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Critique de TerrainsVagues


Ceux qui partent. Que de promesses avec ce titre d'une actualité malheureusement chaque jour un peu plus brûlante.
Nous sommes en 1910, New York, Ellis Island camp de rétention où débarquent des flots de migrants venus du vieux continent. Un père et sa fille ayant quitté l'Italie débarquent d'un des nombreux paquebots. Un photographe saisi l'instant, le point zéro de leur nouvelle vie. Un instantané qui capte tous les espoirs, toutes les craintes, toutes les questions et déjà toute la nostalgie de ces gens ayant tout quitté dans l'espérance de jours meilleurs.
Jeanne Benameur va nous faire vivre leur première journée et leur première nuit d'attente dans ce centre où l'on délivre le droit de vivre ou le devoir de retourner crever chez soi.
Nous suivrons également les premiers pas de cette femme ayant échappé au génocide Arménien ou encore de gens du voyage en route pour l'Argentine.

Une première journée qui sur les 200 premières pages valaient bien les 5 étoiles même si j'ai regretté rapidement que ce fragment de famille Italienne soit aisé, ne manquant de rien, qu'elle ait voyagé sur le pont supérieur et que l'exil soit choisi par la fille qui rêvait d'une liberté dont ne jouissaient pas les femmes au début du 20e siècle. Elle ne se voyait pas finir en mama et on peut la comprendre. Peu importe après tout puisqu'il y a presque autant de raisons de tout quitter que de migrants. Page après page, les 5 étoiles s'imposaient naturellement tant je trouve l'écriture de l'auteure toujours aussi belle, puissante, d'une douceur voir d'une tendresse qui contraste avec les situations. Cette écriture qui fait que j'étais migrant comme j'ai été danseuse (si si) dans « Laver les Ombres » par exemple.
Et puis et puis… et puis vint la nuit et c'est là que tout a commencé à merder pour moi.
Aux premiers pas de la lune sont venus se greffer les parents du photographe dont le père et la grand-mère sont des exilés d'Islande. Et puis une fiancée choisie par eux pour leur chère tête blonde et puis et puis… et puis on tombe dans le hors sujet dans ce dernier tiers du livre. On se retrouve en pleine collection Harlequin tout un monde d'évasion. X est raide dingue de Y et c'est réciproque mais Y tenant à sa liberté blablabla. Pendant ce temps W est aussi raide dingue de Y mais Y ne le voit pas (snif snif). W va passer son spleen avec Z, dame de petite vertu et amoureuse de M ami de W. Si on ajoute N folle de X, jalouse à en mourir et les parents de W qui ont la libido tenace sans parler du père de Y qui se dit aussi que depuis le temps qu'il est fidèle au souvenir de sa défunte épouse, il irait bien se soulager d'un poids coté en bourses, oh Jeanne, c'est quoi ce bordel????
Alors oui, encore une fois c'est très bien écrit mais quel rapport avec « Ceux qui partent » ? Ce sont les histoires de coeur et de cul de tout le monde que tu nous racontes là. Ceux qui restent connaissent aussi les déboires amoureux, les passions torrides, les corps à corps enflammés. C'est comme ça depuis la nuit des temps et peu importe les frontières, les religions ou le débat fromage ou pas dans le gratin Dauphinois. Tu me diras que c'est ton livre et que tu lui donnes le sens que tu veux et je ne dirai pas le contraire mais pour moi il se termine vers la page 180. Après c'était une autre histoire que je n'aurais pas acheté.
De 5 étoiles j'hésitais entre 4 et 3,5 (car, je me répète, j'adore ton écriture) et puis et puis… et puis le dernier chapitre a mit tout le monde d'accord entre mon envie de mettre une bonne note malgré tout et mon hésitation à laisser parler ma déception. On se croirait à la fin d'un mauvais téléfilm Américain (pléonasme je sais) où au générique de fin on a le droit à quelques lignes pour nous dire que machin a été condamné à 250 ans de travaux forcés ou que machine vit maintenant dans l'Ohio au sein d'une communauté Mormon. Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants, j'ai jamais été fan alors quelle frustration que cette fin.
J'ai adoré les deux premiers tiers du livre, j'ai détesté le dernier.
3 étoiles parce que comme on dit, qui aime bien châtie bien.
Vivement le prochain madame Benameur parce que je serai encore de vos lecteurs sans aucune hésitation.
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