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Critique de belette2911


Une fois de plus, j'ai décidé de lire ce roman à cause de "La Grande Librairie" (très dangereux pour la PAL cette émission).

L'auteur avait déjà apporté des émotions sur le plateau, sans pour autant sortir les mouchoirs, mais on sentait qu'il aimait sa mère, malgré le fait qu'il avait eu honte de son accent berbère fort prononcé.

Comme il l'avait si bien sur le plateau "Ce sont les autres qui nous font ressentir la honte".

Oui, la honte ne vient pas des parents mais de ce que les autres disent d'eux et les enfants sont souvent cruels, méchants, bêtes et aiment faire mal, surtout quand ils voient que leur persiflages ont touché leur cible et l'ont blessée.

Sans être un roman autobiographique, on se doute que l'auteur a puisé dans son vécu en mettant en scène un fils au chevet de sa mère et en nous racontant l'enfance de cet homme, devant cette femme, sa mère, qu'il a méprisé, parfois, lui qui était lettré alors que sa pauvre mère ne savait ni lire ni écrire.

Les enfants sont tous cruels et ont souvent tendance à mépriser leurs parents, surtout si ceux-ci sont issus de l'immigration et restent, toute leur vie, cantonnés aux classes sociales d'en bas, regardée de haut par toute personne qui a un peu plus que ceux qui n'ont rien.

C'est avec justesse que l'auteur nous parle justement de l'immigration et des boulots mal payés que leurs parents ont dû faire pour que leurs enfants ne manquent de rien, ou du moins, qu'ils n'aient pas le ventre vide.

Mais l'enfant ne s'en rendra compte des sacrifices de ses parents qu'une fois devenu adulte.

Il y a de la pudeur, des émotions contenues, des émotions qui coulent, une gorge qui se serre… Celle du lecteur qui ne peut rester de marbre devant une si belle déclaration d'amour d'un fils à sa mère qui part doucement.

Sardou a chanté les questionnements du personnage principal, ce fils qui n'imagine pas que sa mère ait pu comprendre certains passages olé-olé du livre « La peau de chagrin » De Balzac, qui n'imagine même pas que sa mère ait pu avoir du plaisir à faire l'amour… Sujet tabou pour le fils et pour tous les enfants une fois devenus grands.

Toujours avec pudeur, toujours avec émotion, drôlerie, l'auteur nous parle de ce fils au chevet de sa mère, qui se souvient des moments les plus beaux de leur vie, mais aussi des humiliations qu'elle a subie, qu'elle a encaissée sans rien dire.

Une déclaration d'amour d'un fils à sa mère qui a tout donné pour ses cinq fils, pour qu'ils ne manquent de rien après le décès de leur père.

Mais pas que… L'auteur, avec juste les mots qu'il faut, nous parle aussi de l'exil et de la douleur qu'il procure, des exclusions, des injustices sociales, des hontes enfantines envers les parents qui ne sont pas comme les autres, qui sont illettrés ou peu instruits, de ces enfants qui réussissent leur vie professionnelle et le décalage qu'il y a ensuite entre leurs parents et eux.

Une belle lecture, bien que trop courte car je n'aurais pas dit non à passer un peu plus de temps avec le personnage principal et sa maman, fan de Dacha Distel.

"Je n'imaginais pas les cheveux de ma mère,
Autrement que gris-blanc.
Avant d'avoir connu cette fille aux yeux clairs,
Qu'elle était à vingt ans.
Je n'aurais jamais cru que ma mère,
Ait su faire un enfant".


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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