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Critique de tiben


"Je viens" de Emmanuelle Bayamack-Tam est un drôle de roman que je ne sais pas trop comment critiquer mais surtout noter.

Ce que je peux dire rapidement, c'est qu'il se lit bien, qu'il est parfois drôle, parfois très triste. Qu'il nous énerve mais qu'il nous fait également souvent réfléchir.
Car au travers des 461 pages réparties en 3 parties, on passe par toutes les couleurs et toutes les humeurs.

Roman polyphonique, on démarre d'abord avec Charonne, jeune femme abandonnée à sa naissance, puis adoptée par Gladys et Régis. Malheureusement pour elle, ses parents adoptifs l'ignorent tout autant et elle a du mal dans sa jeunesse. Noire, "grosse", abandonnée, elle traverse des moments difficiles. Heureusement elle se raccroche à ses rêves et à sa grand mère Nelly.
Cette première partie dans lequel le racisme est explicitement évoqué est émotionnellement compliquée.

Puis, vient le tour de Nelly la grand mère. Dans cette deuxième partie, c'est le refus de vieillir qui est au coeur du texte. La vie de Nelly, sa carrière illustre, ses deux maris nous sont racontés. Rien ne nous est caché. C'est direct, cash, voire trash. Pas forcément ce que j'apprécie dans une lecture...

Enfin, le roman se conclut avec le point de vue de Gladys, la fille de Nelly et la mère adoptive de Charonne. Cette partie traite davantage de la famille (et de l'adultère) , de la maladie (Celle de Charlie son beau père, père de son mari Régis) et du déni (elle n'a jamais accepté sa fille adoptive)... La encore, pas forcément évident comme partie. Gladys m'a souvent énervé avec ses réflexions, son comportement et son nombrilisme. On prend du coup facilement la défense de Charonne.

Mais parler de "Je viens", c'est avant tout parler du style.
Il est également original. On le qualifiera de contemporain tant il est cru, direct. Rien ne nous est épargné et les choses sont très explicitement dites (notamment dans la seconde partie, celle que j'ai le moins apprécié...). J'ai toujours du mal à voir l'intérêt de parler aussi ouvertement de sexe dans un roman "classique".
Mais il est aussi ancien tant il est poétique, doux, agréable à la lecture. L'utilisation de locutions latines donne encore plus de crédit à l'écriture de Emmanuelle Bayamack-Tam.

En conclusion, il est difficile de parler de "Je viens" tant il y aurait de choses à dire.
Je ne peux que vous encourager à le lire et on en reparle si vous le souhaitez ;)

3/5
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