train de s'éteindre qui va redonner par son courage du mordant aux deux hommes. Devant l'indicible tout devient réalisable, il n'y a plus de garde fou, même aller dans un zoo pour voler deux loups devient une opération vitale puisque le petit les veut. Ce livre n'était en rien larmoyant, les émotions restaient a fleur de peau enfermées dans un temps très court, celui dans lequel vivent les gens qui ont peur d'être séparé pour toujours. Outre le drame intime que vivait les personnages, le texte visait plus largement la dénonciation de l'état de guerre permanent que faisait vivre à la population dans les années 70 la prolifération des armes nucléaires. Qui a été enfant ou adolescent ces années là se souvient des conversations inquiètes des adultes évoquant une troisième et ultime guerre mondiale comme le solde de tout compte d'une humanité a la dérive. Ce livre poignant fut adapté brillamment à l'écran, ce qui lui fit sans doute du tord dans le sens ou les deux monstres sacrés du cinéma qui incarnèrent les personnages principaux (william Holden, Bourvil) occultèrent par leur présence la qualité de l'oeuvre elle même. Pourtant la pudeur des situations et cette joie de vivre qui s'exprime comme un dernier recours devant l'abîme pourrait lui permettre d'être redécouvert par un publique de lecteurs blasé par les romans aux kilomètres que leurs proposent le monde de l'édition de nos jours...
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Pour commencer, j'ai un peu de mal à évaluer ce roman, ne sachant si je l'ai vraiment apprécié ni jusqu'à quel point. Je l'ai pris comme un roman "pour Noël", l'ayant trouvé dans une boîte à livres cette année, c'était le moment ou jamais de le découvrir. Je ne connais pas l'auteur, je n'en ai même jamais entendu parler. J'ai donc abordé le roman, l'écriture, sans a priori, c'était vraiment une découverte.

J'ai un avis mitigé sur tout, à commencer par la situation, le propos essentiel de l'histoire : le surarmement et les dangers que font peser les bombes nucléaires sur nos têtes. Il est certain que l'auteur avertit bien, en des pages bien senties, des risques de dérapages et surtout, les engins de mort démesurés que constituent ces armes. C'est convaincant, et suffisamment sobre pour attirer l'attention sans effets de manche. L'idée-même de ramener ce danger global, mondial, à un seul enfant, innocent, est plutôt avisée, car cela permet de se projeter davantage, d'avoir de l'empathie. Mais la façon dont Pascal, le jeune fils de Laurent Ségur, est irradié alors qu'un avion explose au-dessus de leur tête et que le missile descend pile sur eux en parachute, est assez peu réaliste. On se dira : soit, le roman a un peu la teneur d'un conte, le père malheureux qui n'a plus que trois mois à vivre en présence de son fils, atteint d'une leucose, maladie de l'irradiation atomique (semblable à une leucémie), a les moyens d'emmener ce dernier dans son château d'Hérode, aux fins fonds de l'Auvergne, et ne recule pas devant un rapt de loups dans un zoo. Michel Bataille oscille entre des épisodes très réalistes et des temps quasi-légendaires - les péripéties ne manquent pas, et l'on suit avec intérêt les tribulations de ce père aimant pour assurer un dernier Noël féérique à son fils.

J'ai apprécié le cadre, qu'il s'agisse de la Corse ou de ces montagnes sévères et plutôt sauvages de l'Auvergne - on aimerait que les tours d'Hérode ou le lac Caucase existent. J'ai eu de la sympathie pour des personnages hauts en couleurs comme le vieux Pierre, patron de la plage della Morte en Corse, ou encore l'inénarrable Verdun, aux traits de Hun réservé et moqueur, mais d'une fidélité et loyauté à toute épreuve. J'ai adoré le couple de loups et leur rapport mystérieux avec l'enfant, leurs dialogues muets, la manière dont ils le sauvent lors d'un épisode à haut risque, qui ne sera pas encore la fin. Effectivement, des scènes m'ont marquée presque visuellement, l'écriture de Michel Bataille sublime certaines descriptions, et emporte l'adhésion, on ne peut que frissonner face à ce sort injuste.

Toutefois, certains traits m'ont paru datés, jusque dans l'écriture : plusieurs passages qui constituent des pamphlets contre certains aspects de la société m'ont agacée, voire rebutée. Ils m'ont paru manquer leur cible, d'autant plus que l'auteur fait souvent montre d'un certain sexisme, tout en prétendant aimer les femmes. Oui, il aime les corps des jeunes femmes, dix-huit ans étant l'âge parfait, celles qui tombent, d'un claquement de doigts, dans les bras d'hommes d'âge mûr, parce que bien sûr, quand on a gardé l'esprit jeune et la santé virile, on peut consommer de la chair fraîche, non ? Il existe bien une tentative d'amour fidèle avec Victoire, mais l'histoire avorte dès que Laurent apprend la maladie de son fils et part s'enfermer avec lui : on a quand même un peu autre chose à se préoccuper entre hommes. le tout à l'avenant : les corps dénudés exposés au soleil sur les littoraux, ce ne sont bien sûr que des femmes. Les hommes, eux, meurent dans l'action, au travail.

