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Critique de 5Arabella


Lauréat du prix Nobel de littérature en 1976, Saul Bellow succède à ses compatriotes Steinbeck, Hemingway, Faulkner, dont malgré le prestigieux prix il n'atteindra ni la célébrité ni la popularité. J'ai souvent vu son nom cité, sans plus, et je ne savais pas trop à quoi m'attendre en ouvrant ce premier livre de lui que j'aborde.

Le roman est le récit fait à la première personne par Eugene Henderson, un Américain, riche héritier d'une fortune qui le met à l'abri du besoin, et pourrait lui permettre de couler des jours heureux et oisifs. Mais une voix en lui exprime une éternelle insatisfaction et le pousse à vouloir aller plus loin, prenant le chemin de la destruction qui finit par l'autodestruction. Son physique impressionnant, ses colères qui montent très vite, son alcoolisme, son absence de limites, font qu'il agresse, qu'il saccage, qu'il casse. Son premier mariage, malgré des enfants a été un échec cuisant, et son deuxième n'est pas non plus une réussite. le livre commence alors que Henderson s'interroge sur les raisons qui l'ont poussées à faire un voyage en Afrique. Cela l'amène à dévider le fil de son existence, et en parallèle, il nous fait le récit de son périple africain, qui semble une sorte de voyage initiatique, une espèce de conte philosophique, tant ce qu'il décrit est loin de la réalité. Après avoir rapidement quitté les amis avec qui il a fait le voyage, il va, grâce à son guide africain, à la rencontre de deux peuples qui semblent oubliés par le temps, dans des territoires à l'écart de tout, et de la marche du monde. le premier peuple est amical et généreux, mais Henderson va vite devoir partir, suite à une catastrophe qu'il provoque. le deuxième peuple est retord et cruel, et il va se faire piéger, pour devenir une sorte de roi de la pluie, ce qui rend impossible son départ, car sa présence est censée être indispensable à la survie de la communauté.

Je ne suis pas vraiment sûre d'avoir compris le propos de l'auteur. Henderson est sans doute un personnage métaphorique, une sorte de géant, trop grand et trop fort pour le monde quotidien. Ce n'est qu'en Afrique qu'il trouve en quelque sorte un décor à sa mesure, entre dieux païens liés aux éléments, nature et animaux sauvages, en particulier les lions. Ce qu'il décrit du continent et de ses habitants est aussi sans aucun doute très métaphorique : les cérémonies, les enjeux de pouvoir, les modes de vie, semblent très loin d'une réalité ethnographique et sont sans doute symboliques. Mais j'ai du mal à définir les symboles et les métaphores sous-jacents. Toutefois le récit picaresque et haut en couleur se lit fort bien, les événements s'enchaînent sans temps morts.

Cette lecture m'a donc laissée une impression mitigée ; elle a sans aucun doute été plutôt plaisante, mais j'ai la sensation d'être restée un peu au bord de quelque chose, sans être sûre d'avoir réussi à pénétrer les intentions de l'auteur.
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