AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,75

sur 28 notes
5
5 avis
4
8 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'était ce coin perdu ou rien... C'était accepter ce poste au coeur de l'Aude ou renoncer purement et simplement au bénéfice de son concours. À cinquante ans passés, après un mariage infructueux, trois enfants en âge de voler de leurs propres ailes, Nicole se voit promue professeure des écoles à Malissègre, dans les Corbières audoises. Bientôt arrivée pour son rendez-vous avec le maire qui tient à lui montrer l'école et l'appartement de fonction, elle est surprise par un terrible orage. Obligée de s'arrêter, la grêle bombardant son pare-brise, elle remarque non loin de sa voiture un homme, immobile, le sourire aux lèvres. Ne pouvant décemment pas le laisser sous les trombes d'eau, elle propose de le raccompagner chez lui. Louis de Lacan l'invite alors à déjeuner, une fois son rendez-vous terminé. Troublée plus que de raison, presque ébranlée par cet homme énigmatique, elle accepte ne sachant pas encore combien sa vie, et par là même celle de Louis, va chavirer...


Louis et Nicole, deux personnes singulières que rien ne prédestinait à se faire rencontrer. Deux personnes au tempérament différent. Lui vit reclus dans sa montagne, isolé du village, et se ressource au coeur de cette nature minérale. Elle, au tournant de sa vie, débarque dans ce coin perdu. Femme divorcée qui veut à nouveau se sentir vivante. Au coeur de ce roman, cette histoire d'amour passionnée et passionnelle, écrite par Nicole dans son cahier. En toile de fond, la construction d'un barrage, des écolos qui mettent le hola, des opérations secrètes, une sombre affaire politico-policière, un bouc-émissaire vite trouvé et le passé trouble et riche de Louis que Lilian Bathelot nous dévoile au fil des pages, alternant avec le récit de Nicole. Ce roman, à la fois sombre et lumineux, nous emmène au coeur d'une nature sauvage et brute, personnage à part entière, entre garrigue et épineux, sous un soleil éclatant. L'auteur fait montre d'une sensibilité rare, donne à voir et à ressentir, à aimer et plus que tout à vivre. Un roman minéral, bouleversant, brut et habité par des personnages magnifiques.
Commenter  J’apprécie          670
L'amour, la sincérité, la simplicité, la nature, face à la manipulation, le complot, la violence, le mensonge. On pourrait le lire comme ça, sauf que l'auteur n'aime pas les personnages lisses et manichéens. Donc prenez tous les ingrédients, mélangez-les et vous obtiendrez un roman qui se lit d'une traite. Ça ne va pas vous réconcilier avec les méthodes de tous âges des barbouzes par contre, je préviens.
Le résumé en dit trop à mon avis sur le personnage de Louis, d'ailleurs le résumé en dit trop sur tout! C'est la part de mystère dans les vies de chacun qui nous tient en haleine, et des éléments essentiels n'apparaissent que vers le milieu du récit, donc c'est dommage d'en parler dans le résumé. Si vous souhaitez lire un polar "ordinaire", ne choisissez pas celui-ci: à part un profiler et quelques gendarmes, on n'est pas dans une enquête précise avec indices et vérifications, techniciens de la scientifique et empreintes ADN.
Ce roman prend son temps, d'ailleurs Nicole, l'autre personnage principal, le dit souvent quand elle écrit: capable de passer une dizaine de pages à raconter une rencontre de quelques minutes... Oui mais quelle rencontre! Un roman où on renaît, on contemple, on profite, on s'engage... mais dans une société inhumaine au bord de la folie.
Merci à Babelio et J'ai Lu pour cet envoi, c'était un plaisir de retrouver Lilian Bathelot après l'avoir découvert dans L'étoile noire, que j'avais beaucoup aimé.
