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"On n'a rien vu venir "est un livre à 7 voix, autrement dit écrit par 7 auteurs différents, chacun prenant la charge d'un chapitre. C'est un livre très déroutant à la portée d'adolescents, qui "parle de ce qui peut arriver si l'on n'y prend garde", pour reprendre Stéphane Hessel dans la préface.
Ce qui peut arriver quand un parti politique trompe ses électeurs et instaure peu à peu une dictature. Plus le droit de s'habiller comme on veut, plus le droit de manger ce que l'on veut, plus le droit de rire, plus le droit de sourire, plus le droit d'être différent, surtout...
Tout cela se passe dans un pays jamais nommé et de ce fait universel, les narrateurs des 7 chapitres sont à chaque fois des adolescents, qu'ils s'appellent Hector, Walid ou Léonie, leur point de vue et leur récit sont à chaque fois marquants.
Je ne connaissais pas ce livre qui m'a gentiment été prêté par une élève du club lecture au collège, mais il m'a marquée.
"Je considère que c'est un livre important, et je vous encourage à le lire", pour reprendre à nouveau S.Hessel.
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Lundi 4 juin, le Parti de la Liberté gagne les élections. Dès le lendemain, de nouvelles lois apparaissent, réduisant les libertés individuelles puis, peu à peu, excluant les minorités. A travers le regard d'adolescents de différentes familles, on suit la mise en place de cette dictature mais aussi les débuts de la résistance...
Dans ce texte à 7 voix, on découvre un parti politique extrémiste qui n'a pas dit son nom mais qui se révèle raciste, homophobe et excluant les handicapés. Certains ont voté en connaissance de cause, d'autres non et c'est bien là le propos de ce récit : éveiller les consciences et l'esprit critique des jeunes générations pour ne pas avoir à vivre une telle situation.
Un formidable roman qui se doit d'être lu car il fait réfléchir, pour ne pas dire un jour "On n'a rien vu venir" !
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Un roman à 7 voix. Voici un court aperçu de ce que certaines de ces voix pourraient dire :

Hector, dit Toto : « Comment peut-on aimer ce Parti de la Liberté ? Pourquoi détester à ce point ceux qui viennent d'ailleurs ? Comment peut-on haïr Walid ? Walid, mon meilleur pote !
Le Parti a fait croire à mes parents que les problèmes de notre pays venaient d'ailleurs.
Et, à cet instant, moi, Hector Darchant, dans ma propre famille, je deviens résistant. »

Mamie Miquelon : « Pendant la guerre, Papi et moi avons utiliser ce voilier pour fuir la France et rejoindre l'Angleterre. J'espérais que ni mes enfants ni mes petits enfants n'auraient un jour, eux aussi à fuir leur pays. »

Samia : « Ma mère est désespérée : nous n'avons pas la bonne nuance de peau. Trop foncés ! Mais mon père a la solution… »

Critique :

