AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de belette2911


Quand on me parle de train couchette, de long voyage, de neige et que l'on y ajoute le fait que le train soit arrêté au milieu de nulle part, je ne me sens plus et j'ai envie de crier « un meurtre, un meurtre, je veux un meurtre ».

Lorsqu'on aime les romans policiers, on a toujours envie de voir des meurtres, de donner son royaume pour un crime et un (ou une) enquêteur (trice). Hé, dans les fictions, bien entendu, pas dans la réalité.

Tous les ingrédients d'un bon huis clos ferroviaire étaient réunis, puisque, à défaut d'un détective belge à belle moustache (Poirot), nous avions Roz, une jeune retraitée de la MET de Londres (à 50 ans, waw, trop génial).

Le premier chapitre nous plonge tout de suite dans l'ambiance : un assassin rôde, on a eu une dispute de couple entre deux personnages et le train s'est arrêté brusquement. Puis, chapitre suivant, le récit va commencer au tout début, lorsque notre fraîche retraitée va prendre ce train de nuit à la gare de Londres, le 23 décembre, en direction de l'Écosse.

Dans ce train de nuit, nous ferons la connaissance des différents personnages qui feront le voyage, et d'emblée, il y en a un que l'on a envie d'assassiner ! Grant est un mec imbu de sa personne, un homme qui se plait à rabaisser sa compagne, à la traiter comme une merde. Et rien ne le sauve, son personnage est abject, infect.

Jaloux comme un pou, il ne se prive pourtant pas de tremper son biscuit dans toutes les tasses de café qui passent. Sans doute que pour lui, ce n'est pas tromper, mais juste pour l'hygiène (et si sa compagne l'imitait, il l'assommerait à coup de beignes, comme le chantait si bien Renaud).

Pour cet homme, j'ai souhaité que Jason Voorhees ou Tronçonneuse Man débarquent dans le train, afin de lui régler son compte au plus vite et qu'ils éparpillent son corps façon puzzle, dans la nature. Non, à ce niveau-là, ce n'est pas de la pollution, mais LA solution.

Si j'avais dû écrire ma chronique au fil de ma lecture, j'aurais râlé sur le fait qu'il y avait trop de blablas, que c'était trop long et qu'on aurait pu éviter les flash-back sur la jeunesse de notre enquêtrice, Roz. Finalement, ça a eu du sens, mais l'autrice aurait pu nous épargner les soucis d'accouchement d'une femme (no spolier).

Il faut tout de même attendre un peu moins de la moitié du roman pour tomber sur un cadavre, même si nous nous doutions, depuis le premier chapitre, de qui allait tomber en premier. Après, tout s'enchaîne et le rythme augmente, avant la solution finale, que je n'ai pas vu venir et un twist, en guise de cerise sur le caramel écossais. On verra plus bas si c'était opportun ou pas, ce twist.

Alors non, ce ne sera pas le polar de l'année, même si l'autrice a fait ce qu'il fallait pour y ajouter de la profondeur, en parlant d'un grave problème de notre société.

C'était un peu inattendu, je l'avoue, mais c'était dans la continuité du roman, au moins, ça n'est pas tombé comme un cheveu dans la soupe, on avait des indices. Je ne les avais pas vus, puisque je lisais avec mon cerveau déconnecté, pensant que le roman était parfait pour ça. Pas tout à fait…

Sous le couvert d'être un cosy mystery léger, on a tout de même un ingrédient très fort dans le gâteau, un ingrédient qui pique, qui fait mal au bide et de temps en temps, il faut qu'on le retrouve, que l'on en parle, que l'on mette fin à tout ça et que l'on écoute celles et ceux qui en ont souffert, qui en souffre toujours.

Le bémol, qui fait que ce cosy ne remporte pas plus d'étoiles, c'est que l'autrice a essayé de rendre un hommage au "Crime de l'Orient Express", d'Agatha Christie, mais sans la finesse de la Reine du Crime. On doit attendre la moitié du roman pour avoir un cadavre et ensuite, ils s'enchaînent !

Un autre problème, c'est que les personnages sont stéréotypés et que l'autrice a fait en sorte de réunir un panel de profils assez disparate, comme pour respecter un cahier des charges ou cocher le maximum de cases. Trop est l'ennemi du bien et ça n'apporte rien de plus au récit. Et si le twist était inattendu, il est aussi un peu too much, un peu trop c'est trop.

En poussant la réflexion un peu plus loin, c'est lui qui tombe comme un cheveu dans la soupe et fait culbuter le récit dans une sorte de no man's land.

En refermant ce roman, j'étais partagée : j'avais aimé certaines choses, le twist m'avait ébranlée, mais il était inutile, pas nécessaire. Idem avec le côté dramatique ajouté avec la fille de Roz.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          230



Ont apprécié cette critique (23)voir plus




{* *}