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Syndrome de stress post-traumatique : jamais Abel, jusqu'à ces derniers jours totalement investi dans la routine absorbante de son métier de flic, n'aurait pensé que cela lui tomberait dessus, après tant d'années d'un équilibre en apparence à peu près stable. le premier gros coup de canif à sa tranquillité est bien sûr sa suspension, pour l'instant inexpliquée, qui fait soudain tomber le paravent qui faisait écran entre son quotidien actif et les blessures anciennes auxquelles il pensait pouvoir tourner le dos. Soudain aussi vulnérable qu'un bernard-l'hermite expulsé de la coquille où il avait cru s'abriter, exposé sans défense à la résurgence de souvenirs torturants, le voilà de surcroît en butte à une série de troublantes coïncidences, qui, comme autant d'insidieuses allusions, ou alors de signes du vacillement de sa raison, ne cessent de pointer de plus en plus nettement vers ce passé terrible que rien ne semble plus pouvoir contenir.


Combien de temps Abel pourra-t-il tenir, entre les intrusions de cauchemars récurrents, qu'il rente d'oublier en déambulant dans Paris la nuit et en soignant sa collection d'orchidées le jour, reclus dans son appartement, et celles d'un monde extérieur bien décidé, semble-t-il, à lui arracher ses derniers lambeaux de santé mentale ? Elles sont trois à l'empêcher de refermer totalement les écoutilles : son envahissante nouvelle voisine Elsa, sa collègue Camille Pierrat qui s'inquiète de son silence, et surtout, de manière de plus en plus évidente, une dénommée Mila, déconcertante artiste anonyme devenue mondialement célèbre pour ses impressionnantes performances, à l'avant-garde de l'art contemporain.


Toute la tension de la narration provient de ce mystérieux drame, survenu deux décennies plus tôt, qui va peu à peu se dévoiler à la connaissance du lecteur, et de ses bizarres correspondances avec les spectaculaires et transgressives performances d'une artiste dont personne, si ce n'est son avocat et agent, ne connaît le visage. C'est donc dans un climat étrange et mystérieux, en compagnie de personnages de plus en plus manifestement les proies d'une grande et ancienne souffrance perturbant leur équilibre psychique, que l'on avance dans une intrigue puissamment construite qui tient le lecteur en haleine de bout en bout.


La souffrance peut rendre fou, mais avant d'éclater au grand jour, dans un paroxysme parfois aussi soudain que violent, la folie mûrit parfois lentement, hibernant longuement pour mieux frapper ensuite, ou demeurant plus ou moins discrètement tenue en laisse grâce à des dérivatifs capables de la canaliser. L'expression artistique devient ici exutoire et sublimation, dans un débordement d'émotions et de sensations, ici volontairement provocant, que le spectateur perçoit sans toujours le comprendre. L'oeuvre est un ressassement infini, une déclinaison travaillée de production en production, où reviennent en filigrane les mêmes obsessions, celles qui cristallisent les blessures de l'âme de l'artiste. Que serait devenue Mila sans cet antidote à sa colère ? Tout comme Abel, sans ses orchidées ?


Hommage à Marina Abramovic et à son art unique et éphémère de la performance, ce fascinant roman est tout autant l'occasion de découvrir cet angle extrême, souvent très dérangeant, de l'art contemporain, que de se plonger dans un récit addictif qui nous fait quitter subrepticement les rivages incertains de la santé mentale. Un livre original et fort, et un nouveau coup de coeur pour cet auteur.

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Ce titre qui met le feu m'a semblé idéal pour entamer des vacances à la mi-juillet. On y rencontre Abel Bac, flic venant d'être suspendu de ses fonctions suite à une dénonciation anonyme, dont nous ne connaissons pas le motif. On le retrouve enfermé chez lui avec ses orchidées à longueur de journée, sans contact avec l'extérieur, sauf la nuit : Lorsque ses cauchemars violents le réveillent, il sort parcourir la ville jusqu'à ce qu'il ne sache plus où il se trouve. Présentant des symptômes de stress post-traumatique, il n'a pas de relations amicales ou amoureuses, n'invite jamais personne chez lui. Mais sa collègue Camille, qui s'inquiète pour lui, va tenter de percer sa bulle, son mutisme, son espace vital… Et le mystère qui entoure ce binôme qu'elle aime beaucoup.