Instituteur en 5e primaire, (CM2, si vous préférez) je trouve ce livre admirable pour traiter de l'instauration d'une dictature. Tout est amené de façon très réaliste et très plausible. Les 7 voix permettent aux enfants de s'identifier aisément. Mes élèves ont été bouleversés par ces récits. J'ose espérer qu'après la découverte de ce magnifique roman, ils seront attentifs à ne pas suivre ceux qui prêchent l'exclusion et qui divisent au lieu d'unir.
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La nouvelle éclate, le « Parti de la Liberté » fait entendre sa victoire dans les rues.
Et pourtant, les rideaux des fenêtres se tirent, des pas se hâtent vers leurs domiciles. Derrière les murs des maisons, bon nombre de personnes accusent le choc de ce qui vient de se déclarer.
On n'a rien vu venir.Et pourtant, les nuanciers recensant chacun sur le critère de sa couleur et accrochés à l'entrée du Ministère des Origines Nationales, catégorisant ainsi la population, on aurait du s'en méfier.
On n'a rien vu venir.
Jour par jour, l'appréhension laisse place à l'inquiétude.
Hector, Walid, sa soeur et d'autres adultes sentent les regards du voisinage se voiler de suspicion, assistent à la division, rencontrent la délation.
Les collèges de la Liberté imposent des couleurs d'uniforme pour les uns et les autres, le Parti interdit certaines musiques, imposent le régime alimentaire adéquat pour tous.
L'handicap de Simon sera entièrement pris en charge désormais par le Ministère de l'Hygiène Physique et Mentale. Il croit à une mauvaise blague de ses parents, de celles qui doivent le tirer du lit et le mettre dans ce fauteuil qu'il exècre . Les imprimés ont l'air authentique cependant. Alors ?
A la peur s'oppose la fuite. La liberté n'a plus le même écho, elle ne chante plus mais crache son air de rassemblement. Une mélodie qui sonne faux pour certains.
La mamie de Mathieu et Léonie, Lisel revoit le passé la rattraper et s'installer.
On n'a rien vu venir mais les gens n'attendront pas de réagir.

: 7 auteures qui prêtent et engagent leur talent sur ce roman sur la Liberté, la vraie, celle qui laisse libre chacun de disposer de lui-même, de se poser les bonnes questions et de faire ses propres choix sans subir l'oppression. Au travers de cette dystopie, pas si éloignée du monde que nous connaissons afin de nous faire réfléchir, ces sept auteures racontent la montée de ce régime totalitaire qui s'impose et qu'aucun ne semblait avoir vu venir en votant pour son "parti de la Liberté". le choix de son nom, symbolique d'une utopie patriotique, est extrêmement ironique à plusieurs titres pour qui saura distinguer.

Afin de nous faire vivre cette aventure étrange et pourtant pas si fictive, les auteures donnent la parole à des personnages différents, des enfants d'origines diverses qui se connaissent, fréquentent les mêmes quartiers et les mêmes écoles, vont être séparés par les évènements et raconter du coup les changements que vont générer ces lois répressives sur leur quotidien en prônant la xénophobie.

Le ton n'est pas dramatique, nul pathos, nous avons la perception d'enfants qui racontent le changement, les amitiés contrariés, les vies compliquées, les faits suffisent d'eux-même pour faire réagir. Ce ton permettra à un lectorat de Pré-ados d'aborder le sujet sans en souffrir de quelques façons que ce soit. L'intention est à la graine de réflexion et le propos est aborder avec maîtrise et tact.

Ce roman sensible et excellent, qui collerait à une certaine forme d'actualité mondiale est à rapprocher du titre incontournable et fort" Il faut Désobéir" de Didier Daeninckx et Pef, pour le devoir de mémoire.
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Et si, du jour au lendemain, on passait d'une démocratie à une dictature ? Cela paraît énorme lorsqu'on lit ce petit livre où tout bascule dans les minutes qui suivent la proclamation du résultat de la présidentielle. Et pourtant, L Histoire et certains pays actuels sont là pour prouver que nul n'est à l'abri. "On n'a rien vu venir", disent certains compatriotes, étonnés, après des résultats d'élections dans notre démocratie. Heum... vraiment ?

Voici donc un très bon petit roman sur le thème, écrit à quatorze mains, pas moins ! Stéphane Hessel en a signé la préface et chacun des sept auteurs a rédigé un petit paragraphe autour de quelques enfants d'une dizaine d'années, concernés de près (étrangers, handicapés, parents homos) ou de loin (amis en péril) par les nouvelles lois d'un régime totalitaire. Trois options pour survivre : collaborer, fuir ou résister...

