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Citations sur Résister, c'est créer (11)

Ce serait plutôt dans un au-delà du capitalisme, et non dans la seule confrontation avec lui, que se situe aujourd’hui la nouvelle radicalité.
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On ne va pas changer les gens, leur dire d'être autrement que ce qu'ils sont. Mais j'ai réalisé que se battre avec des armes contre un dictateur était finalement beaucoup plus facile que de construire vraiment quelque chose dans le quotidien. Pour moi, désormais, la vie passait par là : si on peut essayer de changer quelque chose, ce sont les liens entre nous.
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Pourtant, le problème n'est pas de supprimer les tempêtes. C'est que, quand elles nous trouvent, nous soyons en état de leur résister. Le capitalisme, ce n'est pas Big Brother, mais un système de valeurs, que chacun de nous incarne. Moi, j'en suis à me demander si je vis un rapport nouveau avec moi-même et avec les autres. Pour moi, s'occuper du monde, c'est vivre différemment.
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Ni les sans terre du Brésil, ni les piqueteros argentins et boliviens, ni les émeutiers algériens (notamment en Kabylie), ni les antimondialistes européens ne considèrent plus la prise du pouvoir comme l'objectif central de leur mouvement. Dans les démocraties occidentales en particulier, il s'agit peut-être là de la position de rupture la plus radicale, la plus absolue avec le mode de fonctionnement politique traditionnel. Elle provoque généralement une sorte de stupeur, d'incompréhension même, dans l'opinion publique : à quoi bon faire de la politique si ce n'est pour participer aux élections ou au moins essayer d'influer sur les gouvernants ? Pour beaucoup de nos contemporains, l'idée même d'un changement social passe forcément par une mutation à la tête de l'État. Et, depuis des siècles, nous considérons insurrections, révolutions ou élections comme autant de tentatives pour conquérir le pouvoir, comme si se trouvait là la machine à fabriquer les sociétés nouvelles.
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Notre civilisation arrive au contraire à un autre point de rupture, lieu d'une certaine amitié avec le non-savoir. Celui-ci n'est plus soit de l'ignorance, soit ce « pas encore ». Il nous entraîne sur le champ de l'immanence, où les pensées, la conscience, tout en étant des activités particulières, n'apparaissent plus comme le biais par lequel l'homme s'extrait du monde comme sujet. Celui-ci se replace au contraire dans la multiplicité du monde, non sans tourments et tâtonnements : c'est ce qu'est en train de vivre notre époque et dont la nouvelle radicalité est un des signes les plus visibles.
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Certes, le présent écorche, exige d'immenses sacrifices, impose des luttes pénibles et beaucoup d'abnégation. Mais qu'importe. La vie ici et maintenant n'a finalement que peu d'importance: ce qui compte, c'est «ce mieux à venir» auquel elle prépare, cette société idéale, qui sonnerait alors la fin de l'Histoire.
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La pensée occidentale moderne a longtemps reposé sur la certitude qu'un événement et sa fabrication sont le propre d'un sujet conscient qui, grâce à la pensée, parvient à s'extraire d'une situation pour la comprendre et la maîtriser. Cette vision a forgé pendant des siècles notre façon de faire de la politique : les révolutions éclatent ou les dictatures s'installent parce que l'homme le désire et agit en ce sens.
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Ceux que nos manuels, nos journaux, nos artistes choisissent le plus volontiers pour héros ont tous le même profil de médaille : ils se dressent toujours seuls contre l'univers, refusant un destin que la foule au regard embué croyait inéluctable.
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Comme le bloc de marbre, le peuple-matière, brut, est porteur de quelque chose qu'il ignore lui-même et restera dans le mal tant qu'il n'en aura pas accouché. L'avant-garde, les élites, les intellectuels joueront le rôle du sculpteur, censé faire apparaître cette forme qui attendait, impuissante à éclore seule. Vont alors surgir, en des modes concrets et actualisés, l'émancipation, l'égalité, la justice qui se trouvaient dans une sorte d'hibernation au sein du peuple. C'est d'ailleurs ainsi que s'était proclamée l'Union soviétique : la société sans injustices, comme si celles-ci n'étaient qu'autant d'accidents législatifs, économiques ou historiques.
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Les habitants du pouvoir central n’ont finalement que deux solutions : écraser ou accompagner un changement. Jamais celle de la créer, ni même de l’incarner.
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