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Critique de LoupAlunettes


La nouvelle éclate, le « Parti de la Liberté » fait entendre sa victoire dans les rues.
Et pourtant, les rideaux des fenêtres se tirent, des pas se hâtent vers leurs domiciles. Derrière les murs des maisons, bon nombre de personnes accusent le choc de ce qui vient de se déclarer.
On n'a rien vu venir.Et pourtant, les nuanciers recensant chacun sur le critère de sa couleur et accrochés à l'entrée du Ministère des Origines Nationales, catégorisant ainsi la population, on aurait du s'en méfier.
On n'a rien vu venir.
Jour par jour, l'appréhension laisse place à l'inquiétude.
Hector, Walid, sa soeur et d'autres adultes sentent les regards du voisinage se voiler de suspicion, assistent à la division, rencontrent la délation.
Les collèges de la Liberté imposent des couleurs d'uniforme pour les uns et les autres, le Parti interdit certaines musiques, imposent le régime alimentaire adéquat pour tous.
L'handicap de Simon sera entièrement pris en charge désormais par le Ministère de l'Hygiène Physique et Mentale. Il croit à une mauvaise blague de ses parents, de celles qui doivent le tirer du lit et le mettre dans ce fauteuil qu'il exècre . Les imprimés ont l'air authentique cependant. Alors ?
A la peur s'oppose la fuite. La liberté n'a plus le même écho, elle ne chante plus mais crache son air de rassemblement. Une mélodie qui sonne faux pour certains.
La mamie de Mathieu et Léonie, Lisel revoit le passé la rattraper et s'installer.
On n'a rien vu venir mais les gens n'attendront pas de réagir.

: 7 auteures qui prêtent et engagent leur talent sur ce roman sur la Liberté, la vraie, celle qui laisse libre chacun de disposer de lui-même, de se poser les bonnes questions et de faire ses propres choix sans subir l'oppression. Au travers de cette dystopie, pas si éloignée du monde que nous connaissons afin de nous faire réfléchir, ces sept auteures racontent la montée de ce régime totalitaire qui s'impose et qu'aucun ne semblait avoir vu venir en votant pour son "parti de la Liberté". le choix de son nom, symbolique d'une utopie patriotique, est extrêmement ironique à plusieurs titres pour qui saura distinguer.

Afin de nous faire vivre cette aventure étrange et pourtant pas si fictive, les auteures donnent la parole à des personnages différents, des enfants d'origines diverses qui se connaissent, fréquentent les mêmes quartiers et les mêmes écoles, vont être séparés par les évènements et raconter du coup les changements que vont générer ces lois répressives sur leur quotidien en prônant la xénophobie.

Le ton n'est pas dramatique, nul pathos, nous avons la perception d'enfants qui racontent le changement, les amitiés contrariés, les vies compliquées, les faits suffisent d'eux-même pour faire réagir. Ce ton permettra à un lectorat de Pré-ados d'aborder le sujet sans en souffrir de quelques façons que ce soit. L'intention est à la graine de réflexion et le propos est aborder avec maîtrise et tact.

Ce roman sensible et excellent, qui collerait à une certaine forme d'actualité mondiale est à rapprocher du titre incontournable et fort" Il faut Désobéir" de Didier Daeninckx et Pef, pour le devoir de mémoire.
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