A faire découvrir dès 10-12 ans lorsque nous parents, éducateurs, avons du mal à exprimer :
- pourquoi voter,
- à quoi risquent de conduire les sympathies pour les partis extrémistes, de quelles façons ceux-ci peuvent menacer dignité et libertés humaines.
En discuter ensuite pour relativiser, car ce court ouvrage, très pédagogique, est quand même un peu caricatural (mais cela simplifie les choses et c'est très bien ainsi).
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Et si, demain, ou même ce soir, un parti d'extrême-droite remportait les élections en France ?
Ce roman, destiné aux ados, montre d'une manière très claire et très parlante ce qui pourrait arriver. Sept chapitres, sept autrices, pour évoquer les conséquences de ce choix au fil du temps. le point de vue change à chaque fois, on passe du regard de la famille qui a voté pour le Parti de la Liberté et considère les voisins à la peau trop foncée comme de la vermine, ces mêmes voisins obligés de raser les murs, un jeune homme handicapé, un couple homo et d'autres à mesure que le temps passe, d'abord le soir-même, puis le lendemain, la semaine suivante, jusqu'à l'année d'après.
La lecture est aisée et atteint son but, nous faire envisager les changements autoritaires guidés par ce parti annoncé de la liberté qui est en réalité celui de la haine. J'espère qu'on peut encore considérer ce roman comme une dystopie.
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J'ai eu un vrai coup de coeur pour ce livre, que je voulais lire depuis longtemps sans en trouver l'occasion.
Facile à lire, présentant bien les différents volets du problème, montrant les erreurs possibles, l'enthousiasme et l'emballement collectifs.

J'ai parfois regretté que, parce qu'il s'agit de parties assez distinctes, on ne suive pas forcément les personnages, même si d'un auteur à l'autre, des clins d'oeil, des évocations des personnes déjà vues nous permettent de les retrouver parfois.

A lire et à faire lire largement autour de soi.
Dommage que la bibliothèque départementale qui nous le prête l'ait classé en enfants et non en ado. Je ne pense pas que beaucoup d'enfants de moins de 11 ans le lisent et en tirent profit.
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Dans la préface d'un recueil de témoignages et réflexions sur la lecture (1), les directeurs de l'école des loisirs, Jean Delas et Jean-Louis Fabre, écrivaient ceci:


"Connaissez-vous deux verbes plus proches que lire et élire? Connaissez-vous deux mots plus proches que lecteur et électeur?
C'est souvent en ces temps d'effervescence politique que l'on comprend le mieux le lien vital qui existe entre lecture, éducation, liberté et donc... démocratie."


Ce récit s'inscrit également dans cette philosophie: "De l'enfant lecteur au libre électeur".


Comme l'écrit Stéphane Hessel dans la préface de "On n'a rien vu venir":


"N'attendez pas de devenir des adultes! Aujourd'hui, déjà, vous avez le pouvoir de dire non à ce qui ne vous semble pas juste, de vous indigner face à ce qui vous révolte, de faire preuve d'esprit critique vis-à-vis de ce que vous lisez, de ce que l'on vous donne à regarder à la télévision. (...) Il n'est jamais trop tôt pour s'engager."


La sagesse populaire retient d'ailleurs cette citation célèbre: "Si tu ne t' occupes pas de politique, la politique s' occupe de toi".


Avec des mots simples mais des images fortes, les sept auteurs de ce récit mettent en garde contre les partis qui avancent masqués... Si on n'y prend garde, si on se laisse bercer par des propos démagogiques, populistes, on peut mener démocratiquement au pouvoir un parti qui ne l'est pas!


"Ils promettaient du nouveau, une société en mouvement, ça m'a plu. Si j'avais su..."


Ce texte comporte donc une préface rédigée par Stéphane Hessel, ancien ambassadeur, ancien déporté, ancien combattant de la France libre, écrivain et poète qui a participé à la rédaction de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme; de sept chapitres rédigés par sept auteures de talent: Anne-Gaëlle Balpe, Clémentine Beauvois, Sandrine Beau, Agnès Laroche, Séverine Vidal, Fanny Robin, Annelise Heurtier et d'un épilogue rédigé par Séverine Vidal.


