Les sorcières de Vardo s'inspire de faits réels et c'est l'une des grandes forces de ce roman : il donne une voix à celles qui ne sont plus, depuis des siècles, qu'une liste de noms, et leur façonne une histoire.
Ce qui m'a embêtée : la narration à la première personne d'Anna Rhodius. Pourquoi elle et pas les autres ? de plus, le fait qu'elle écrive des lettres à son roi me laisse dubitative, car elle lui rappelle des événements qu'il doit fort bien connaître. Parfois ça se justifie (elle lui dévoile son point de vue) et d'autres fois non, car il s'agit de narration, utile au lecteur mais pas aux personnages.
Les éléments magiques aussi m'ont déplu, parce que ça tourne encore et toujours autour du soit-disant pouvoir des femmes. Quand est-ce qu'on nous expliquera que nos forces sont réelles, plutôt que de rêvasser à des dons qui n'existent pas ? En quoi ça nous aide ?
D'autant plus que le roman est très réaliste, par ailleurs, il s'ancre dans
L Histoire.
Ce qui m'a plu : des personnages très bien écrits, très différents et tous crédibles, dont les actes, méprisables ou héroïques, s'ancrent dans leur propre histoire, qui les explicite sans pour autant les justifier. Elles sont ce qu'elles sont, ce qu'elles peuvent. La brutalité de la domination masculine est telle que certaines l'ont intégrée, d'autres s'en défient, d'autres encore s'y résignent.
Pour un premier roman en tout cas, je l'ai trouvé assez remarquable, fort bien écrit et documenté. Les descriptions sont pleines de poésie et traduisent bien la majesté et la rudesse des paysages norvégiens.