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Critique de LaBiblidOnee


Ce titre qui met le feu m'a semblé idéal pour entamer des vacances à la mi-juillet. On y rencontre Abel Bac, flic venant d'être suspendu de ses fonctions suite à une dénonciation anonyme, dont nous ne connaissons pas le motif. On le retrouve enfermé chez lui avec ses orchidées à longueur de journée, sans contact avec l'extérieur, sauf la nuit : Lorsque ses cauchemars violents le réveillent, il sort parcourir la ville jusqu'à ce qu'il ne sache plus où il se trouve. Présentant des symptômes de stress post-traumatique, il n'a pas de relations amicales ou amoureuses, n'invite jamais personne chez lui. Mais sa collègue Camille, qui s'inquiète pour lui, va tenter de percer sa bulle, son mutisme, son espace vital… Et le mystère qui entoure ce binôme qu'elle aime beaucoup.


« Abel fait peur. Ce n'est pas son visage, mais ce qui se voit pas. (…) C'est une tension infinitésimale de ses muscles, qui palpite comme une alerte. »


Le mystère qui l'entoure va justement s'épaissir lorsqu'il trouve, devant sa porte, le journal du jour en plusieurs exemplaires et à son nom, alors qu'il n'est pas abonné. En première page, un fait divers étonnant : Un cheval a été introduit la nuit dernière dans un musée… Et quelqu'un tenait visiblement à ce qu'Abel le sache. D'ailleurs la vision de ce cheval blanc ne lui est pas totalement inconnue, elle lui rappelle quelque chose de désagréable, que son subconscient refuse de laisser émerger. Mais tandis que l'enquête de police piétine, d'autres « performances » sont réalisées les jours suivants dans les musées alentours. le bruit commence à courir que ce serait l'oeuvre de cette nouvelle artiste en vogue nommée Mila, dont personne ne connaît la véritable identité. Abel n'a jamais entendu parler de Mila, mais il se sent visé par ses oeuvres et son passé secret semble refaire surface, ce qui pourrait lui coûter son poste.


La tension va crescendo, on se demande qui en veut à Abel et quel est son passé traumatique. J'ai apprécié les chapitres consacrés à Abel, dont la personnalité, malgré son apparente froideur un peu too much, demeure mystérieusement attachante et intrigante, tout comme ses expressions désuètes qui apportent la touche d'humour au roman. Mais j'ai été moins passionnée par les chapitres consacrés à Mila, qui m'a moins touchée malgré son histoire sûrement poignante, ce qui faisait malheureusement retomber un peu trop la tension intéressante dans le récit.


Cela dit, moi qui n'aime pas les bouquins qui parlent d'art, j'ai trouvée que Claire Berest parvenait à rendre l'art pétillant dans ce roman. Bien sûr, il est question de tableaux vivants, ce qui aide. Mais elle nous offre aussi des dialogues savoureux, entre ce flic terre à terre hyper carré et logique, et une étudiante en art qui tente de l'éclairer de manière accessible sur l'intérêt et le concept de « performance » d'artistes. Et comme elle est passionnée et amusante, elle parvient à nous intéresser en nous faisant sourire. le côté décalé de leurs échanges rend ce binôme attendrissant. de manière générale, les femmes de ce roman apportent la touche de fantaisie qu'Abel ne peut plus atteindre depuis longtemps.


L'enjeu sera de découvrir ce qui lui est arrivé. Tous ces faits sont-ils liés ? Et pourquoi resurgissent-ils maintenant ? Pour ce faire, l'auteur nous dévoile peu à peu l'histoire de chaque personnage, en alternant les chapitres qui leur sont consacrés. Leurs titres en forme d'indices sont pour le moins intrigants…! J'ai aimé ce détail : Comme l'emballage et le noeud en Bolduc parachèvent un cadeau, ces titres parachèvent l'oeuvre de Claire Berest. Et puis c'est gratifiant : J'avais relevé LA phrase indice de l'histoire qui permettait d'être sûre de l'issue.
Je n'ai pas eu de coup de coeur comme Cannetille, mais j'ai passé un bon moment avec ce un policier décalé, amusant et intéressant pour les vacances.
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