Agatha Raisin enquête, tome 9 : Sale temps pour les sorcières

- Vous connaissiez le mari de Daisy ?
- Je l'ai rencontré une fois. Un type sinistre.
- De quoi est-il mort ?
- Cancer du poumon. Soixante cigarettes par jour.»
Agatha eut beau lutter, elle sentit l'envie de fumer la gagner. Elle mourrait d'envie d'en griller une. Curieux qu'entendre quelque chose d'horrible sur les effets du tabac donne envie de fumer. C'est peut-etre pour ça que les fabricants de cigarettes ne ruent pas dans les brancards lorsqu'on les oblige à afficher des avertissements macabres sur les paquets. Ils ont sans doute conscience qu'au cœur de toute dépendance, il y a une pulsion de mort.

Il y avait un autre représentant de la gent masculine, un homme de petite taille, l’air grincheux et le dos voûté. Puis deux femmes, plus toutes jeunes, une grande gigue d’allure masculine, vêtue de tweed, et une petite, chétive, avec une tête de lapin.
Vivement la légalisation de l’euthanasie, pensa Agatha avec aigreur.

Comme la marée était basse, elle descendit sur la plage, ou des grosses vagues vert-de-gris déferlaient avec fracas sur les galets.
Quelques vers appris à l'école lui revinrent soudain en mémoire.

Mais désormais je n'entends plus
Que sa mélancolie qui, grondante et mugissante,
Se retire devant le souffle
Du vent de la nuit, et refus le long des vastes est mornes bords
Et des galets nus du monde

Agatha reprenait du poil de la bête. C'était formidable d'être capable de se rappeler quelque chose, ne serait-ce qu'un fragment de poème. C'était l'une de ses angoisses : qu'un jour ses souvenirs lui échappent.

Pendant une seconde, Agatha oublia le nom de Daisy. Puis son visage s'éclaira. "Daisy Jones, du Garden Hotel, m'a suggéré de venir vous voir. Elle m'a dit que vous pourriez m'aider.
- Normalement, il faut prendre rendez-vous. Vous avez de la chance , Mrs Braithwaite devait passer mais elle est morte."

- Je les ai appelés ce matin. J'ai parlé à un certain inspecteur-chef Wilkes. Il n'a pas vraiment confirmé vos histoires de grande enquêtrice. Non, à l'entendre, c'est plus comme si vous aviez la fâcheuse habitude de ficher le bazar dans ses enquêtes.
- Après toute l'aide que je lui ai apportée! Quel culot!

Quoi de plus déprimant pour une femme d’age mur à moitié chauve qui se languit d’amour, que de se retrouver dans une station balnéaire anglaise hors saison ?

La salle à manger était haute de plafond, avec de grandes fenêtres donnant sur la mer.
Elle s'installa à une table dans un coin et examina à la dérobée les autres clients. Il y avait un homme d'un certain âge, à qui les serveuses donnaient du colonel. Grand, avec une belle chevelure blanche et un visage buriné par le soleil, il se tenait très droit et portait une vieille veste en tweed à la coupe impeccable. Un peu plus loin, une femme à la blondeur improbable lui jetait des regards en biais, cherchant manifestement à attirer son attention. Elle avait forcé sur la poudre et portait un rouge à lèvres criard. Son corsage trop décolleté peinait à cacher un cou flétri couvert de taches de rousseur. Il y avait un autre représentant de la gent masculine, un homme de petite taille, l'air grincheux et le dos voûté. Puis deux femmes, plus toutes jeunes, une grande gigue d'allure masculine, vêtue de tweed, et une petite, chétive, avec une tête de lapin.
Vivement la légalisation de l'euthanasie, pensa Agatha avec aigreur.

Bon, soyons honnête, ce n'est pas comme si j'avais renoncé à la cigarette, débattait intérieurement Agatha. C'est plutôt la cigarette qui a renoncé à moi, pour ainsi dire.

Vous savez, à une époque, j’avais de la tension. Tout semblait me porter sur les nerfs – la politique, les jeunes, tout. J’ai commencé un régime et j’ai décidé de ne pas me faire de soucis, de lâcher prise et de me mêler uniquement de mes affaires. Ça a très bien marché. C’est pour ça que je reste en dehors de cette histoire de meurtre.

Elle avait forcé sur la poudre et portait un rouge à lèvres criard. Son corsage trop décolleté peinait à cacher un cou flétri couvert de taches de rousseur. Il y avait un autre représentant de la gent masculine, un homme de petite taille, l’air grincheux et le dos voûté. Puis deux femmes, plus toutes jeunes, une grande gigue d’allure masculine, vêtue de tweed, et une petite, chétive, avec une tête de lapin.
Vivement la légalisation de l’euthanasie, pensa Agatha avec aigreur.