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Critique de saigneurdeguerre


L'homme vend des éponges. Non ! Pas dans un commerce à proprement parler. Il les vend dans la rue. Marchand ambulant ? Si on veut. Il est SDF et a mis la main sur un stock de 9732 éponges végétales qu'il vend 1 euro pièce ! Un vrai pactole !
Il sait qu'il peut compter sur son âne, Martin ! Enfin, son arrière-grand-père avait un âne qui s'appelait Martin… Heu… Il n'a pas d'arrière-grand-père… Et son âne à lui, c'est un caddie de supermarché ! Bon, arrêtez vos commentaires, vous allez finir par l'embrouiller !

Comme tous les soirs, il attache avec une grosse chaîne son « âne » pour qu'on ne vienne pas le lui piquer et s'allonge à ses côtés sur une bouche d'aération du métro. Les bêtes ça a besoin qu'on s'en occupe, non ? Consciencieux, il se couche toujours aux côtés de son « âne ».

L'homme est là, couché à même le sol, à estimer dans combien de temps il aura écoulé son stock d'éponges. Calculer, c'est son truc à lui, ça ! Il aime les chiffres. Il s'appelle Pi ! Pi c'est un nombre inventé par un Grec il y a bien longtemps ! Et quel nombre ! Un taxi s'arrête à sa hauteur et une dame en manteau blanc en descend. Pas le genre à lui acheter une éponge ! Soudain, une voiture surgit. Un mec sort un flingue et dézingue la nana. Sûr qu'il n'a même pas vu le SDF qui ne devait être pour lui qu'un tas de vieilles loques traînant sur le trottoir…

Critique :

Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'Edmond Baudoin a un style graphique particulier. Inconvénient : le trait n'est pas très net ! Avantage : ce trait noir et épais confère au roman graphique une force brute qui correspond bien à l'ambiance du récit. Voilà le genre de livre qu'il ne me serait pas venu à l'idée d'acheter si un ange n'était passé pour me le souffler à l'oreille.

Sur un minuscule scénario de Fred Vargas qu'on pourrait qualifier de « nouvelle » bien plus que de roman, Edmond Baudoin a su exploiter et garder toute la force de la générosité de deux personnages qui, a priori, n'auraient pas de raison de se fréquenter dans un monde bien sombre, tant pour celui qui n'a pas d'autre choix que de vivre dans la rue que pour celui qui se confronte aux crimes crapuleux au jour le jour.
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