Commenter  J’apprécie          100
Mère de trois enfants déjà grands qu'elle ne voit que très peu, divorcée, Nicole a passé le concours de professeur des écoles sur le tard. Assez mal classée, elle se retrouve, par le jeu des mutations, affectée à la classe unique de Malissègre, dans les Corbières audoises. Dans cette espèce de bout du monde, elle rencontre l'énigmatique et troublant Louis Lacan dont elle tombe très vite amoureuse. C'est le récit de cette histoire, à la première personne, qui ouvre le roman de Lilian Bathelot. Récit vite interrompu par différents allers-retours entre passé et présent et entre divers personnages secondaires. de ce que l'on comprend assez vite, Louis a trouvé dans ces montagnes un refuge, un paysage immuable dans lequel se fondre. Mais l'immuabilité même des lieux est remise en cause par un projet de barrage.
Simple mortelle est donc avant tout le récit de la rencontre de deux solitudes, une histoire d'amour dont on sent très vite qu'elle est aussi puissante que remplie de non-dits. Mais au-dessus de cette histoire plane une sourde menace. Raison d'État, besoin impératif de sauver la face… on appellera cela comme on veut, mais Louis devient une cible pour des personnes puissantes et, surtout, un coupable idéal. L'histoire d'amour se suffirait-elle à elle-même ? Peut-être. Lilian Bathelot, c'est incontestable, sait la mener avec ce qu'il faut de finesse et de crudité. Mais l'intrigue qui tourne autour de la façon dont s'organise en parallèle l'opération destinée à briser Louis ne la rend que plus urgente et intense, propulsant à la fois Nicole et le lecteur dans un tourbillon à la fois grisant et menaçant.
Si l'on pourra peut-être regretter qu'autour de ces deux principaux protagonistes, ceux qui participent à l'écroulement annoncé ne soient pour la plupart qu'esquissés et rejoignent un ballet d'ombre qui, sans pour autant lever tout mystère, aurait certainement pu être un peu plus étoffé, il n'en demeure pas moins que l'on trouve dans Simple mortelle un roman charnel et noir d'une belle violence.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
Commenter  J’apprécie          90
Je crois qu'un des exercices les plus ardus, quand tu poses des mots sur le clavier, ou sur ton carnet, c'est de devenir quelqu'un d'autre. Et sans doute que c'est à cet instant précis que tu mesures la difficulté de ne plus être simplement ces mots, mais ce qu'ils représentent.
Écrire comme une femme, quand t'es un homme, ça semble finalement assez simple. Suffit d'ajouter une lettre à la fin des participes passés... ou d'en enlever une si c'est l'inverse.
Devenir une femme, et transformer cette illusion en quelque chose qui te dépasse, j'ai rarement rencontré cette capacité chez un écrivain. Rarement. Partir à la rencontre de ces sentiments que je ne connais pas, cette fragilité et ce courage mélangés qui fabriquent les mères, les amoureuses, les amantes.
« Comment devenir le son d'une roue de charrette qui s'arrache du sol... » comme l'a dit Franck Bouysse lors de son entretien avec Buk...
C'était le préambule. J'aime bien les préambules.
Dans ce roman, il y a Nicole. Elle a tout quitté pour devenir institutrice. Tout. Sa vie d'avant. Sa ville aussi. Elle accepte une affectation dont personne ne veut, au bout du monde, dans l'Aude. Un village perdu, presque un lieu-dit. Avec des vrais gens dedans. Tu sais, ceux qui te disent « bonjour ! » quand tu les croises.
Juste avant d'y arriver, alors qu'un orage de fin du monde l'oblige à arrêter sa voiture, elle croise un berger, berreté et capé. Louis Lacan, il s'appelle le berger. Mais c'est pas un berger. C'est celui qui va l'emmener tout au bout de la passion, avec tout ce qu'elle peut avoir de destructeur, mais celle aussi qui te permet de rebâtir sur les ruines de ta vie, même si tu croyais que ce n'était pas possible. Même si tu pensais que tes souvenirs étaient autant de blessures qui ne cicatriseraient jamais.
