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Critique de isla16


Bon début, en lisant la première page j'ai tout de suite accroché. le style d'abord, moderne et original qui m'a d'emblée plu, et les longues descriptions des vacances d'un adolescent en Vendée dans les années 80, faisant étrangement écho à ma propre adolescence passée dans le département limitrophe. J'y ai reconnu toutes sortes d'impressions futiles de l'époque, Bégaudeau étant très fort pour capter et retranscrire les préoccupations des adolescents, les petits détails du quotidien d'une vie provinciale morne, seulement animée par les baigneurs le temps d'un été, les feux d'artifice des villages alentours, les auto-tamponneuses éphémères, les gaufres du soir, la plage, le camping, les cyclomoteurs, et le bar PMU avec son babyfoot qui rassemble la société des jeunes du coin.
Le problème c'est que ces descriptions et ces petits souvenirs ne tiennent pas lieu de décor à une intrigue ou une histoire en filigrane. Elles sont le sujet du livre.
Lorsqu'on arrive à la moitié de la lecture on commence à être agacé, à attendre un récit un peu plus consistant, quelque chose à se mettre sous la dent, n'importe quoi : un accident de solex, un dépucelage, une rupture… ? Mais non, il ne se passe rien, c'est le vide, l'ennui. C'est la Vendée en somme. Ce style littéraire qui épousait bien le langage d'un ado devient rapidement insupportable, l'auteur ne cesse d'employer les mêmes tournures et expressions qui finissent par nous saturer. On aimerait qu'il arrête ses effets d'écriture qui nous découragent d'une lecture déjà peu réjouissante.
La fin me laisse dubitative. Un semblant d'action apparait : une frayeur de l'ado qui pensait avoir été témoin d'un meurtre un soir de beuverie. Mais l'intéressé est à peine blessé, le quotidien retourne immédiatement à la normale et on peine à croire que ce soit ça, cette fameuse blessure. Elle doit sans doute être à chercher du côté de la métaphore, mais je ne me risquerai pas à l'exercice, étant pour ma part passée complètement à côté du livre, perdue dans une lecture devenue soporifique.
La blessure, la vraie ? Sans doute celle qui est infligée si vous achetez ce roman.
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