« Abel fait peur. Ce n'est pas son visage, mais ce qui se voit pas. (…) C'est une tension infinitésimale de ses muscles, qui palpite comme une alerte. »


Le mystère qui l'entoure va justement s'épaissir lorsqu'il trouve, devant sa porte, le journal du jour en plusieurs exemplaires et à son nom, alors qu'il n'est pas abonné. En première page, un fait divers étonnant : Un cheval a été introduit la nuit dernière dans un musée… Et quelqu'un tenait visiblement à ce qu'Abel le sache. D'ailleurs la vision de ce cheval blanc ne lui est pas totalement inconnue, elle lui rappelle quelque chose de désagréable, que son subconscient refuse de laisser émerger. Mais tandis que l'enquête de police piétine, d'autres « performances » sont réalisées les jours suivants dans les musées alentours. le bruit commence à courir que ce serait l'oeuvre de cette nouvelle artiste en vogue nommée Mila, dont personne ne connaît la véritable identité. Abel n'a jamais entendu parler de Mila, mais il se sent visé par ses oeuvres et son passé secret semble refaire surface, ce qui pourrait lui coûter son poste.


La tension va crescendo, on se demande qui en veut à Abel et quel est son passé traumatique. J'ai apprécié les chapitres consacrés à Abel, dont la personnalité, malgré son apparente froideur un peu too much, demeure mystérieusement attachante et intrigante, tout comme ses expressions désuètes qui apportent la touche d'humour au roman. Mais j'ai été moins passionnée par les chapitres consacrés à Mila, qui m'a moins touchée malgré son histoire sûrement poignante, ce qui faisait malheureusement retomber un peu trop la tension intéressante dans le récit.


Cela dit, moi qui n'aime pas les bouquins qui parlent d'art, j'ai trouvée que Claire Berest parvenait à rendre l'art pétillant dans ce roman. Bien sûr, il est question de tableaux vivants, ce qui aide. Mais elle nous offre aussi des dialogues savoureux, entre ce flic terre à terre hyper carré et logique, et une étudiante en art qui tente de l'éclairer de manière accessible sur l'intérêt et le concept de « performance » d'artistes. Et comme elle est passionnée et amusante, elle parvient à nous intéresser en nous faisant sourire. le côté décalé de leurs échanges rend ce binôme attendrissant. de manière générale, les femmes de ce roman apportent la touche de fantaisie qu'Abel ne peut plus atteindre depuis longtemps.


L'enjeu sera de découvrir ce qui lui est arrivé. Tous ces faits sont-ils liés ? Et pourquoi resurgissent-ils maintenant ? Pour ce faire, l'auteur nous dévoile peu à peu l'histoire de chaque personnage, en alternant les chapitres qui leur sont consacrés. Leurs titres en forme d'indices sont pour le moins intrigants…! J'ai aimé ce détail : Comme l'emballage et le noeud en Bolduc parachèvent un cadeau, ces titres parachèvent l'oeuvre de Claire Berest. Et puis c'est gratifiant : J'avais relevé LA phrase indice de l'histoire qui permettait d'être sûre de l'issue.
Je n'ai pas eu de coup de coeur comme Cannetille, mais j'ai passé un bon moment avec ce un policier décalé, amusant et intéressant pour les vacances.
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Abel émerge d'un cauchemar récurrent, qui le laisse à la limite de la suffocation, tant cela paraît réel, et entend gratter à sa porte. Entrée fracassante d'Elsa, la voisine du dessus qui tente de d'entrer chez lui car en état d'ébriété avancé elle s'est trompée d'étage…

Abel est un policier, bien noté, du genre solitaire et bourru qui se retrouve étrangement suspendu, à la suite d'une dénonciation anonyme bien sûr… Camille, sa collègue tente de comprendre ce qui se passe mais devant le silence buté d'Abel, elle va procéder autrement et tomber sur un problème lié au passé.

Pendant ce temps, un cheval est retrouvé au musée Beaubourg, puis un tag représentant le même cheval sur un mur. Elsa accompagne Abel à Beaubourg pour tenter s'en savoir plus. Ce n'est que le début : un triptyque « artistique » se met en place, impliquant le musée d'Orsay, Pierre Arnaud… Et de manière concomitante, Abel trouve régulièrement un exemplaire du journal « le Parisien » auquel quelqu'un l'a mystérieusement abonné.

On parcourt Paris, à pied, le jour et la nuit, selon les envies d'Abel qui oublie un passé douloureux en marchant, tentant d'apaiser ses angoisses, ses TOC… et ses interactions avec Elsa et Camille, ou ses rencontres d'un soir. Abel est attachant avec ses centaines d'orchidées qui remplissent son appartement, et dont il prend un immense soin. Ce sont ses amies, ses colocataires….

