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La jeunesse de la France périphérique est tentée de ne plus croire en son avenir, de ne plus croire en ses élites, ses partis. Demain, elle pourrait ne plus croire en son pays. Le danger est renforcé par les tensions qui existent autour du sujet de l’immigration. Tensions elles-mêmes intensifiées par le sentiment d’abandon ou de relégation des jeunes et de leurs familles. Il est si facile d’opposer des populations entre elles. Si commode de dénoncer les efforts budgétaires en faveur des banlieues pour mieux souligner l’absence de moyens spécifiques dévolus aux jeunes de la France périphérique. Si aisé de diviser pour mieux gagner une élection.
Encourager la mobilité géographique et sociale, donner aux jeunes des clés pour s'orienter, c'est défendre la liberté des individus, c'est permettre à chacun d'avoir la liberté de construire son destin.
Certes, l'État ne peut pas tout. Mais il peut beaucoup.
La priorité est donc la construction patiente, au plus près des territoires, d’écosystèmes, pour rétablir l’égalité des chances entre les collégiens et lycéens de la France périphérique et leurs camarades des grandes métropoles.
L'attachement originel de la République à l'égalité des chances est pourtant inscrit dans notre Constitution.
Sans outil, ni méthode, l'accès à Internet ne change rien aux résultats scolaires.
Alors qu'elle devrait être envisagée comme facteur d'épanouissement, l'ambition est souvent perçue comme une distorsion. Elle est caricaturée.
Les jeunes de la France périphérique subissent cette situation économique et sociale dégradée.
Les jeunes de la France périphérique sont accès à moins de métiers que leurs camarades des grandes métropoles.
Bien que fragiles économiquement et socialement, les banlieues des grandes métropoles sont, par définition, à proximité des centres mondialisés. Plus proches de la nouvelle donne économique et sociétale que les petits bourgs de province.