Même en-dehors de ce type de propos, il arrive qu'une écriture et la sensibilité qu'elle dessine, quoique présente et sincère, ne rencontre pas celle de certains lecteurs. C'est ainsi, il y a des rendez-vous manqués, et j'ai trouvé l'auteur complaisant envers son personnage de père, souvent grandiloquent ; le pessimisme dont il fait preuve envers la société et le fonctionnement des hommes ne m'est pas si étranger, mais sans ironie ni détachement, il ne m'a pas suffisamment touchée.

Si je conserve de la curiosité pour voir le film, je ne pense pas que j'irai plus loin dans la découverte d'autres romans de cet auteur. Je suis bel et bien passée à côté, mon intérêt s'étant émoussé au fil de ma lecture.
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Nul n'a pleuré plus loin que moi.

C'est par cette terrible phrase que débute la tragédie du jeune Pascal en vacances en Corse avec son père Laurent. Mais voilà qu'au-dessus d'eux, un avion explose et un container éventré échoue près de leur barque.

De retour en France, après une série d'examens tout serait parfait si, quelques jours plus tard, en remarquant une tache bleue sur le corps de son fils, de nouveaux examens révèlent une leucémie chez le jeune garçon, irradié par cette bombe larguer en pleine mer dans l'insouciance totale des services de l'armée. Après tout, que vaut la vie d'un enfant irradié en toute impunité ?

Michel Bataille signe là une oeuvre magistrale qui transpire la rage d'un père sachant son enfant condamné dont il ne reste que trois mois à vivre. Un dilemme extrême lui saute en plein visage faisant voler son coeur en éclats. Comment faire face à une telle épreuve? comment faire semblant d'être heureux face une telle réalité ? Ne pas pleurer, ne pas crier, ne pas hurler lui semble inconcevable. Il va devoir anesthésier sa douleur, l'enfouir au fond de sa poche et la recouvrir d'un mouchoir qui, le moment venu, lui sera utile pour sécher ses larmes, expulser la douleur retenue durant trois mois. Bien décidé à vivre pleinement ce sursis, c'est aux tours d'Hérode, le château qu'il possède en Auvergne qu'il va vivre une parenthèse enchantée avec son fils. Capable des pires folies pour le bonheur de Pascal vouant un véritable culte aux loups, c'est aussi aux tours d'Hérode qu'il ramènera un loup baptisé Adam, une louve Eve et sa portée de louveteaux enlevés une nuit dans un zoo avec l'aide précieuse de son fidèle ami Verdun. Et comme si les loups connaissaient le drame qui touche l'enfant, souverains, ils veilleront sur lui jusqu'à son dernier souffle.

L'arbre de Noël pourrait passer pour un comte dans un décor enneigé, un château flanqué de ses tours majestueuses et l'approche de la magie de Noël. Il le serait si le malheur n'avait pas frappé un enfant durant son séjour en Corse, si une bombe n'avait pas empoisonné son sang, sa vie.
Dans L'arbre de Noël, Michel Bataille dénonce l'absurdité de l'homme de faire tourner au-dessus de divers pays du monde des avions ne transportant pas de passagers mais qui recèlent dans leurs flancs, des bombes capables de raser une ville entière et qui, aujourd'hui encore, font de nombreuses victimes.

Si le film m'avait marqué, j'avoue que la lecture n'a fait qu'accentuer mon coup de coeur pour cette histoire dont la teneur prend terriblement aux tripes.
Merci à tiptop de m'avoir donné envie de découvrir ce roman magistral après avoir lu sa superbe chronique.
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Trouvé dans une boîte à livres, ce roman de Michel Bataille (ne pas confondre avec Georges Bataille qui était son oncle), est une très bonne surprise. Il s'agit d'une histoire totalement imaginée, bien qu'elle semble très vraisemblable, en tout cas dans sa première partie. Je ne vais pas résumer l'histoire, je vous la laisse découvrir, mais c'est une histoire triste, jamais pathétique cependant, avec une symbolique liée aux loups qui m'a par moments échappé, je dois l'avouer, mais j'ai bien aimé cette lecture.
Je tiens entre les mains une vieille édition de 1967, de la maison Juliard, et les autres questions soulevées par l'auteur sur l'énergie atomique et l'enfouissement des déchets est toujours effroyablement d'actualité.
De nombreuses réflexions sur le sens de la vie, la mort, l'amour sont aussi très intéressantes.
Un livre qui mérite le détour.
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Ne vous fiez pas au titre de ce livre.
Ce n'est pas un conte de Noël !

J'ai lu ce livre assez jeune vers 13-14 ans et je m'en souviens encore !