En même temps, immersion dans le domaine de l'art contemporain, avec les prouesses d'une mystérieuse artiste, Mila, dont l'avocat s'occupe de la publicité autant que de la publicité liée à ses oeuvres éphémères mais souvent sujettes à caution, oeuvres qui, entre parenthèses, se monnaient des millions d'euros chez Sotheby's ou Christie's.

On devine assez vite qui se cache derrière qui, en revisitant Jean de la Fontaine au passage, avec « le loup, le renard et le cheval », dont les vers servent de titre de chapitre.

Claire Berest revient souvent dans son récit, comme un hommage, à Marina Abramovic, artiste plasticienne, ce qui à la longue finit par devenir pesant, car on se sent voyeur…

Le récit démarre lentement, mais on finit par s'accrocher, par avoir envie de savoir, de connaître la clef de l'énigme, car on se doute bien qu'il y a eu un drame à l'origine de tout cela et que chacun réagit comme il peut à un traumatisme profond, sur fond de feux d'artifice de 14 juillet, et de quels artifices s'agit-il en fait dans ce roman ? l'histoire nous le dira.

Mon avis est assez mitigé, l'intrigue est intéressante si on la regarde comme une enquête policière, avec des personnages compliqués, pour ne pas dire complètement barges, pour certains, mais je suis peu réceptive à l'art contemporain en général : des oeuvres temporaires qui font le buzz et se revendent des millions voire plus, cela me laisse perplexe.

L'écriture veut faire « jeune » avec du verlan, souvent alors versus La Fontaine il y a de quoi déranger aussi (cf. les deux derniers extraits)

La couverture est magnifique et c'est elle qui m'a donné envie de lire ce livre. C'est ma première incursion dans l'univers de Claire Berest, surtout connue pour ses biographies et ses essais alors que j'ai toujours en prévision dans ma PAL, « Rien n'est noir ».

Un grand merci à NetGalley et aux éditions qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteure dont j'ai prévu de lire « Gabriële » qu'elle a coécrit avec sa soeur Anne Berest dont j'ai beaucoup aimé « La carte postale » et « Sagan, 1954 » …

#Artifices #NetGalleyFrance
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Claire Berest doit sa notoriété d'écrivaine à des romans biographiques très réussis, dont l'un – Gabriële – avait été écrit conjointement avec sa soeur Anne. Son dernier livre, Artifices, est un roman pur jus, une fiction. C'est même un roman qui se donne l'allure d'un polar. Des faits apparemment inexplicables s'y produisent, suscitant d'étranges réactions chez les personnages. Et toi, lectrice, lecteur, tu t'y laisseras prendre, tu voudras comprendre, tu scruteras les indices et du coup, tu enfileras les pages et les chapitres avec une frénésie gourmande. le livre n'est pas vraiment un polar, mais en matière d'artifices, l'auteure sait y faire.

A première vue, les personnages ont l'air de ressembler à tout le monde, mais leur idiosyncrasie s'affiche nettement au fil des chapitres. En numéro un, Abel Bac, un drôle de nom ! – mais qui oserait prétendre qu'on ne choisit pas son nom ? – Dans l'exercice de son métier d'officier de police judiciaire, c'est un homme consciencieux jusqu'à l'insignifiance. Dans sa vie privée de célibataire endurci, c'est un homme solitaire et taiseux, qui flirte avec la marginalité. Il est sujet à des cauchemars, à des angoisses, à des troubles obsessionnels compulsifs, des tocs qui ont redoublé depuis qu'il a été suspendu de ses fonctions sans qu'il sache pourquoi…

Deux ou trois femmes entourent Abel – sont-elles deux, sont-elles trois ? – et semblent lui porter intérêt, voire plus s'il est question d'affinités. Il y a Elsa, une voisine invasive un peu foldingue, il y a Camille, une collègue, qui, à l'inverse, prend tout très au sérieux. Et puis dans l'ombre s'active une autre femme, une artiste devenue archicélèbre sous le pseudonyme de Mila et dont personne ne connaît le vrai nom ni le visage. Une spécialiste du happening, dont les performances laissent des traces et suscitent des témoignages qui s'arrachent à prix d'or chez les collectionneurs d'art très contemporain.

Et justement, voilà que trois événements spectaculaires se produisent mystérieusement dans trois musées parisiens. Au ministère, on est dans ses petits souliers ; à la PJ, on enquête, tandis que la presse et le public commentent. La paternité (je devrais dire la maternité) du triptyque ne fait aucun doute, Mila la revendique dans une déclaration officielle. Mais quel en est le sens et à qui s'adresse-t-elle ?

