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Critique de bdelhausse


Alison Bechdel raconte son coming out à travers la relation qu'elle a entretenu avec son père. Elle entraîne le lecteur très profondément dans l'intime. Elle se dévoile, elle dévoile l'intimité d'une famille, d'une génération, d'une relation père-fille.

Je me suis senti parfois mal à l'aise, me considérant comme un voyeur. Mais ce voyeurisme m'a semblé souhaité par l'autrice. Ce qui a parfois renforcé mon malaise.

L'autrice explore sa sexualité, son identité. Et aussi celle de son père, dont elle va apprendre le goût pour les jeunes hommes (voire très jeunes...) alors qu'elle choisit de révéler sa propre homosexualité à sa mère. La première moitié, grosso modo, du livre est un travail de déconstruction de l'image du père. Il est sur un piédestal, paré de toute une série de défauts. Alison Bechdel développe plutôt une image paternelle négative. Et la seconde moitié est un exercice de reconstruction de ce père, mort dans un accident qui fait aussi penser à un suicide. Cette reconstruction s'opère comme une image-miroir d'Alison elle-même. Comme si leurs homosexualités respectives se faisaient face, se répondaient. Comme un parallèle entre deux identités qui s'oppose mais se créent mutuellement.

Je me suis parfois senti happé, interpelé. Voyeur. Mais je me suis aussi senti interrogé ou ramené à moi-même, à mon image, à ma relation avec mes parents, ma/leur sexualité... Car Alison Bechdel, à partir de sa propre expérience, fait oeuvre d'universalité. Elle raconte une histoire vieille comme le monde, mais elle le fait avec un voyeurisme pudique... si on me passe cet oxymore (je crois...).

Il est également beaucoup question de littérature, et fatalement de littérature gay... donc de Proust. Mais pas uniquement. Si on compilait l'ensemble des ouvrages vus et discutés dans la BD, on aurait certainement une sacrée PAL sur la question. Ce n'est pas négligeable non plus.
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