Pour eux, l’adultère c’est pire qu’un meurtre. Mais pas tous les types d’adultère : l’adultère commis par un homme ne sera même pas sanctionné. Par contre, celui d’une femme est considéré comme la fin du monde.
Bien sûr, lorsque vient le moment de choisir des femmes, les hommes veulent toujours épouser des vierges. Eh bien… le bricolage et la technologie se sont chargés de faire du neuf avec du vieux. D’un bout à l’autre du monde arabo-musulman, la veille des noces les mères se précipitent dans le cabinet du médecin. Et le toubib, après avoir farfouillé dans le sexe de la future épouse, délivre le fameux certificat de virginité contre une poignée d’argent, celui-là même qui fait courir les filles dans les cliniques privées pour claquer toutes leurs économies. Un simple point de suture permet de reconstruire la membrane déchirée avec une anesthésie locale de rien du tout. Le tour est joué !
Dans le monde arabe, si pour les femmes liberté rime avec exil permanent, pour les hommes, la liberté ne se décline presque jamais naturellement et pour certains elle reste une quête qui s’écrit en lettres de sang.
Le sexe est une affaire politique, la fornication un acte de dissidence, la sexualité une fixation qui occupe tous les esprits, celle des femmes est l’affaire de tous, son contrôle relève de la pathologie collective.
Certes, Rousseau prétendait que « le bonheur est dans l’ignorance » : mais il faisait allusion à celle du paradis de l’enfance. Il déplorait que depuis que l’homme avait mordu dans le fruit de la connaissance, il ne pût plus jamais en faire abstraction.
La modernité, c’est le regard de la raison sur la raison. La modernité, c’est la rupture proclamée par la raison. » Car il n’y a « rien de plus effrayant que l’ignorance agissante », constate Goethe. La raison, c’est pourtant elle que les régimes ont toujours tenue à distance, allant jusqu’à mettre en cage les « passeurs d’idées ».
Dans les pays arabes et musulmans, la liberté des femmes n’apparaît pas comme un attribut de la modernité mais comme l’expression d’un « modernisme occidental » dont il faut à tout prix se démarquer.
On ne peut écrire au présent sans réécrire le passé. Dans le monde arabe et musulman, écrire est en soi un acte politique. Réécrire le passé est un acte de résistance et l’interroger un acte de dissidence
Au Liban, contrairement à ce qu’on raconte, la vie ne s’est jamais arrêtée. Lorsque la guerre bat son plein, la vie devient jouissance. Car, vivre est l’acte ultime des femmes et mourir est leur déchéance. Disparaître sous terre ne peut être la volonté que des plus faibles ou le sort des moins chanceux. Les autres ont mieux à faire. S’agripper au plaisir pour se nourrir d’espoir.
L’art de faire de la politique sans faire de vague, c’est la dangereuse tendance qu’ont prise les relations internationales. Les principes ne font pas vivre. Surtout, ils ne nourrissent plus personne. Le dollar est maître.