Au fil des chapitres et des indices que l'auteure daigne te révéler au compte-gouttes, lectrice, lecteur, tu commenceras à cerner les enchaînements de causes à effets qu'elle a imaginés. Cette imagination étant sans limites, tu pourras t'interroger sur la vraisemblance des péripéties, mais peu importe. Les personnages principaux sont vraiment déjantés et leurs délires peuvent s'expliquer au vu du traumatisme qu'ils partagent, d'autant que le style narratif incline à l'onirisme.

Claire Berest donne un rythme haletant à sa narration. Son écriture est spontanée, virevoltante, les phrases sont courtes, les tournures lapidaires. Elle maîtrise tellement sa plume, qu'elle s'autorise des petits dérapages très contrôlés. Elle lâche des mots fortement expressifs, comme un peintre jetterait des touches de matière sur une toile. Les dialogues sont tranchants, la narration emprunte par moment les codes du langage parlé et cela donne envie de lire le texte à haute voix.

Finalement, tout s'explique. Sans remonter à l'origine du monde, l'histoire avait été bien engagée grâce à une fable De La Fontaine, dont des fragments scandent les chapitres. Mais tout avait été interrompu lors d'un 14 juillet tragique, illuminé par un feu d'artifice éblouissant, dont les compositions étincelantes s'étaient pétrifiées en orchidées multicolores.

Un livre dont les pages sont brillantes comme un feu d'artifice. En s'éteignant, il t'abandonnera, lectrice, lecteur, au plus profond d'une obscurité aveuglante et d'un silence assourdissant. de quoi te couper le souffle. Quel talent pour écrire un tel livre ! Et si l'art du roman était justement l'art de l'artifice !

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Ce livre et un puzzle, entre polar et (presque) livre d'art. Qu'est-ce qui lient : Abel, flic suspendu sans savoir pourquoi, Lisa une étudiante en art, Mila une artiste contemporaine dont personne ne connaît le visage, Jean de la Fontaine, le 14 juillet et les orchidées ? Ce livre est construit autour d'un un scénario efficace, en plus de nous introduire intelligemment dans une partie infime du monde de l'art moderne Très belle reconversion pour C. Berest. Beau moment de lecture.
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Merci à NetGalley et aux éditions Stock pour cette lecture
Abel, un policier consciencieux et méticuleux vient d'être suspendu, ce qui le plonge dans des angoisses sans fin.
Mila, une artiste plasticienne célèbre, mais dont personne ne connaît l'identité, s'interroge sur sa carrière.
L'auteur brouille les pistes et je me souviens m'être demandé « et donc ? » au quart de la lecture. Un peu de patience, les indices arrivent. Pas très clairs, il est vrai, du moins au début. Un cheval est retrouvé à Beaubourg, il n'y a pas eu d'effraction.
Patience, patience, d'autres indices vont arriver, ils s'emboîteront parfaitement.
Claire Berest nous plonge dans l'univers de l'art contemporain, quelque chose qui me fascine. Mais non, je ne comprends pas tout à l'art contemporain et plutôt souvent rien que quelque chose. Mais ça me fascine. J'ai donc été ravie de trouver des passages sur l'art contemporain. Je connaissais Marina Abramović, mais je n'avais jamais entendu parler de Piero ou encore Maurizio Cattelan. Bref, j'ai adoré les digressions sur l'art contemporain.
Le livre peine à démarrer, mais j'ai passé un très bon moment.

Lien : https://dequoilire.com/artif..
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Je suis partie confiante après avoir adoré Rien n'est noir. Ici aussi il y est question de peinture mais plutôt l'art gore. L'autrice s'est lancée dans un polar avec tous les codes à la mode. Chapitres courts alternés de différents personnages qui finiront par être liés. Un flic suspendu de ses fonctions, une voisine étrange, une collègue amoureuse, une artiste qui n'a jamais montré son visage. Seulement la sauce ne prend pas. Des trucs vraiment bizarres sans réponse, des scènes pas convaincantes, on a du mal à y croire à ce polar.
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Il arrive parfois que plusieurs enfants reçoivent de la part des fée un même don à leur naissance... ici c'est celui de l'écriture.

Après la découverte d'Anne Berest à la lecture de "La carte postale", j'ai pris également beaucoup de plaisir, voire dévorer "Artifices" de Claire Berest.

