Au retour de l'école...

Il vaut mieux que le parent aide l’enfant à utiliser ses propres ressources et celles offertes à l’école plutôt que de se substituer à l’enseignant en faisant de nouveau la leçon le soir à l’enfant, ce qui risque fort de créer des tensions et des conflits, puis d’accroître également, sans le vouloir consciemment, la dépendance de l’enfant à son égard. Plus l’enfant devient autonome, plus il acquiert du pouvoir sur sa vie ainsi que le sentiment de sa propre compétence.

Laisser l’enfant vivre ses expériences à l’école tout en demeurant à l’écoute de ce qu’il y vit. N’intervenir qu’au besoin.

L’enfant doit apprendre à reconnaître que le bon et le moins bon cohabitent en toutes choses. Il importe donc de l’aider à voir et à accepter les forces et les faiblesses de toute personne, de toute situation ou de tout milieu ; cela lui permet d’apprendre à ne pas se dévaloriser en bloc face à une difficulté et à nuancer ainsi ses jugements envers lui-même, les autres ou un milieu de vie (école, maison). Il doit apprendre à relativiser les faits pour mieux tolérer la frustration et même utiliser celle-ci comme levier pour s’améliorer. C’est ainsi qu’on apprend à se dépasser et à mettre en œuvre des stratégies qui nous aident à faire face aux situations difficiles inhérentes à la vie.

Il est important de ne pas chercher à répondre à tous les désirs et besoins de l’enfant et, surtout, de ne pas les devancer en les devinant avant même qu’ils aient été exprimés ou même ressentis par l’enfant. Il est parfois préférable de ne pas répondre tout de suite à la demande afin que l’enfant devienne actif, recherche des solutions et développe sa capacité d’attendre. Devant la frustration, l’enfant peut vouloir chercher satisfaction ailleurs ou autrement qu’en se fiant à ses parents, ce qui est tout à fait souhaitable à cette étape de son développement.

L’enfant est souvent très sévère envers lui-même. Avant même que les adultes le comparent à ses frères et sœurs ou à ses compagnons de classe, l’écolier a déjà fait lui-même cet exercice.

La notion d’apprentissage doit être comprise ici dans son sens large, c’est-à-dire dans le domaine des « savoir-être » (les attitudes), des « savoir-faire » (les habiletés) et des « savoirs » proprement dits (les connaissances). Nous tenterons donc d’outiller les parents pour faire face à leurs nouvelles tâches de guides dans l’acquisition de ces savoirs. Pour devenir des accompagnateurs compétents, il est essentiel que les parents soient autre chose que des enseignants-substituts à la maison

L’entrée à l’école représente souvent une première véritable séparation pour l’enfant comme pour les parents. Le choc inhérent à la transition entre la maison et l’école est habituellement moins grand lorsque l’enfant a déjà fréquenté un milieu de garde ou lorsqu’il a été confié quelques heures par semaine à une tierce personne, une gardienne par exemple, les parents devant retourner sur le marché du travail.

Les parents doivent prêter une grande attention à leur relation avec l’enfant dans tout ce qui concerne la vie scolaire, mais aussi apprendre à faire confiance. Aider l’enfant à créer des liens, tant sur le plan relationnel que sur celui des connaissances, c’est le soutenir dans son désir d’apprivoiser le monde et de l’intégrer à sa propre réalité. C’est aussi l’aider à s’adapter et apprendre à vivre en société — et donc à y trouver une place satisfaisante — afin qu’il puisse s’épanouir comme personne avec tout le bagage accumulé au fil des années.

L’école, c’est l’affaire de l’enfant et personne ne parviendra à forcer sa motivation s’il ne trouve pas lui-même sa place à l’école.

La règle d’or à observer dans l’éducation des enfants sera toujours celle du juste milieu, du « ni trop, ni trop peu ». En ce sens, les parents doivent guider et encadrer leur enfant sans chercher à trop en faire pour lui et sans non plus laisser la situation aller. Cela signifie qu’ils doivent parfois exiger de leur enfant qu’il agisse selon les valeurs auxquelles ils adhèrent ; mais cela ne peut se faire que dans le seul domaine des études parce que, dans ces conditions, l’enfant proteste habituellement par une baisse de motivation scolaire, l’école devenant l’affaire du parent et trop peu la sienne.