La littérature – et plus spécifiquement le roman – permet de circonscrire ce qui dans la vie passe souvent trop rapidement, en nous ou autour de nous, pour que nous réussissions à le reconnaître. Avec sa capacité de jouer avec le temps en l’étirant ou en le compressant, le romancier permet au lecteur de prendre du recul pour donner du sens à ce qui demeure souvent insensé dans sa vie courante. (p. 79)
L'écriture s'apparente à une forme de rébellion, une rébellion tranquille qui dérangera ceux qui voudront être dérangés, eux-mêmes insatisfaits de la mare paisible dans laquelle on veut les maintenir.
Avec chaque texte, l’écrivain monte dans un canot et file sur une rivière que les crues ont gonflée. Ça roule et ça déboule, de tourbillons pernicieux en rapides menaçants, sans qu’il puisse éviter tous les écueils. Il tente de manœuvrer entre les roches les plus apparentes, mais il s’en trouve plusieurs sous la surface des eaux pour égratigner la toile de son embarcation. Certains pics plus pointus menaceront même de la percer, ce qui ferait s’échouer le texte en attendant qu’on le répare. Or, plus l’écrivain pagaie, plus il apprend à contourner les obstacles, quitte à devoir portager de temps en temps. (p. 43)
Il n’y a ni souffle ni souffrance que le langage ne puisse porter, parfois bien au-delà de la bonté ou de la méchanceté du monde. (p. 28)
Il n'y a rien qui puisse te décharger de toi-même. Tu te porteras comme un fardeau tout au long de ta vie...
Sentir avant d’écrire, écrire avant de réfléchir.