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Critique de Arthur409


Ce livre est publié avec trois signatures d'auteurs de science-fiction : Arthur C. Clarke pour l'idée originale, l'écriture étant assurée par Stephen Baxter, qui a collaboré avec le précédent sur d'autres récits, comme « l'Odyssée du Temps », et a publié de nombreux livres de SF que je ne connais pas (encore), et Alastair Reynolds, dont j'ai découvert il y a peu de temps la trilogie « Les enfants de Poséïdon ».
On retrouve dans ce roman la « patte » de chacun des auteurs, à différents niveaux. Je reconnais le côté « technique » d'Arthur C. Clarke dans par exemple l'utilisation des ascenseurs spatiaux, la description de catastrophes planétaires par Stephen Baxter (comment utiliser une lune de Jupiter comme arme de destruction massive), et l'exploration de la frontière entre homme et machine par Alastair Reynolds.
Pour moi, le roman repose sur deux piliers principaux : la planète Jupiter, et l'affrontement entre la civilisation humaine et celle des machines.
La liaison est faite entre ces deux thèmes par le personnage central du roman : Howard Falcon, un pionnier de l'exploration spatiale, qui a failli périr dans une catastrophe astronautique, et ne survit que sous forme d'une quasi-machine sur laquelle ont été greffés sa personnalité et ses souvenirs.
Falcon a été un des premiers à explorer l'atmosphère de Jupiter, dans laquelle il a découvert d'étranges méduses géantes, et il a tissé un lien avec cette forme de vie extra-terrestre.
Nous suivons dans une partie du livre l'exploration des couches de plus en plus profondes de l'enveloppe gazeuse de Jupiter, à la recherche d'un supposé noyau central. L'occasion est donnée aussi de jouir de spectacles célestes, comme la vue, depuis une terrasse panoramique installée sur Ganymède, vers Jupiter et son cortège de satellites :
« Même statique, cet ensemble aurait offert un merveilleux spectacle, estimait Falcon, mais le système jovien n'avait rien d'immobile. La planète elle-même tournait sur son axe en à peine dix heures et il voyait donc des régions de la surface marbrée glisser sur le disque visible. Et il ne fallait pas patienter bien longtemps pour remarquer que les lunes bougeaient, elles aussi. La petite Io faisait le tour de Jupiter en à peine quarante-trois heures, et même l'immense Europe accomplissait son cycle de phases en moins de quatre jours.»
(Je me suis d'ailleurs amusé à reproduire cette vision en utilisant l'excellent logiciel gratuit Celestia, que je recommande aux amateurs de spectacles célestes.)
Howard Falcon, du fait qu'il est une sorte d'hybride « homme-machine », est envoyé en mission auprès des machines utilisées dans les exploitations minières sur les petits corps célestes au-delà de Neptune, car justement ces machines ont un comportement bizarre, et il faut les ramener dans le droit chemin. Mais tout ne se passe pas comme prévu, et au lieu de rétablir la domination absolue de la civilisation humaine sur les machines, voilà que Falcon pactise avec elles … et déclenche une série de conflits qui se poursuivent pendant quelques siècles !
Ce récit est de la « hard SF », il utilise les découvertes les plus récentes effectuées dans le système solaire (par exemple une station spatiale sur la planète naine Makemake), il imagine des hybridations complexes entre homme et machine. Il évoque aussi un grand thème de la science-fiction qu'on pourrait appeler l'émergence d'une conscience chez les machines…
Le dénouement, lui, n'est pas rigoureusement scientifique, et c'est aussi une ouverture vers un autre univers … un peu comme la fin de « 2001, odyssée de l'espace »… Ce n'est sans doute pas un hasard !
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