Les aventures d'un père et de son fils sont très belles, mais elles sont les dernières, car le fils, après avoir été contaminé par une explosion nucléaire, est condamné. le père essaye de réaliser tous les voeux, les rêves de son enfant avant qu'il décède…

Une épopée pour délivrer des loups d'un zoo est splendide.

Qu'il est émouvant ce père qui développe les idées les plus farfelues pour adoucir les derniers mois de son fils ; qu'il est courageux ce petit garçon qui connait sa fin inéluctable et qui est plus lucide et courageux que son père !

Qu'est-ce que j'ai pu pleurer en lisant la fin du livre…

Même maintenant, en rédigeant ma chronique, plus de 50 ans après, j'ai des fourmis dans le dos et les larmes aux yeux, ce qui démontre le talent de l'auteur dont je vais lire d'autres livres, même s'il n'est plus à la mode !

Une superbe histoire où le plaidoyer contre les armes nucléaires est palpable.
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
L'amour des enfants pour les trésors cachés est vraiment singulier. Que cherchent-t-il vraiment, quand ils s'acharnent à penser comment ils pourraient découvrir l'or ancestral ? Il est probable qu'ils cherchent en réalité leur âme perdue, comme les pauvres loups féroces qui battent la campagne la nuit, errant à la lueur de la lune, galopant derrière leur ombre fuyante sur la neige, laissant de faibles traces, comme les hommes qui combattent dans les villes et, le soir venu, boivent de l'alcool dans les bars et cherchent la compagnie des femmes, pour oublier qu'ils doutent de tout, et souffrent à hurler à la lune. Car la lune tient une place importante dans ces sortes d'affaires. C'est quand elle est pleine qu'on crie le mieux son désespoir.
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- Il est arrivé un malheur ! me dit Pascal.
Je me retourne brusquement vers lui : il est si oppressant d'entendre nommer le malheur par l'enfant même qui incarne tous mes malheurs en un seul. Mais dès le second mouvement, je me raisonne. Avec les enfants, l'insolite est toujours le plus probable.[...]
- Oui ? De quoi s'agit-il ?
- Eh bien, tu sais que tu m'as dit de ne plus sortir seul pendant quelques jours, à cause du cheval fou du père Vernet ?
- Oui, et alors ?
- Alors je cherche de nouveaux jeux dans la maison. Je suis descendu à la cave et me suis avancé dans le tunnel des loups...
- Je t'avais dit de ne pas y aller. Ils t'ont attaqué ?
- Non, pas du tout. L'un d'eux est tombé dans le puits du couloir...
(extrait du chapitre 43)
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" Papa, dit Pascal, j'ai eu très peur.
- Oui, dis-je, le coeur serré.
- Brigitte, tu sais, l'infirmière blonde ?
- Oui.
- En rangeant la chambre, elle a trouvé ma patte de poule auvergnate dans le tiroir de la table de nuit. Et, en plus, elle sentait assez mauvais cette fois. J'ai vraiment cru qu'elle était perdue. Eh bien, elle ne me l'a pas confisquée. Elle l'a même trempée dans l'alcool pour la conserver. C'est gentil, hein ?
- Oui.
- Seulement il y a quelque chose de triste.
- Oui ?
- Je veux dire pour une jeune fille comme Brigitte, qui est jolie. Penche-toi, je ne peux pas parler trop fort. J'ai peur qu'elle entende. Voilà, elle est un peu folle.
- Oui ?
- Par exemple, ce matin, je lui ai dit que, lorsque je serai
grand, je serai aviateur. Tu sais ce qu'elle a fait ?
- Non.
- Eh bien elle a pleuré. Tu vois bien qu'elle est un peu folle. "
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-Si tu emmenais Pascal en Amérique ? Il parait que les médecins sont forts là-bas...
-Pas plus fort qu'ici pour cette maladie là. On ne peut la guérir nulle part. Tu le sais aussi bien que moi.
-Tu emmènerait l'enfant à l'étranger, toi ?
-Non,je ne crois pas.
-Et je n'arrive pas à me résoudre à le conduire d'un hôpital à l'autre.
-Mais, j'ai déjà comprit , dit Pascal, en entrant.
-Tu écoutes derrière les portes depuis longtemps ?
-Je n'arrivais pas à dormir. Alors, je suis monté vous voir. Mais, je ne suis pas pieds nus, regarde.
-Tu sais, ce que nous disions, ce n'est pas sûr du tout. C'est une idée des médecins. Ils se trompent tout le temps.
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L'homme doit désespérer, en ce monde horrible où le bonheur n'a pas sa place. Mais l'homme doit alors regarder les dieux : il verra une statue grossière de basalte au carrefour de deux chemins dont aucun ne mène en un lieu bien notable, il verra deux orbites vides lançant vers lui le plus brûlant des regards, celui de l'invisible espoir, de la vie éternelle, celle qui flamboie dans la douleur et qui jamais ne s'éteindra.
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