Dans ce roman policier, l'auteure nous emmène dans une enquête mêlant un passé que les personnages aimeraient oublier et le monde de l'art contemporain. Si vous êtes friands d'histoire de l'art, d'happenings, de ou autres performances de l'artiste serbe Marina abramovic et que vous aimez les policiers, n'hésitez pas à vous offrir ce roman qui vous fera découvrir la capitale révolutionnaire et ses musées sous un autre jour !
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Une belle couverture, de celle où je regrette de ne pas exposer la version papier dans ma bibliothèque …

De beaux phalaenopsis traités de façon graphique.
Je me suis plongée avec un réel plaisir dans ce roman que j'ai trouvé original dans les thèmes présents et dans la structure du livre qui alterne entre les différents personnages, Abel, Camille et Elsa et qui déroule une fable dans les titres.

L'art contemporain, avec cette artiste Mila, est au centre de ce livre et j'ai vraiment apprécié cette mise en avant au sein de cette enquête peu ordinaire.

Les personnages sont tous intéressants et le duo de flics fonctionne bien, même si très vite bancal car Abel Bac est mis à pieds dès le début du livre.

Abel Bac, le personnage central, est tentouré d'un immense aura de mystère, à en devenir terriblement magnétique et profondément attirant…

Sa nouvelle voisine, Elsa, va s'immiscer dans sa vie très réglée (ou dérèglée... ).

Fantasque, étonnante, intrigante, elle va s'imposer dans l'univers intime de Bac.

L'équipière, Camille, quant à elle, sans son équipier, va oeuvrer pour découvrir la vérité, les vérités , celle d'Abel et celle des performances artistiques intrigantes.

Mais voilà, je vais m'arrêter ici car sinon je vais "divulgâcher" cette histoire. Ah Ah !

Une très bonne lecture que j'ai dégustée avec un plaisir certain.

Une écriture agréable, une originalité séduisante dans le monde de l'art contemporain.

Une noirceur que les artifices peuvent parfois cachés !

Un livre noir mais au final lumineux.

L'art peut nous aider à rendre le noir plus beau.

N'est-ce pas là l'essentiel, quand on traverse les ténèbres

de voir une petite loupiotte tremblante ?

On nomme ça l'espoir ♥

#Artifices #NetGalleyFrance



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Abel en proie à un cauchemar récurrent est réveillé en sursaut par des bruits provenant de la serrure. Lorsqu'il ouvre la porte, sa voisine passablement avinée, lui tombe dans les bras.
Pas facile de retrouver le sommeil, pour un insomniaque, angoissé.
Comme souvent, il sort, déambule dans les rues de Paris, s'arrête à la pharmacie, achète une lotion anti-poux pour lui et du Doliprane pour ses fleurs préférées.
En proie à de terribles démangeaisons du cuir chevelu, depuis qu'il a été radié de la police, suite à une dénonciation anonyme à l'IGPN, Abel vit en solitaire avec ses 93 orchidées auxquelles il prodigue les meilleurs soins.
Bizarre mais bosseur perfectionniste, ce flic ne s'est jamais contenté du « Qui ? », il a toujours voulu savoir « Pourquoi ? ». Pourquoi a-t-il été mis sur la touche ? par qui ? Autant de questions qui le hantent.
Léa, la voisine se réveille avec la gueule de bois et le vague souvenir d'Abel : « Elle le revoit par instantanés, lui et son corps glacé, son inaccessible. »
Mila dont nous faisons la connaissance quelques chapitres plus loin est une artiste aussi mystérieuse que controversée pour la brutalité de ses oeuvres. Seul son avocat connaît sa véritable identité la gardant secrète depuis 20 ans.
Reine invisible de l'art contemporain, ses oeuvres se monnaient des millions d'euros chez Sotheby's ou Christie's.
Ajoutez à ces personnages, un mystérieux cheval entré de nuit à Beaubourg, pourquoi ? Qui l'y a conduit ?
Voilà bien des questions qui font de ce roman un thriller haletant.
Je n'ai pu le lâcher avant d'avoir le fin mot de l'histoire. Dans la première moitié du roman, impossible de savoir où l'auteure a l'intention de nous emmener.
On passe d'un personnage à l'autre, ce qui donne du nerf au récit tandis que le mystère s'épaissit.
L'auteure s'attarde sur l'art contemporain et nous en propose une analyse intéressante.
J'ai été surprise de découvrir Claire Berest dans un registre totalement différent de celui auquel elle m'avait habituée avec notamment « Rien n'est noir » ou « Gabrielle » écrit à quatre mains avec sa soeur Anne.
L'écriture est comme toujours parfaite de simplicité, addictive et imagée.
Je remercie très vivement NetGalley et les Editions Stock pour cette lecture coup de coeur.
#Artifices #NetGalleyFrance !



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