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Critique de Apikrus


Un électricien âgé de 50 ans vient d'être licencié de l'entreprise dans laquelle il a travaillé pendant plusieurs décennies. Il retrouve rapidement un travail dans une grande entreprise de télécommunication. Il y consacre ses journées de travail à vendre de nouveaux contrats et à assurer du service après vente par téléphone. le changement est brutal pour lui : comme tous ses collègues il adopte un nouveau prénom de circonstance (Eric), il doit supporter le manque de reconnaissance sociale et l'absence de relation personnalisée avec les clients, ainsi que la grossièreté de certains d'entre eux. Sa situation est d'autant plus angoissante que parmi les salariés de l'entreprise beaucoup ont subi une reconversion difficile, à tel point que certains ne trouvent d'autre issue que la fenêtre... ou d'autres formes de suicide.

France Télécom n'est jamais nommé, mais on ne peut s'empêcher de penser à la vague de suicides qui s'y est produite il y a quelques années.

L'auteur décrit ici avec une très grande précision, les conséquences de la dépersonnification vécue par les opérateurs téléphoniques de l'entreprise sur leur santé. L'organisation du travail apparaît bien comme le facteur premier de la souffrance au travail des salariés, comme c'est généralement le cas, et comme ce le fut sans doute dans l'entreprise précitée. L'auteur semble oublier de mettre en évidence les comportements pathogènes de certains, comportement qui s'expriment particulièrement bien dans ce type d'organisation du travail. Il est possible que cette omission soit volontaire, précisément pour mieux souligner que souvent les individus se comportent de manière perverse au travail uniquement quand l'entreprise le leur permet, voire les y encourage.

Une bonne analyse du sujet de la souffrance au travail, même si elle est très partielle. Contrairement au critique de Télérama en 4ème de couverture, je n'ai pas trouvé de trace d'humour dans ce roman (même noir). le suspense est en revanche présent, puisque je me suis demandé jusqu'à la fin si Eric finirait par s'adapter à son travail ou si son nouvel employeur le jugerait finalement inadapté, voire si comme d'autres il ne finirait pas par craquer, psychologiquement ou physiquement.

Enfin, il ne fait aucun doute pour moi que l'auteur est un adepte assidu de la course à pied, comme Eric, tant il décrit bien les mécanismes de pensée des accros au jogging, à travers ce personnage.
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