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Critique de CDemassieux


Comme le précise Wikipedia, Vipère au poing est un roman « largement autobiographique ». de là, sans doute, cette violence de la rancoeur s'interdisant le chagrin, comme un ultime défi à ce démon malfaisant qui, pour tout enfant, devrait au contraire être une bonne fée, suivant un raisonnement imagé simpliste mais vrai.
Ce roman c'est l'amputation de l'amour originel, celui dédié à celle qui nous met au monde. La mère devient tortionnaire et les enfants, des prisonniers, avec Jean, le narrateur, en figure du rebelle en même temps que proie idéale du prédateur.
Dès lors, ce n'est plus une vie de famille que nous lisons mais un combat dans lequel une tension meurtrière de part et d'autre s'installe. Et comme le bourreau ne saurait exister en tant que tel sans ses victimes, Folcoche – surnom de la mère qu'on ne peut plus désigner par le nom sacré de « Maman » – a besoin de la présence de sa progéniture, qu'elle traque sans relâche, jamais dérangée par un père insignifiant jusque dans l'absence.
On pourrait, en convoquant la psychanalyse, parler de castration maternelle. Ce serait, à mon avis, faux : ce que vise Folcoche c'est l'anéantissement psychologique et physique des enfants, particulièrement Jean. Ce dernier aura d'ailleurs toutes les peines du monde à devenir un homme par la suite, racontée dans La mort du petit cheval, parce qu'on ne se construit pas facilement en marchant une vipère au poing depuis l'enfance : on survit.
Je dois à ce livre de m'avoir révélé que les mots avaient ce pouvoir salvateur de nous confronter à nos monstres du passé et les enfermer dans une prison de papier, de laquelle ils ne sortiraient plus pour nous hanter.
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