Je n'avais jamais lu
Jeanne Benameur. Et pourtant, j'en ai lu des critiques, enthousiastes, la plupart du temps. Beaucoup saluait l'écriture, la sensibilité de cette autrice. Qualités qui ne pouvaient que me plaire, alors pourquoi ai-je tant tardé ?
Et, c'est une lecture dans laquelle je suis entrée doucement, à pas de loup, pour ne pas déranger Simon, Simon qui après une vie passée à écouter les autres, recherche le silence.
Simon était psychanalyste. Il ne veut plus l'être. Il avait déjà décidé d'arrêter quand un bol qui se brise sur le carrelage de sa cuisine précipite sa décision. Il part dans un lieu qu'il ne connait pas, un lieu étranger, un lieu où il pourra faire le vide :
« Ne pas comprendre la langue d'ici, ne pas pouvoir même la lire, sans doute est-ce là qu'est l'étrangeté la plus intime. Et la paix. Aucune tentation de comprendre. Aucune sens à chercher. Rien. »
Et Simon va faire un lent voyage, dans ce pays lointain qu'est le Japon, un voyage intérieur, aidé par la bienveillance silencieuse le plus souvent de ses hôtes.
Et peu importe si ce qu'il va trouver au fond de lui, ce qu'il va revivre, ce qu'il va comprendre, ce qu'il va admettre, est somme toute assez banal, ce qui importe c'est comment il y arrive.
Un parcours décrit à petites touches, une progression par petites étapes, rythmée par la découverte de traditions et de gestes séculaires de ce pays.
Une lecture marquée par la grâce, la bienveillance, la douceur, la paix retrouvée. Une écriture merveilleusement délicate, qui m'a bercée. Je m'y suis sentie bien.