AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Piling


Toujours cette collusion des Quarante et de Khidr, quand on mentionne les uns, l'autre n'est jamais loin. L'autre détail profond et subtil du récit est la curieuse réponse de Khidr aux supplications de Bulûqiyyâ (mais Khidr est une énigme ambulante) : au lieu même de dire : "Bon, mouche ton nez, arrête de pleurnicher (les gens passent leur temps à s'évanouir ou à pleurer dans les Mille et une Nuits) je vais demander à Dieu s'il veut bien que je t'aide", sa réponse : "Prie Dieu de me permettre de te ramener au Caire avant que tu ne perdes la vie" est a priori pédagogique, du genre "c'est à toi, croyant, de te fatiguer à supplier Dieu et non à moi" ou bien "au lieu de te fatiguer à ME supplier, demande au patron" ; mais la réponse ultime : "Dieu a accepté ta prière et m'a inspiré de te reconduire chez toi" nous en dit davantage, surtout le "m'a inspiré". Khidr, au plus haut degré de la "solitude divine" n'a, pas plus que Nadjm ed Dîn Kubra, pas plus que Maître Eckhart, de volonté propre. Il est tout "instrument de Dieu", et même plus : rien en moi sinon Lui. Il n'a même plus assez de "je" pour que Dieu lui ordonne quoi que ce soit qu'il doive exécuter. Comme il n'est plus que souffle, Dieu ne peut que l'inspirer, c'est-à-dire souffler dessus comme un navire sans gouvernail ni capitaine, juste des voiles au vent.
Lien : http://vitanova.blogspot.com..
Commenter  J’apprécie          20







{* *}