Ces blessures qui suppurent comme des plaies que tu grattes pour les empêcher de se refermer.
La passion, celle qui t'oblige, celle qui te désespère parfois, mais celle aussi qui te laisse entrevoir les éclats de lumière du bonheur, au milieu du noir de la réalité.
La passion qui te ronge, lentement, sans que tu t'en aperçoives, et qui te laisse anéanti, au milieu du désert de ta vie, quand celui ou celle qui te l'inspirait est parti...
Alors c'est un livre sur les sentiments ?
Oui, aussi.
Un livre sur les âmes, le truc auquel tu commences à croire seulement le jour où tu sens le départ approcher, quand tu décides de faire le point sur ton passé. Ce truc là. Ces 21 grammes qui sont ce qui fabrique l'humanité.
Un livre sur la passé, et sur les séquelles qu'il nous laisse, enfouies au fond de nous, dans un coin qu'on refuse de nettoyer, un endroit tout noir, où jamais la lumière ne pénètre, parce qu'on a construit un mur tout autour. Un mur si haut que même si on lève la tête, on n'en voit pas les dernières pierres.
Lilian Bathelot, il aurait pu s'arrêter là.
Nous raconter une histoire, simple et belle, et ça aurait presque été suffisant pour nous émouvoir, mais il a décidé de nous dire aussi une autre réalité. Celle que tu croises parfois au détour de certains faits divers. Celle qui te fait douter du bien-fondé de certaines institutions, quand tu te dis que non, c'est pas possible. Qu'on ne peut pas à ce point nous prendre pour des moutons. Quand tes idéaux sont bousculés par le mercantilisme ou ce qu'ils appellent la politique.
Quand des décisions qui te paraissent iniques et irrationnelles sont prises par ceux qui arpentent les couloirs du pouvoir.
Quand on t'explique que construire un barrage ou un aéroport, c'est le Bien. Que le Mal, c'est de vouloir lutter contre ça. Tu sais, les ZAD, où comme l'a dit une ministre récemment, la vie d'un homme, ce n'est que la vie d'un homme. Qu'il soit flic ou zadiste, ça peut arriver...
Alors le roman d'un homme et d'une femme qui décident d'être, simplement d'être, exister à travers l'Amour qu'ils se donnent contre ceux qui veulent le leur prendre, de se tenir la main, et de parcourir les chemins de la montagne que Louis va apprendre à Nicole. Les chemins qui t'emmènent rencontrer ta condition d'être humain, avant qu'on te fasse croire le contraire.
Un roman sur la manipulation. Sur les mots qu'on te donne à croire. Sur les mensonges écrits par ceux qui veulent simplement te marcher sur la tête et t'enfoncer dans la boue qu'ils ont créée, celle qui sent si mauvais quand tu t'en approches.
Un roman sur l'humanité.
Sur ces moments où ramasser une girolle qui pointe entre les cailloux te permet à nouveau d'exister.
D'être un simple mortel, de ceux qui marchent, le nez au vent, et le sourire aux lèvres...
C'est un roman noir, au milieu de la lumière de la nature.
J'ai aimé. Grave.
Va le chercher...
Lien : http://leslivresdelie.org
Commenter  J’apprécie          50
Je n'avais jamais lu Lilian Bathelot qui a pourtant publié plus de trente romans plus ou moins noirs et policiers. Ses personnages m'ont touchée par leur projet de découvrir une vie plus vraie alors qu'ils en ont consommé déjà une bonne partie dans la folie du monde. J'ai aimé leur attachement à ce petit village où l'on vit et se bat encore malgré l'éloignement des villes et l'exode rural.
J'ai été impressionnée par la connaissance des armes à feu et des arcanes de la lutte "anti-terroriste" à la française (comment ne pas penser à Sivens , Notre dame des landes ou Bure ?).
