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Critique de Manu_G


Des bébés, prisonniers d'un délire malsain, déblatèrent des paroles incompréhensibles aux adultes. Des papillons noirs, espèce inconnue, pullulent dans la ville et semblent étrangement attirés par une fleur toxique en forme de calice. D'autres événements inexpliqués – visions furtives, rires diaboliques, disparition lapine – surviennent et font comprendre à tous qu'une sombre malédiction s'abat sur le village de Chaudrillon, charmant bourg vosgien perdu au milieu des sapins (que j'ai cherché sur Google Maps pour voir s'il existait vraiment).
Qu'à cela ne tienne ! le MAST (Max, Adama, Sarah, Tommy) mène l'enquête…
Appelons un chat un chat, Comme meurent les papillons, de Pablo Behague, est un roman fantastique dérangeant. En posant soigneusement les contours d'un cadre malsain, limite blasphématoire, l'auteur prend un malin plaisir à déconstruire tout ce qui est perçu comme sacré : l'idée de l'enfance heureuse, le refuge dans la foi, l'amitié éternelle ou encore la maternité. Il s'attaque de front aux deux piliers normatifs que sont la famille et l'église. Chez lui, les manèges sont cassés ; les mères sont désespérées ; les chambres d'enfants, comme les cimetières, sont allègrement profanées ; les papillons, échos des lunes noires et des cris de détresse, battent des ailes pour répandre l'irrationnel dans un ombre froide qui prendra tout, les espoirs, les illusions, sans doute leurs propres vies.
Les quatre adolescents intrépides, soudés dans une lutte contre le magique et l'impossible, suffiront-il à déjouer la terrible malédiction, sorte de métaphore de l'éternel éphémère ? A en trouver l'origine ? Peut-être cette mystérieuse femme au châle, qui se confesse au curé tous les soirs ? le temps presse, l'angoisse monte.
Pour répondre à ces questions, un récit de quelque 300 pages bien structuré et servi par une écriture précise. Entre autres choses, l'auteur s'appuie sur ses connaissances géographiques ou botaniques pour donner corps à une histoire ancrée dans un imaginaire fantastique résolument local. Méfiez-vous des curiosités du paysage ! On ajoutera quelques références geek pour le fan-service et quelques références du rock indé parce que voilà, quoi.
Des chapitres plus courts auraient peut-être donné encore plus de rythme à la lecture, d'autant plus que le découpage existe de facto avec les changements de scène au sein d'un même chapitre. C'est un détail.
Super roman.
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