Citations sur Beaux Arts Magazine, Hors-série : Léonard de Vinci (10)
Léonard est extraordinairement beau, élégant et soigné avec ses pourpoints chatoyants, ses chausses collantes et ses cheveux bouclés. Il force l'admiration par son esprit, son équilibre intellectuel, son assurance dans le travail. La trentaine, avec son nez cassé, sa sensibilité d'écorché vif, Michel-Ange n'a pas la superbe de son rival. Il est sauvage, débraillé, sale agressif et bagarreur.
« Perdre la vue, c’est être privé de la beauté de l’univers ».
LdeV
Animé d’une grande soif de savoir, Léonard de Vinci est le symbole d’un siècle où le progrès se heurte de plein fouet à l’épaisseur des dogmes.
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Mais avec ce siècle, des portes se sont définitivement ouvertes, les idées se sont irrémédiablement faufilées et nourrissent encore notre réflexion. Montaigne, Rabelais, les poètes de la Pléiade, Michel-Ange, Vinci et tant d’autres, sont toujours convoqués pour nous frayer la route et nous éclairer. Et aussi pour nous prévenir que rien n’est jamais acquis à l’homme, comme disait le poète.
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L’esprit de la Renaissance nous rappelle ainsi et surtout d’être lucides ; s’il nous apprend la ferveur, l’admiration, la force de l’esprit critique et la confiance en l’homme, il révèle, souvent même à son insu, les noirceurs qui menacent sans cesse l’homme et qui, toujours vivaces, se tiennent en embuscade….
« Ne te promets et ne fais rien dont tu vois que la privation doive te tourmenter ».
(LdV)
On croit connaître les Vinci. Des Traits onctueux, étoffés dans un décor éthéré. Des visages doux. Le sfumato. La légèreté des arrière-plans toscans. Et puis cette atmosphère sourde, si sourde qu’on n’y voit plus rien.
C’est pourtant un fait : au Louvre, chaque jour, des milliers de visiteurs se pâment devant ce qui n’est que l’ombre de Vinci : des peintures à l’huile encrassées, pour ne pas dire des croûtes jaunes. Le génie ? Il est noyé par d’exécrables nappes de vernis qui étouffent les figures, elles qu’autrefois on jurait avoir vu respirer.
Mais du fond de ce triste horizon perce une lueur d’espoir. 2012 a mis fin à la série noire.
Ça y est, La Sainte Anne est restaurée. Et bientôt, ce coup de jeune n’aura de secrets pour personne.
… le choc auprès du public est inévitable : « La Sainte Anne est si ancrée dans notre mémoire visuelle que son état restauré créera la surprise »
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Cette restauration-là a permis de découvrir le vrai sfumato. Avec les vernis celui-ci était devenu une sorte de clair-obscur viré en grisaille. Or, il est censé produire des modulations imperceptibles de l’ombre à la lumière. Et aujourd’hui, on est à même de s’en rendre compte. La lumière de Vinci est pareille la lumière du jour qui tombe sur vos visages. On ne voit aucun contour, tout est d’une subtilité inouïe : ça passe du rose au blanc, ici un peu plus sombre, là un peu plus jaune. Avant, c’était un tableau couvert de taches. Mystérieux, certes, mais d’un mystère trompeur.
"Si tu es seul, tu seras tout à toi ; accompagné, fût-ce d’un seul compagnon, tu ne t’appartiendras qu’à moitié, ou même moins, d’autant que sera plus grande l’indiscrétion de son commerce. Et si tu as plus d’un compagnon, tu subiras encore davantage le même inconvénient…. »
(LdV)
« Qu’est-ce qui exprime le mieux l’homme, un mot ou un dessin ? – Le nom de l’homme change suivant le pays, la forme est la même partout jusqu’à la mort »
(LdV)
Une journée bien dépensée donne une joie au sommeil, ainsi une vie bien remplie donne joie à la mort ».
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« Donc, peintre, prends garde que l’âpreté du gain ne l’emporte sur l’honneur de l’art : la conservation de cet honneur est plus importante que le prestige des richesses »
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« Ceux qui s’éprennent de pratique sans science ressemblent à des pilotes qui monteraient sur un navire sans timon, ni boussole et qui ne sauraient où ils vont».
LdV
"Celui qui a l’œil fixé sur une étoile ne se retourne pas »
Léonard de Vinci
Entre Léonard et François 1er, une relation quasi filiale s’instaure. De cette complicité naissent sur le papier les songes les plus fous.
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François 1er vient à plusieurs reprises s’entretenir avec « son premier peintre, ingénieur et architecte », ainsi que le raconte Cellini, car «il prend grand plaisir à entendre converser » ce génie mystérieux qui lui explique qu’un jour les hommes voleront dans les cieux ou voyageront sous les eaux.