Le changement de plume ne nuit en aucun cas à la fluidité du récit. Les récits s'entremêlent et les personnages sont tous liés. le tout forme donc un ensemble cohérent, agréable à lire.


Les illustrations d'Aurore petit (vous pouvez les découvrir sur le blog de l'illustratrice), en noir et rouge, apportent encore davantage de poids à ce qui est dit.


A l'issue de la lecture de cet ouvrage où chacun se sentira à un moment ou l'autre personnellement concerné, on ne peut que s'interroger sur nos choix et nos non-choix...


Comme le dit Sacha, un des enfants-narrateurs de l'histoire,


"Ca me fait penser à ce qui est écrit dans mon livre d'histoire. Pourtant, le chapitre se finissait par "plus jamais ça". Ca avait l'air si évident."


Et si nous aussi on ne voyait rien venir!


En conclusion:
7 auteures
7 chapitres
7 familles
7 enfants
7 fléaux engendrés par un état totalitaire
qui a volé le mot "Liberté".


Un livre engagé à mettre dans de très nombreuses mains!



(1) Lire est le propre de l'homme - Témoignages et réflexions de cinquante aurteurs de livres pour l'enfance et la jeunesse, école des loisirs, 2011
Lien : http://lacoupeetleslevres.bl..
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La petite histoire

A chaque jour suffit sa peine. Un jour pour illustrer la montée du fascisme, d'un mouvement totalitaire avec ses interdits, ses injustices, ses persécutions qui frôlent l'absurde. Et à chaque fois un espoir, une étincelle de résistance, de liberté, de réflexion. Les petits héros de cette histoire sont des adolescents pris dans la tourmente d'un régime dictatorial. A chaque jour sa couleur, ses obligations et ses interdictions. Un déshumanisation se met en place, la peur s'immisce partout même chez soi.

Mon avis

Un roman à plusieurs voix pour éveiller les consciences qui sonne juste, vibrant hommage à 1984 d'Orwell. Chaque point de vue apporte un éclairage qui a un écho dans l'histoire humaine persécutée, privée de ses libertés. Dénonciation du racisme, de l'eugénisme, de l'homophobie, de la bêtise et de la barbarie des hommes avec des mots simples qui seront interpeller les plus jeunes, les questionner.
Lien : https://chrisbookine.blogspo..
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Et si un parti totalitaire passait au pouvoir ? On n'a rien vu venir est un roman jeunesse paru en 2012. 7 autrices, 7 chapitres, 7 adolescent.e.s issues de 7 familles différentes pour raconter ce qui pourrait se passer si un pays faisait un choix radical aux élections présidentielles.
Les mois passent, les nouvelles règles tombent chaque jour, les libertés disparaissent, le désespoir s'installe. Certains adultes se réjouissent, d'autres décident de quitter le pays, d'autres vivent dans la peur car ils n'ont pas la bonne couleur de peau, la bonne sexualité, la bonne condition physique... Et ils ont raison d'avoir peur !!
Les enfants qui racontent leur nouveau quotidien essaient de comprendre les émotions de leurs parents mais réfléchissent aussi à ce qui a changé, les ami.e.s perdu.e.s, les activités qui leur manquent, la joie et l'insouciance piétinée et l'envie, le besoin de faire changer les choses.

Ce roman est court, incisif, efficace. Dur parfois, surtout le témoignage de Quentin et de ses 2 pères. Une oeuvre parfaite pour engager le dialogue avec les enfants sur la politique, le vivre ensemble, les différences.
J'aurais peut-être trouvé ce roman un peu extrême en 2012, surtout pour les plus jeunes, mais on est en 2022, on sort à peine de privations de liberté, de confinement, de couvre-feu, de passe sanitaire, de règles hyper contraignantes jusque dans les cours d'école. Et une candidate prônant un monde meilleur a bien failli passer ! Bref, difficile de faire plus dans l'actualité 😬
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