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Critique de fulmar


Tibilé, Neurone et Issa,
Le bac, ils n'attendaient que ça.
Youssou N'Dour, Sadio Mané,
Ils en rêvaient toute l'année,
Et Léopold Sédar Senghor,
La poésie, y croire encore.
Ils espéraient un monde meilleur,
Du Sénégal, on s'tire ailleurs.

Domoda, housmanta, yalla,
couleurs, odeurs, bruits, traditions.
Thiep, boubou, mbala, wolof,
entraide, débrouille, corruption.
Téranga, timis, bismillah,
paludisme, revanche, répulsion.
Tabaski, bissap, wakhandé,
marabout, espoir, ambition.

Telle est la magie du second roman de Hadrien Bels, Tibi la Blanche, une drogue euphorisante.

Trois ados naissants, qui sortent de leur chrysalide et vont décoller vers le monde des grands. Leur destinée semble se jouer avec le résultat du fameux diplôme. La réussite, c'est la possibilité du départ.

Quitter le pays, c'est pouvoir goûter à la solitude, l'occasion d'échapper au poids de la famille.

« Les traditions déteignent trop, dans la bassine du mariage ».

Mais tout départ est une déchirure, entre rêve et désillusion.
C'est aussi se rappeler la relation d'amour-haine qui lie l'ancienne colonie, indépendante depuis 1960, à la puissance colonisatrice.

« Le bâtiment du consulat de France ressemble à un vieux blanc qui pue l'histoire embarrassante »

Ce roman est une promenade, l'écrivain nous entraîne dans un ailleurs existant, manifeste d'amour au langage et à la vie.

Des dialogues aux lieux, des mots aux sentiments, c'est presque à une immersion sociologique qu'il nous convie mais une immersion heureuse, joyeuse, triste, tendre, inquiète, celle qui grouille à Dakar.

Il nous donne, outre un grand plaisir de lecture rythmée par des chapitres courts et incisifs, à voir l'énergie extraordinaire d'une jeunesse qui a envie d'entreprendre, qui se débat avec son futur. Il n'est pas tombé seulement amoureux de son épouse, mais aussi de son pays dont il sait à merveille sentir le pouls, ce battement qui vient du coeur.
Tout peuple a ses réalités et ses diversités.
Vont-ils tous les trois réussir ?
Pour la réponse il faut le lire.

Le lion essamaye, la paix salam aleykoum.

Au Sénégal, la capitale, c'est un pari, Dakar.
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