La haine est épuisante, et quand sa flamme vacille, il faut beaucoup d’efforts pour la raviver et souffler sur les braises qui vous dévorent le cœur.
- Que les lunes éclairent tes pas Ibrahim. Comment se porte la perle que tu as pour femme ?
- Une perle ? (le vieil homme se renfrogna.) Un maudit bout de charbon, tu veux dire.
- Si c'est un morceau de charbon, il brûle comme le soleil.
- Pourquoi crois-tu que je porte un chapeau ? répliqua Ibrahim en soulevant le bord de son couvre-chef.
- Parce que tu as peur que sa beauté t'aveugle ?
- Parce que j'ai peur de tourner de l’œil en la voyant !
La vérité est un mirage qui change au gré des vents du désert.
- Tu as une sale tête.
- Un escalier m’a cherché querelle. Il était plus fort que je ne pensais.
A Sharakhaï, une chose était sûre : quand il s'agissait de vengeance, les Rois payaient rubis sur l'ongle et se montraient fort généreux.
Le corps comprend, et l’esprit suit.
- Toi ? Tu voudrais combattre dans l'arène ?
- Oui. Et j'espérais que tu accepterais de m'entraîner. (Ceda)
Djaga éclata d'un rire bref.
- A ta place, je choisirai une autre carrière. Chien de poussière est un sale métier. Il n'est pas fait pour les gens comme toi.
- Je suis faite pour combattre dans les arènes.
Macide avait accepté d'éviter toute violence inutile si les Vierges remarquaient leur présence, mais n'avait rien promis.
- Dans une bataille, avait-il déclaré, les promesses n'ont aucune valeur.
- Je suis quoi ? Aveugle ? Crois-tu qu'il en a toujours été ainsi ?
- Je trouve que cela ne te gêne pas trop.
- Peut-être, mais nous apprenons et nous nous adaptons, n'est-ce pas ? Nous découvrons qu'on peut continuer nos vies malgré nos erreurs.
A Sharakhaï, le combat n'était pas un simple divertissement, c'était une tradition. Il faisait partie de la vie des habitants au même titre que la faim, la soif et la chaleur implacable.