AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Flaubauski


Salomon se rend tous les matins au Temps suspendu, petit bistrot parisien qui vit surtout de ses quelques habitués. Un jour, ému par Lila, une des habituées, jeune violoncelliste qui joue au bistrot un morceau de Bach, source de réminiscences tout autant joyeuses que douloureuses pour lui, le vieil homme commence à lui raconter son histoire, de l'engagement de son père pour la France en 1914, à son propre engagement en 1939, terminant son récit par celui de l'indépendance algérienne, terre d'adoption de sa famille après la Première Guerre Mondiale.

En racontant cette histoire, Salomon, qui avait la sensation, comme le nom du bistrot qu'il côtoie quotidiennement nous le rappelle très bien, de vivre ses dernières années en un temps suspendu, attendant la mort en solitaire, désormais dans une presque incapacité de réaliser son travail minutieux d'horloger, retrouve finalement un sens à son existence en la personne de Lila, française d'origine algérienne qui n'a jamais pu se rendre au pays, et qui partage avec joie – et même plus – tous les souvenirs de celui qui y a vécu si longtemps.

Partage de souvenirs bien souvent graves, malgré tout racontés via une plume d'une grande douceur, d'une grande sensibilité poétique, les rendant particulièrement touchants, mais aussi de souvenirs plus légers, plus solaires, Les habitués du temps suspendu est aussi un roman qui permet, par l'intermédiaire de Salomon, de décrire, tout en subtilité, les conditions de vie du peuple juif pendant le XXème siècle, époque terrible, profondément inhumaine, ainsi que la Guerre d'Algérie, encore source de profonds traumatismes soixante ans plus tard.

Un roman très touchant, très sensible, que j'ai apprécié découvrir. Je remercie les éditions Fayard et NetGalley de me l'avoir permis.
Commenter  J’apprécie          112



Ont apprécié cette critique (9)voir plus




{* *}