Lilian Barthelot ne tombe pas dans le piège d'un manifeste écologique, c'est d'une histoire d'amour dont il nous parle. L'amour de la vie qui toujours sera vainqueur.
Lisez-le, il vous plaira. et vous apprendra des choses.
Commenter  J’apprécie          50
Livre gagné grâce à Masse Critique et donc les Éditions Flammarion J'ai Lu.
Suspense qui monte au fil de pages, parfois confus, parfois clair comme de l'eau de roche et on comprend vite que c'est ce que cherche l'auteur...
On suit principalement le journal, ou du moins, la lettre ouverte de Nicole, "jeune" institutrice , la cinquantaine, qui débarque dans un village reculé dans les montagnes de l'Aude, à Malissègre. Sur son chemin, la première rencontre qu'elle fait est avec Louis de Lacan et c'est le coup de foudre... de cette rencontre va se jouer un tas de phénomène que ni l'un ni l'autre ne va imaginer...
C'est une histoire d'amour forte, passionnelle sur fond de complot d'État, de terrorisme, de lâcheté, dont les victimes sont multiples. J'ai bien aimé la construction et le style, plaisant et facile...
Commenter  J’apprécie          30
Une institutrice sur le tard refait sa vie dans un village perdu dans l'Aude .
Elle fait la rencontre de Louis homme a tout faire du village ancien légionnaire
entre ces 2 personnages en reconstruction c'est l'amour fou.
Une histoire assez bien fignolée entre les aller et retour présent passé .
des personnages secondaires qui anime cette histoire un barrage qui est contesté par ses opposants
Tout est là pour nous tenir en haleine : j'ai adoré
Commenter  J’apprécie          30
L'auteur :
L'aveyronnais Lilian Bathelot a vécu plusieurs vies et connu toutes sortes de métiers avant de venir sur le tard à l'écriture.
Simple mortelle est l'un de ses derniers romans, un roman noir qui vient comme en écho au bouquin de Thierry Brun lu récemment, Ce qui reste de candeur : les garrigues de l'Occitanie, un ancien baroudeur, une jolie fille, ...

On aime :
❤️ La construction d'un récit qui s'affranchit subtilement de la chronologie pour composer par touches successives un tableau d'ensemble que le lecteur découvre peu à peu : des époques différentes, des ellipses temporelles, des personnages que l'on ne croise que pour quelques pages ou plus, ... Une construction savante qui s'avère étonnamment fluide et rythmée ce qui rend la lecture très prenante puisque le suspense s'installe rapidement, façon chronique d'un drame déjà annoncé.
❤️ Une belle histoire d'amour entre une institutrice enfin libérée de ses obligations familiales et un vieux baroudeur des maquis des Corbières, quelques beaux portraits de femmes.
❤️ du nature-writing régional à la française et un message écolo discret qui évite le pamphlet.

le contexte :
Dans le massif audois des Corbières, la construction d'un barrage qui ne fait pas l'unanimité auprès de la population locale.

L'intrigue :
Une nouvelle institutrice débarque au village. Elle fait la connaissance d'un homme au passé trouble, un ancien chien de guerre, un ex-légionnaire réformé du Zaïre.
Gendarmes, barbouzes et RG s'activent pour éviter la naissance d'une nouvelle ZAD ...
Tous semblent réunis ici pour que ça finisse mal.

On aime moins :
Quelques pages, peu nombreuses fort heureusement, où jaillit une grossièreté inutile, si ce n'est pour souligner la bêtise de certains pandores, ce qu'on sait tous déjà.
Quelques envolées lyriques, un peu mélo, pas très utiles non plus, dans cette belle histoire qui aurait encore gagné à être racontée d'une plume plus sèche, plus rude, à l'image de cette région des Corbières.
Pour celles et ceux qui aiment les légionnaires et les institutrices.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.com/..
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (68) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2879 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}