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Critique de Tempsdelecture


Qui ne révérait pas d'hériter d'une bibliothèque, d'une maison aux murs remplis de livres jusqu'à saturation, quel que soit le coté où notre regard se porte, sans absolument aucun autre élément que des livres ? C'est ce qui arrive à notre protagoniste, de retour dans son pays après un séjour à Sarajevo. La situation ne serait pas aussi abracadabrante si le testateur inconnu n'avait posé comme condition à ce leg opportun que son nom ne demeure connu que du notaire seulement. Au-delà même de cette offre extravagante, l'auteur est assailli de questions, et en premier lieu, celle d'accepter ou non, ce cadeau, dont il ne connaît ni la provenance, ni le but. Car en plus d'être un auteur reconnu, notre heureux protagoniste est un lecteur exceptionnel, il a lu et retenu les plus grands, capable de citer de mémoire des titres lus. 

Il y a d'abord les premiers questionnements de l'auteur : découverte de cet héritage improbable, interrogations sur l'identité du défunt, questionnement sur le fait d'accepter ou de refuser ce cadeau. L'auteur est, en effet, effrayé par cette idée, pour le moins étrange, et le but recherché de l'homme qui l'a eu. Puis c'est la prise de possession de cette maison des livres. Si le plus important se trouve dans cette maison mystérieuse, une fois ses interrogations retournées dans tous les sens, on va suivre les déambulations de l'homme au sein de la maison-bibliothèque, ses flâneries spirituelles et toutes les remarques qui lui viennent au contact des livres que ce Monsieur ainsi nommé a soigneusement et consciencieusement accumulés. C'est à la fois une longue réflexion, émaillée de nombreuses digressions pêle-mêle, la nature du Lecteur, dont il refait consciencieusement le portrait, déjà esquissé auparavant chez Alberto Manguel ou Borges. Une réflexion qu'il file de la même façon sur L Auteur, les actes de lire et d'écrire, que dans les positions qui sont les siennes, il est à même de parler.

J'avoue avoir eu l'impression que l'auteur se complaisait à tourner en rond dans ses réflexions autour de la lecture et de l'acte d'écrire dans cette maison qui aurait vite fait de devenir une geôle confortable et voluptueuse entre les centaines de bouquins qui font office de barreaux sur les murs. Une prison, un labyrinthe, dont le moindre livre fait écho à un autre titre, indéfiniment, et qui se construit en monde propre, en un monde dont le personnage craint de s'y perdre totalement. J'ai eu également quelques réticences avec le style de l'auteur, un peu pompeux à mon goût, trop centré sur lui-même plutôt que sur le contenu. Ou des observations éculées, une accumulation de lieux communs, qui ne mènent nulle part.


Voilà une longue réflexion de portée générale et toute personnelle, car les nombreuses digressions sont l'occasion de s'arrêter quelques lignes sur ses auteurs et livres favoris, sur des thèmes qui lui sont chers - je relèverai celui de la métaphore de la toile d'araignée qu'il rapproche de cette maison - et une volonté de comprendre, mais en vain, l'organisation de cette bibliothèque aux origines mystérieuses. Le problème des labyrinthes, c'est qu'il arrive que l'on s'y perde, je crois que je m'y suis un peu perdue dans celui d'Enis Batur, car je n'y ai réellement pas trouvé de sortie qui me satisfasse.
Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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